- Shashi : « Docter dire mwa finne mone mett 82 points pou koud partu partu lor mo lekor »
Shashi et Babita Jhingoor vivent dans la crainte de représailles après l’agression dont ils ont été victimes le 12 août dernier. Des hommes, dont un neveu du couple, les ont attaqués à coup de sabres et marteaux. Une histoire de dénonciation serait à l’origine de cette agression.
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Le 12 août 2024 restera à jamais gravé dans la mémoire de Shashi et Babita Jhingoor, âgés de 47 et 46 ans respectivement. Ce couple, domicilié à Triolet, a été victime d'une violente agression devant leur maison cette nuit-là. Cinq individus, armés de sabres et de marteaux, se sont attaqués à Shashi Jhingoor. Sa femme, commerçante, est intervenue. Shashi a reçu plusieurs coups de sabre au visage et sur le corps, tandis que son épouse a été frappée avec un marteau. Le mobile de cette agression semble être lié à une dénonciation. L’un des agresseurs n'aurait pas apprécié que le couple a porté plainte contre lui pour un vol commis chez eux quelques semaines plus tôt. La Criminal Investigation Division (CID) de Trou-aux-Biches a procédé à l’arrestation de cinq suspects, dont un neveu de Shashi. Ils ont été inculpés de tentative de meurtre.
Deux semaines après ce cauchemar, Shashi s’est confié au Défi Plus, sa voix tremblante par moments. Il avoue que sa femme et lui vivent toujours dans la crainte de représailles, malgré les arrestations des suspects. « Zot finne dir sa pas pou fini la, akoz noun fer case la police, pou denos zot », indique-t-il. Le couple, hospitalisé après cette attaque sanglante, est encore sous le choc. « Docter dire mwa finne mone mett 82 points pou koud partu partu lor mo lekor », explique Shashi, avant d’ajouter « Sa inn mark nou a vie ». L’agression leur a laissé des séquelles physiques et psychologiques. Il porte des cicatrices sur le visage, les bras et la poitrine, tandis que son épouse a également dû recevoir des points de suture.
Un neveu mal intentionné
Les tensions avec le neveu du couple ne sont pas récentes. Depuis mars, la situation s'était envenimée. « Mo ti admet lopital pou deng. Kan mo madam vinn get mwa, neve la ek so bann kamarad inn kokin kot mwa. Ler mo madam retourn lakaz, truver ena vol », raconte Shashi. Il a rapporté le cas à la police et tout juste après, le neveu avait quitté la région pendant quelques semaines. « Li pa ti dakor mett sa plent vol la », poursuit-il. Depuis, le couple ne se sentait plus en sécurité.
Le 11 août, un autre incident s’est produit : « Il a saccagé notre poubelle et nos vases à fleurs sur la terrasse. Nous avons préféré ne pas déposer de nouvelle plainte », se souvient Shashi. Puis, le lendemain, la situation a dégénéré. « Ce soir-là, comme à notre habitude, nous étions assis pour faire le compte de la journée avec la vente de faratas et rotis », relate Babita. « Enn kou enn group cinq dimoun vini. Tiena mo neve la ek so bann kamarad ladan. Ena sab, kouto, sizo, marto. Zot kommans tap mwa », se remémore la victime. Les assaillants ont roué Shashi de coups, principalement au visage. « Monn gagn koute sab lor mo figir », explique-t-il, visiblement affecté par le fait qu’un membre de sa famille était parmi les agresseurs. « Li pa fasil trouv propr neve pe vinn taper ar sab pou touyer… », confie le couple Jhingoor.
Face à cette violence, Babita est intervenue pour tenter de sauver son mari, mais elle a également été frappée. « Mo madam inn gagn koute marto », ajoute Shashi. La lutte avec les cinq assaillants s'est déplacée sur la route principale. « Zot fin raye ek pik mwa ar kouto. Mon meme gagn koute tiyo », poursuit-il. Le quadragénaire a essayé de se défendre tant bien que mal avant de s'effondrer, gravement blessé. « Mon perdi konnessans », dit-il. Entretemps, la police de Triolet, alertée, est arrivée sur les lieux. Entendant les sirènes, les suspects ont pris la fuite.
« Noun fer tou pou ressi sorti vivant »
Les policiers ont retrouvé le couple en sang et les ont transportés d’urgence à l’hôpital SSRN de Pamplemousses. Cette agression a laissé des séquelles irréversibles. Se remémorant ce moment tragique, survenu vers 3 heures du matin le 11 août, le couple avoue avoir lutté de toutes leurs forces pour survivre. « Noun fer tou pou ressi sorti vivant. Inn vini pou touyer mem sa », confient les époux. Shashi ne cache pas son sentiment d’impuissance face à ses bourreaux, surtout que les faits se sont déroulés sous les yeux de sa femme.
« Ou imazine kieter sa mo madam la pe gagn coute sabre, nou pe gagn kut sab ek kut tiyo, mais pa kapav fer narien ? », déclare-t-il, montrant avec ses mains la blessure de sabre sur son visage. Il estime cependant avoir été chanceux qu’un coup de sabre au visage n’ait pas atteint son œil droit. « Mo gagn kut matrak lor figir ek liyeux, mais sab la pan touss mo lizier », dit-il.
Shashi lance un appel aux autorités pour assurer leur protection. Désormais, le couple, surtout Babita, craint pour son avenir si les suspects devaient retrouver leur liberté. « Zot ban danger, pas zis nou, lezot dimune ine fer complainte agresyon contre zot ici », conclut Babita.
Les suspects évoquent la légitime défense : « Pa ti ena zarme avek nou »
Direekesh J., 24 ans, Narendranath J., 47 ans, et Nikleshnath J., 51 ans, suspectés dans la tentative de meurtre commise sur le couple Babita et Shashi Jhingoor, 47 ans, à Triolet ont été placés en état d’arrestation à la suite de cette agression sanglante survenue le 16 août dernier. Ils ont expliqué aux limiers de la CID de Trou-aux-Biches ce qui s'est passé. Selon eux, c'est la victime qui était armée ce jour-là. « Nou pann fer nanier », ont-ils soutenu. Face au quadragénaire, ils disent s'être défendus : « Noun bizin defan. Li mem linn amenn sab et zouti. Pa ti ena zarme avek nou », ont-ils fait comprendre aux enquêteurs. Ils évoquent la légitime défense, une version qui n’a pas convaincu les limiers.
Les suspects ont été inculpés en cour de Pamplemousses et reconduits en cellule policière. Le mercredi 4 septembre, accompagnés des enquêteurs de la CID, les trois suspects se sont rendus sur les lieux de l'agression. Ils ont tour à tour indiqué ce qu'ils avaient fait avant d’être reconduits en détention.
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