Une partie du Wakashio est destinée au cimetière des épaves au port d’Alang, à Gujarat, en Inde. Le vraquier battant pavillon panaméen s'est morcelé dans l’après-midi du samedi 15 août, soit 22 jours après son naufrage sur les récifs de Pointe-d’Esny.
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Reste à savoir si l'équipe de sauvetage va pouvoir remorquer cette partie du minéralier jusqu'à sa destination finale.
Echoué au Bouchon en 2016, le MV Benita avait sombré à environ 94 milles nautiques de Maurice, à une profondeur de 4 400 mètres, alors qu'il était route pour ce même cimetière.
Dans un article, datant du 26 août 2004, signé par Pierre Prakash, accessible sur www.liberation.fr, le port d’Alang est décrit comme le plus grand cimetière d'épaves au monde. Il est toujours en tête de liste, bien que près d'une trentaine de chantiers ont été fermés pour des raisons environnementales par les autorités indiennes.
« Une gigantesque zone industrielle crasseuse, où plus de 300 bateaux, issus des quatre coins de la planète viennent chaque année finir leur vie. (...) Situé au Gujarat, sur la côte Ouest de l'Inde, Alang est le symbole du peu de scrupules qu'ont les pays développés à larguer leurs déchets, y compris toxiques, dans les pays du tiers-monde », écrit le journaliste.
Source : Wikipedia
En décembre 2011, l'Association Robin des bois a dénoncé un contournement facile de la loi via la revente à des entreprises complaisantes. Par exemple, l'ancien ferry transmanche Renoir (130 mètres de long), construit aux Ateliers et Chantiers du Havre en 1981 sous le nom de Côte d'Azur, a cessé son service en 2009, puis a été racheté par une entreprise allemande de services maritimes, a été rebaptisé Eastern Light et repavillonné au Bélize pour enfin être envoyé en Inde pour être démantelé.
En 2004, on lit sous la plume de Pierre Prakash : « Réputation sulfureuse. Ni quais, ni pontons, juste une plage de onze kilomètres jonchée de ferraille et noircie par vingt ans de pollution. En bord de mer, les carcasses à moitié désossées offrent une vision d'apocalypse, doublée d'une odeur omniprésente de métal brûlé. Sur la plage, les enclos se succèdent, accueillant chacun une ou deux épaves, démontées à la main par une armée d'ouvriers en guenilles. À l'exception des grues, la mécanisation n'existe pas à Alang : le démantèlement des paquebots, ferries et pétroliers se fait à coups de marteau, de scie et de chalumeau ». Tel était le constat, il y a plus de 15 ans.
Au fil du temps, la plage d'Alang, qui était sauvage et naturelle, est devenue très polluée, de même que la zone intertidale et les sédiments marins autour des chantiers de démantèlement.
Wakashio s'est morcelé dans l’après-midi du samedi 15 août, soit 22 jours après son naufrage sur les récifs de Pointe-d’Esny
« Chaque bateau prend trois à quatre mois de travail, avait expliqué un chef de chantier. Une fois découpé, l'acier est revendu aux usines de recyclage, qui le fondent et le réutilisent pour l'industrie. »
La santé des travailleurs employés sur ce type de chantier est une source de préoccupation constante. Mais, les ouvriers, qui ont été jusqu'à 40 000 dans les années 1990, n'étaient plus que 3 000 à 4 000 vers 2010, à cause de la concurrence de chantiers bangladais et chinois notamment.
Le porte-avions Clemenceau devait finir à Alang, avant que le Conseil d'État français n'interdise son désamiantage en Inde.
Par ailleurs, l’incertitude plane sur l'autre partie du Wakashio, toujours coincée sur les récifs.
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