Le président de la Listed Companies Minority Shareholders Association, Awadh Balluck, exprime sa fierté pour Air Mauritius qui fête cette semaine ses 50 ans. Toutefois, il reste critique sur la gestion de la compagnie.
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Air Mauritius fête ses 50 ans ce mercredi. Quel constat faites-vous du parcours de la compagnie d’aviation nationale ?
En 50 ans, Air Mauritius a connu un parcours très élogieux. Parti d’un petit avion loué pour son premier vol inaugural, la compagnie est devenue une référence dans le monde de l’aviation. Son plus grand exploit : mettre Maurice sur la carte touristique mondiale. Jusqu’à preuve du contraire, tant les Mauriciens que les étrangers aiment voyager sur Air Mauritius à cause de ses services.
N’empêche que le parcours du Paille-en-Queue n’a pas été un long fleuve tranquille. Il n’est un secret pour personne qu’il connait de graves turbulences, même s’il a toujours su relever la tête. Vos commentaires.
C’est vrai. Heureusement, que la compagnie a su rebondir. Il y a toujours une leçon à tirer de ces événements. Il ne faut pas laisser tous les pouvoirs entre les mains d’une seule personne. Je me réfère ici aux tristes événements de 2000. Il y a aussi eu le hedging en 2008-2009 qui a pratiquement achevé la compagnie. Une fois de plus, elle s’en est sortie, mais à quel prix ? Cela dit, j’estime qu’Air Mauritius pourrait mieux faire s’il y avait des gens vraiment compétents aux commandes.
Dans un récent passé, il y a eu des relations plus ou moins conflictuelles entre l’association des petits actionnaires et le conseil d’administration. Où en sont les choses?
En tant qu’actionnaires minoritaires, nous avons toujours œuvré pour le bien de la compagnie, notre fierté nationale. Ce qui ne nous interdit pas d’être critiques quand la situation l’exige. Ainsi, l’État étant actionnaire majoritaire de l’entreprise, j’ai toujours contesté le fait qu’elle soit dirigée par un président-directeur général au pouvoir absolu. Nous connaissons tous les événements liés à la caisse noire. Cela a grandement érodé le capital de confiance de la compagnie. Aujourd’hui, nous avons un Chief Operating Officer. Certes, la situation s’est améliorée, mais au nom de la transparence j’insiste pour qu’un représentant des petits actionnaires siège au conseil d’administration. Jusqu’à présent, notre requête a été rejetée.
Quel regard portez-vous sur l’avenir d’Air Mauritius ?
La compagnie aura un bel avenir si elle est gérée par des personnes vraiment compétentes, indépendantes de toute ingérence politique. Ce n’est parce ce qu’untel est proche d’un ministre ou d’un parti politique qu’il faut le nommer au conseil d’administration, même s’il ne connaît rien à l’aviation. Il faut des dirigeants compétents, intègres et qui ont fait leurs preuves. Qu’on le veuille ou non, j’estime que l’ancien CEO, André Viljoen, a fait ses preuves à la tête de la compagnie, car il était un spécialiste de l’aviation. Je regrette toujours le départ de Megh Pillay. Je pense qu’il voulait vraiment mettre de l’ordre et donner un nouveau départ à la compagnie. Mon plus grand souhait : que la compagnie maintienne haut son envol.
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