« Quand j’ai entendu parler de votre beau pays, mon mari et moi avons voulu venir nous relaxer pendant quelques jours chez vous. Mais nous repartons avec de très mauvais souvenirs », raconte une touriste tchèque. Voici son histoire.
« Je n’ai pas souvent l’occasion de voir la mer puisque je vis en République tchèque qui est située en Europe centrale. Je ne connais que des bassins, des cascades, des rivières et des bassins d’eau au centre-ville. La mer, la plage blanche, c’est un rêve. Puis j’ai entendu parler de votre île située au milieu de l’océan Indien. On disait que c’était la perle de l’océan », relate la touriste tchèque, âgée de 58 ans.
Elle ajoute avoir eu vent des attraits de Maurice. « Mer bleue, plages blanches, bons vivants et accueil hospitalier. Tous les éléments étaient réunis pour m’inciter à vous visiter. Mon époux et moi n’avons pas réfléchi pendant longtemps. Nous avons pris l’avion et nous avons débarqué chez vous le vendredi 5 mai », indique la quinquagénaire.
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En posant les pieds sur le sol mauricien, la Tchèque et son conjoint, âgé de 53 ans, se sont dit que ce qu’ils avaient entendu sur l’île « n’était pas de l’exagération ». « Tout s’est très bien passé. Sauf que nous avons oublié une chose : les mauvaises rencontres, on les fait partout. Il ne faut pas s’aventurer dans des territoires, sur des pistes inconnues sans guide, sans protection », dit la touriste.
Ils se sont arrêtés dans un hôtel dans la région de Bel-Ombre. « Mon Dieu, quelle plage, des kilomètres de sable blanc et fin ! Le samedi 6 mai, le temps était magnifique, la mer était une invitation », poursuit la ressortisante tchèque.
Toutefois, de leur hôtel à la plage, il y a une certaine distance à parcourir, il faut passer devant une forêt. « L’esprit tranquille, le cœur en fête, émerveillés par l’environnement, nous marchions tranquillement sans nous douter de ce qui allait nous arriver », confie la quinquagénaire.
Nous avons oublié que les mauvaises rencontres, on les fait partout."
Vers 17 h 25, deux personnes ont surgi des bois et ont violemment agressé le couple avec un sabre et un gourdin rempli de clous. Ils ont dérobé leurs téléphones portables et leurs sacs avant de prendre la fuite. « J’ai été choquée et pendant quelques instants je ne pouvais pas croire ce qui m’était arrivé. J’étais en sang, mon époux aussi. Il était blessé au visage. J’avais les artères de la main sectionnées, ce qui la rendra inutilisable, mais j’étais en vie », dit-elle.
Son époux et elle ont pu regagner la route pour demander de l’aide. « On nous a transportés vers un hôpital public. Puis on a été transféré dans une clinique payante où une intervention chirurgicale a été pratiquée sur moi. Mon époux a pu rentrer à l’hôtel le même jour. Finalement, nous avons quitté l’île Maurice le 12 mai. Nous n’oublierons pas de sitôt ce samedi 6 mai 2023. »
Réactions
Un habitant de Bel-Ombre déplore le manque de sécurité dans la région. « Il y a des touristes qui passent par là tous les jours. La sécurité semble insuffisante », soutient-il.
Ce dernier estime que la police devrait faire des patrouilles régulières dans un endroit pareil. « Je pense que les hôtels touristiques de la région devraient eux aussi intervenir pour assurer la sécurité des touristes et de leurs clients. Pour sortir de l’hôtel pour aller vers la plage, il y a environ 400 mètres. Et il faut passer par ces bois pour atteindre la plage », ajoute-t-il. « Si d’un côté, l’on veut mettre le paquet pour faire venir des touristes à Maurice, de l’autre côté, il faut assurer leur sécurité. Ils ne peuvent pas venir ici pour se faire agresser et dépouiller. Tout le monde a vu les blessures de la touriste tchèque.
C’était choquant et triste. »
La plage de Bel-Ombre est la plus longue de Maurice. Depuis l’incident, la police a doublé les patrouilles près de cette plage. « Nous sommes vigilants non seulement à cet endroit, mais ailleurs aussi. Pour mieux assurer la sécurité, la police effectuera des patrouilles à vélo », a déclaré l’inspecteur Shiva Coothen.
J’étais en sang, mon époux aussi. Il était blessé au visage. J’avais les artères de la main sectionnées, ce qui la rendra inutilisable"
La Mauritius Tourism Authority s’inquiète des retombées de cette affaire sur le tourisme. Son directeur, Lindsay Morvan, insiste pour une vaste campagne de sensibilisation avec la participation de tous les stakeholders. Il souhaite mettre l’accent sur le sens civique des Mauriciens. Il insiste en faveur d’une prise de conscience nationale pour que les touristes continuent à se sentir en sécurité chez nous.
« Si nous leur causons du tort, il y aura des répercussions sur notre économie. Notre image comme destination touristique de rêve ne doit pas être ternie », déclare-t-il.
La rédaction s’est aussi entretenue avec un représentant d’un des hôtels 5-étoiles de Bel-Ombre. Il a laissé entendre que la direction mettait tout en œuvre pour assurer la protection de ses clients avec le concours des forces de l’ordre.
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