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Yan Mayer, entrepreneur de l’année 2017 : vous avez dit Bio Man?

Il aime tout ce qui est agriculture et manger sain. Yan Mayer a lancé des produits qui vont dans des assiettes au-delà de nos frontières. Pas étonnant qu’il ait raflé le titre d’entrepreneur de l’année. Rencontre avec celui qu’on pourrait surnommer Bio Man.

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« La vie d’un entrepreneur est faite de hasards et de rencontres », fait ressortir Yan Mayer. Cet habitant du Sud de l’île décide de créer l’entreprise Proxifresh en 2010. Il accorde beaucoup d’importance à une bonne alimentation, autrement dit à « manger sain », d’où le choix de se lancer dans ce créneau et de respecter l’environnement. « Je voulais offrir au consommateur la possibilité d’acheter des produits issus d’une agriculture contrôlée et raisonnée », dit-il.

L’entreprise emploie 60 salariés.

Il ajoute qu’une partie des produits est importée d’Afrique du Sud, d’Égypte et d’Europe, dont des produits contre-saisons ou qui ne sont pas disponibles à Maurice. Le reste est acheté localement auprès de divers partenaires ou cultivés par une subsidiaire. En 2011, l’agriculteur fait la rencontre des patrons de la chaine sud-africaine Pick and Pay qui le choisissent comme distributeur exclusif de fruits et légumes à Maurice. De ce fait, il lance un nouveau segment de prêt-à-manger, dont des barquettes de carottes et tomates ainsi que des champignons conditionnés, nettoyés et découpés. Il collabore ensuite avec Marc Goupille pour l’exportation. « Aujourd’hui, nous exportons du litchi qui est expédié par avion et distribué, en deux jours, dans des épiceries fines françaises », déclare-t-il.

En 2012,  Yan Mayer décide de lancer la marque VegMe. « Ma clientèle consiste en 50% d’hôtels et 50% de sociétés de grande distribution. Et nous avons une parité entre produits importés et produits locaux. C’est un marché très porteur et nos concurrents nous ont rapidement suivis », précise-t-il. Toutes les procédures respectent les normes, ajoute-t-il. Les produits sont testés par le laboratoire QuantiLAB, notamment leur teneur en pesticides, avant leur distribution sur le marché.

En 2016, Yan Mayer rencontre certains entrepreneurs et agriculteurs  français et s’associe au groupe UBP pour créer la société Pure Farming « Cela permet de sécuriser notre production en matière de quantité, de qualité et de prix », poursuit-il. L’entreprise reçoit le Bio Farming Certificate, qui permet d’être exonérée de la TVA et des impôts pendant huit ans.

Une partie des produits est importée d’Afrique du Sud, d’Égypte et d’Europe.

Les Défis

« Les défis ont été nombreux », dit-il. Il explique que ce n’est pas toujours facile d’avoir accès au financement  quand on démarre une entreprise, car les banques sont très frileuses. De plus, le domaine des fruits et légumes est complexe et très concurrentiel. Il note que  la volatilité des prix est un facteur de risque qu’il faut gérer au plus près. « Cela a été difficile d’imposer la qualité comme un élément différenciateur », dit-il. « Aujourd’hui, je dois dire que le consommateur commence à réaliser qu’il est important de choisir des produits sains », note Yan Mayer.

Œuvres caritatives

La compagnie soutient la MauritianWildlife Foundation et elle collecte une roupie par unité, sur une sélection de produits vendus. La totalité est attribuée au programme de sauvegarde des plantes endémiques. En 2016, Rs 170 000 ont été récoltées pour cette cause.

Face cachée

Hormis le fait d’être un assidu au travail, Yan Mayer pratique la planche à voile et d’autres sports nautiques durant son temps libre. Âgé de 40 ans, il a effectué des voyages dans plusieurs pays d’Europe et en Afrique. Ce père de quatre enfants estime que la famille a un rôle clé dans l’épanouissement et le succès d’un individu. Il attribue son succès particulièrement à sa femme et à sa mère. Avant d’investir complètement dans l’importation et la distribution de fruits et légumes, il a travaillé pour le Groupe Carrefour en France pendant quatre ans. L’entrepreneur a ensuite fait un an dans un cabinet de conseils en logistique à Paris . Il a ensuite intégré  le Groupe IBL où il est resté pendant trois ans.


Le marché africain

« Notre implantation au Rwanda et en Tanzanie permet de proposer deux origines de produits. Et ils sont reconnus sur les marchés européens », dit-il. En septembre 2014 avec Arnaud de Rambures, qui est son gérant sur place, Yan Mayer lance Proxifresh au Rwanda qui dispose de 100 hectares loués à bail sur vingt ans et qui exporte ses haricots verts extra-fins vers la France et les Pays-Bas. En décembre 2015, il lance Proxifresh en Tanzanie, qui a pour objectif l’export de produits agricoles vers l’Europe. « Le choix de m’implanter en Afrique est stratégique. Je suis convaincu que, d’ici deux ans, le chiffre d’affaires sera supérieur à celui que nous faisons à Maurice », dit Yan Mayer.

Projets futurs

« On construit de nouveaux locaux qui abriteront des équipements modernes afin de continuer l’expansion et d’améliorer la productivité. On prévoit de consolider notre position en Afrique et d’axer notre développement sur la promotion de produits agricoles issus d’une agriculture propre », dit Yan Mayer.

Investissements

La compagnie a été créée en 2010 avec Rs 100 000. Entre 2014 et 2015, elle a vu son chiffre d’affaires doubler, passant de Rs 48 millions à plus de Rs 80 millions. Cette croissance s’est poursuivie en 2016 avec Rs 120 millions réalisées. L’entreprise emploie à ce jour 60 salariés à Maurice, au Rwanda et en Tanzanie.

 

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