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«Vimen Leaks» : faut-il revoir la procédure pour les perquisitions policières ?

Une bande son, attribuant la voix d’un policier parlant de « planting » à un présumé trafiquant de drogue, vient remettre en question la crédibilité de certains agents engagés dans la lutte contre ce fléau. Faut-il revoir la procédure des perquisitions afin de dissiper tout doute sur la police ? Deux avocats abordent la question.

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Faut-il revoir la procédure régissant les perquisitions de police dans les affaires de drogue pour qu’elles soient filmées tout au long ? « Oui », répond Me Antoine Domingue sans hésitation. « Surtout quand il s’agit de l’Assistant Surintendant de police (ASP) Ashik Jagai et de sa bande de la Special Striking Team (SST). Unité, qui devrait être immédiatement dissoute » ajoute le Senior Counsel.

Pour Me Dev Ramano, « la perception que laisse toute cette affaire, c’est qu’il y a une corruption aigue au sein d’une partie de la force policière. Ce qui peut se traduire par un manque de confiance dans la police. Or, ce n’est pas l’ensemble de la police qui est pourri », dit-il.

Me Ramano va plus loin. « Il nous faut bien plus pour assainir la situation. Il nous faut une équipe spéciale et indépendante de la police et qui soit dédiée à l’enregistrement vidéo des perquisitions. Cela, afin d’éviter à un policier à l’esprit machiavélique de dicter les séquences qu’il faut enregistrer et celles qui ne doivent pas l’être », préconise-t-il.

Comment faire pour éviter les allégations de « planting » ? S’il y a certes des brebis galeuses dans la police, il incombe, selon Me Ramano, de connaître l’ampleur du problème et prendre des mesures en fonction de cela. D’où la nécessité, selon lui, d’une commission d’enquête. « Ce n’est qu’ainsi qu’on pourra avoir un constat objectif de l’étendue du problème », dit Me Ramano.

Idem pour Me Domingue, la solution est d’avoir « des policiers intègres et en se débarrassant des brebis galeuses. Il faut avoir recours aux body cameras pour les opérations policières ». Le Senior counsel est d’avis qu’il faut, comme exigé par plus d’un, une commission d’enquête indépendante et impartiale. Ceci, pour faire toute la lumière sur « les agissements de l’ASP Jagai et les membres de la SST et aussi le rôle du Commissaire de police dans tout cela ».

Quelle objectivité ?

Une enquête menée par la police et impliquant des policiers pour allégations de planting, serait-elle vraiment objective ?

« Non », répond Me Domingue. Selon lui, « la police ne peut pas être au four et au moulin ». Il ajoute que le CP Anil Kumar Dip doit assumer entièrement ses responsabilités. Il a le commandement et la responsabilité (Sole Command & Responsibility) de la force policière, sous la l’article 71 de la Constitution. « Il doit assumer sa part de responsabilité pour avoir institué la SST qui, dans le meilleur des cas, semble avoir échappé à son contrôle, ou dans le pire des cas, a été encouragée et approuvée par lui » souligne Me Domingue.

Que suggérer en la circonstance ?

Me Ramano dit constater que les allégations de planting concernent essentiellement les affaires de drogue. Il ajoute qu’il faudra tenir compte des recommandations de l’ancien juge Paul Lam Shang Leen dans son rapport à la suite des travaux de la Commission d’enquête sur la drogue. Il nous faut une consultation large sur le sujet. « La profession légale, les journalistes et aussi les travailleurs sociaux doivent être consultés afin de trouver des solutions à ce problème. Il faut aussi revoir la formation des policiers », dit-il.

 

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