Wesley David: «Le dessin est un univers vaste et complexe»

Wesley David, 35 ans, est un as du design et de la création. Il est à la fois graphiste, caricaturiste, sérigraphe et tatoueur. Entretien avec cet artiste qui se dévoue corps et âme à son art : le dessin. Vous considérez-vous comme un artiste ? Oui, je vis de mon art, depuis une quinzaine d’années. Je couche sur papier tout ce qui me vient à l’esprit, avant de sublimer les éléments choisis grâce à mon art et de les reproduire, soit sur un morceau de toile, une surface en dur, le capot d’un véhicule, soit sur le corps humain. Quel est votre art ? Le dessin. Et pourquoi cet art ? J’ai toujours été créatif. Dès mon plus jeune âge, j’étais doué en dessin. La vie ne m’a pas fait de cadeau. J’ai dû quitter le collège en form III. Malgré cela, je n’ai pas galéré. J’ai passé quelques jours dans un atelier de menuiserie à apprendre le métier, puis je me suis retrouvé, comme par hasard, dans le studio d’un ami apprenti tatoueur qui ne savait pas dessiner, mais qui voulait devenir tatoueur. C’est à ce moment que le déclic s’est produit. Je me suis perfectionné en matière de dessin. J’ai travaillé pour quelques compagnies locales comme designer et je me suis mis à mon propre compte. Valeur du jour, je travaille uniquement sur commande. Que ce soit pour les tatouages, les T-shirts à être imprimés, ou pour les fresques. Parlez-nous de votre passion pour le 9e art... J’ai toujours été un passionné des bandes dessinées. J’ai d’ailleurs participé à la réalisation des trois éditions de la BD Ticomix sortis en 2004, 2005 et 2006 respectivement. La création d’une bande dessinée est, pour moi, l’un des meilleurs moyens de décompresser. Mais pourquoi n’avez-vous pas fait carrière dans la BD ? Le dessin est un univers vaste et complexe. Je n’ai pas délaissé la bande dessinée. J’ai juste voulu me consacrer à autre chose. Le jour viendra où je m’y consacrerai à temps plein. Mais pour l’heure, je me consacre principalement au tatouage. Qu’en est-il de votre passion pour le tatouage ? J’ai démarré ma carrière d’artiste grâce au tatouage. J’ai mon propre studio, mes propres appareils et je travaille uniquement sur commande. J’ai tendance à conseiller mes clients sur le choix des tatouages et je fais toujours de sorte à ne pas reproduire les mêmes designs sur deux personnes différentes. Je tatoue à l’encre noire, verte et même avec des encres de différentes couleurs. Pourquoi ne faites-vous jamais de reproduction dans vos tatouages ? Tout dessin, voire toute création artistique, doit rester unique. C’est cela la beauté de l’art ! Franchement, est-ce que cela vous plairait de partir dans une soirée et de constater que quelqu’un d’autre porte les mêmes vêtements que vous ? Avez-vous une préférence pour un type particulier de tatouage ? Je m’adonne à toutes sortes de tatouages, mais j’ai un penchant pour les dessins asymétriques, avec des dégradés. Quelques mots sur vos fresques ? Je ne reproduis jamais deux fresques de façon identique. Je trouve toujours le moyen de les rendre inédites, soit à travers les dessins, soit dans les couleurs. Contrairement aux tatouages, les fresques rapportent beaucoup d’argent. C’est bien plus difficile et cela prend énormément de temps. La demande pour les fresques est présente, mais pas à n’importe quelle période de l’année. Vous vous voyez toujours dans le domaine artistique dans les cinq prochaines années ? Je me vois toujours dessinateur et créateur, car je ne pense pas délaisser mes crayons et mes feutres de sitôt. Pour le reste, je laisse à Dieu le soin d’en décider.