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Victimes de violence conjugale : au bout du désespoir, Pamela réclame justice

Pamela déplore une justice à deux vitesses qui ne protégerait pas suffisamment les victimes.

Cela fait longtemps déjà que Pamela (prénom d’emprunt) ne croit plus aux contes de fées. Après plus d’une décennie aux côtés d’un époux violent, âgé de 37 ans, tombé dans la spirale de la toxicomanie, chaque jour est, pour cette mère de quatre enfants, une épreuve à surmonter. Malgré plusieurs plaintes et l’obtention d’une ordonnance de protection, elle continue de vivre un calvaire au quotidien.

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L’habitante de Baie-du-Tombeau, âgée de 35 ans, raconte que c’est à l’âge de 14 ans qu’elle a rencontré celui qui deviendra son époux. Ils se sont mariés civilement lorsqu’elle avait 18 ans. Le couple a quatre enfants, âgés de 15, 12, 7 et 2 ans. Les larmes aux yeux, Pamela confie ce qu’elle endure au quotidien : « Li bat mwa, li fer menas ar sab, li rod kas avek mwa. Kan li pa gagn kas, li tir so koler lor mwa… » Lorsqu’il est en manque de drogue, son époux devient extrêmement violent, ajoute-t-elle.

Selon la mère de famille, son mari lui interdirait également de travailler, ce qui aggrave leur situation financière. Ils louent une maison qu’ils ne peuvent plus payer, et elle ne peut compter que sur des aides ponctuelles.

À plusieurs reprises, il aurait menacé de faire exploser leur maison en ouvrant la bonbonne de gaz, mettant ainsi en danger la vie de ses enfants et la sienne. Il aurait également menacé de verser sur elle de l’huile chaude ou de l’asperger d’essence pour tout brûler. « Ena fwa, li dir enn sel kout, li met dife dan lakaz ek nou tou pou bril vivan », relate-t-elle.

Il y a quelques années, Pamela avait trouvé refuge au centre SOS Femme, à Coromandel. Cependant, les contraintes de la vie et le manque de solutions durables l’ont poussée à retourner auprès de son mari, espérant un changement qui n’est jamais venu. « Li rod kraz mwa ek fer mwa res dan enn lavi ki pa ena lavenir. Mem mo prop fami pena kouraz pou ed mwa akoz so move karakter », dit-elle.

Cette année, Pamela a déposé deux plaintes formelles auprès du poste de police de Baie-du-Tombeau, tout en confiant aux autorités que son époux consomme régulièrement des substances illicites, ce qui exacerbe son comportement agressif. Après une première plainte le 3 mai, elle a de nouveau sollicité la police le 20 novembre 2024. La veille, vers 15 h 30, elle se trouvait à son domicile en compagnie de son plus jeune enfant. À un moment donné, son mari s’est emporté à propos d’un différend familial. Dans un accès de colère, il aurait saisi un couteau et l’aurait menacée de mort : « Mo pou touy twa », a-t-il hurlé. Ensuite, il l’aurait poussée sur le lit, pointant le couteau sur son visage avant de tenter de l’étrangler. 

Heureusement, Pamela n’a pas été blessée physiquement. Cependant, la peur et le traumatisme qu’elle subit, ainsi que ses enfants, sont palpables. La mère de famille regrette que l’ordonnance de protection qu’elle a obtenue ne serve à rien. « Mo trouve ki ena enn zistis a de vites kan ena violans kont bann madam. Lapolis pran tou zot letan pou vini, ek souvan, zot dir nou ‘ankor ou madam’. Mwa ek mo bann zanfan nou pe viv dan la tortir moral ek fizik », fait-elle ressortir. Face à cette situation intenable, elle a décidé de demander l’aide du tribunal de district de Pamplemousses pour obtenir une ordonnance d’expulsion contre son mari afin de protéger sa famille.

La police de Baie-du-Tombeau a procédé à l’arrestation de son époux, qui a écopé d’une semaine de prison pour infraction au Domestic Violence Act. Il a payé des frais de Rs 100 et a retrouvé la liberté, le mardi 26 novembre dernier. Un trop court répit pour Pamela et ses enfants. 

Aujourd’hui, Pamela souhaite obtenir une ordonnance d’expulsion contre son mari et un accompagnement pour reconstruire sa vie loin de la violence. Elle confie : « Mo bann zanfan pa merit grandi dan enn lakaz kot ena la violans. Mo pe rod enn sel zafer : enn lavi trankil pou mwa ek mo zanfan. »

 

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