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Abus allégués sur les taux d’intérêt : un contrôle accru des banques commerciales réclamé

Les associations de défense des consommateurs estiment que l’écart entre le taux d’emprunt et le taux d’épargne est important.

Le ministre des Finances, Renganaden Padayachy, suit la situation de près.  Il a été porté à sa connaissance que certaines banques commerciales abuseraient sur les taux d’intérêt qu’elles pratiquent, au détriment des consommateurs. Comment y remédier ? Le point.

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Les banques sont souvent pointées du doigt quand il s’agit des taux d’intérêt pratiqués. Désormais, ce sujet est pris au sérieux au ministère des Finances. Lors d’une cérémonie qui s’est tenue jeudi dernier, le ministre Renganaden Padayachy a déclaré que certaines banques abuseraient sur les taux d’intérêt. « Certaines banques transmettent la hausse du taux directeur sur les taux d’intérêt à l’emprunt seulement et pas sur celui de l’épargne. Je n’hésiterai pas à prendre des actions contre ces banques » a-t-il déclaré, en précisant qu’une banque en particulier est dans le collimateur.

Jayen Chellum, secrétaire général de l’Association des consommateurs de l’île Maurice (Acim) dit ne pas être surpris de cette pratique de certaines banques. « Ce n’est que maintenant que les autorités sortent leurs griffes. Mais nous déplorons cette mauvaise pratique des banques depuis des années. » Il rappelle qu’avec la politique de libéralisme économique, les banques commerciales sont libres de fixer leurs taux d’intérêt en fonction de la concurrence sur le marché. « D’un côté, les consommateurs sont asphyxiés par le niveau des taux d’emprunt. De l’autre, l’épargne est faiblement rémunérée », déplore notre interlocuteur.

Claude Canabady, porte-parole de la Consumers’ Eye Association, ne cache pas non plus son mécontentement. « Les consommateurs sont directement affectés par les taux que pratiquent les banques. » Très souvent, dit-il, ils ne sont pas informés quand le taux d’intérêt sur l’épargne augmente. « Parfois il n’y a même pas un changement conséquent, que des miettes ! »

Un écart jugé énorme

Jayen Chellum est d’avis que les autorités doivent davantage surveiller les banques commerciales. « Quand le Key Rate change, il faut que la Banque de Maurice s’assure que les banques revoient leurs taux correctement. » Il dénonce un « énorme écart » entre le taux d’emprunt et le taux d’épargne. « En général, le taux d’intérêt à l’emprunt est de plus de 12 % alors que le ‘saving rate’ est inférieur à 6 %. Cet écart doit définitivement être réduit », demande le secrétaire général. D’ailleurs, il soutient que c’est la faible rémunération de l’épargne qui décourage les Mauriciens à épargner.  

Claude Canabady abonde dans ce sens. « Quand les banques augmentent le taux d’intérêt sur l’emprunt, les autorités concernées doivent s’assurer que le même taux est appliqué sur l’épargne le même jour. Une supervision accrue est primordiale », dit-il.
 

 

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