Il revient de loin. Vishal S. aurait pu se retrouver en prison. Cela après qu’un mandat d’arrêt ait été émis contre lui pour amende « impayée ». Or, preuve à l’appui, ce Portlouisien soutient avoir réglé cette contravention. La police, pour se justifier, précise qu’elle ne fait qu’exécuter un ordre du tribunal.
Samedi 17 octobre, 6h30. Vishal S. est surpris par l’arrivée des policiers du poste d’Abercrombie devant sa maison. Le motif de cette présence : ils viennent l’arrêter, car il n’aurait pas réglé une amende écopée après une contravention. S’ensuit une longue explication, dit-il.
[blockquote]« Les policiers affirment qu’ils sont venus m’arrêter, car je n’ai pas payé une amende de Rs 2 100. Je leur ai dit que cette amende a été payée. Ils m’ont déclaré qu’ils avaient un ‘warrant’ contre moi et que je devais les suivre. J’ai exigé de voir le ‘warrant’ en question », explique Vishal.[/blockquote]
« Les policiers ont lu le document et m’ont demandé si c’était bien mon nom qui y était inscrit. Je leur ai répondu ‘oui’. Avais-je déjà payé cette amende ? Oui, effectivement. Je leur ai assuré avoir tout réglé en bonne et due forme. Ils m’ont répondu que c’était impossible, car la cour avait émis un ‘warrant’ contre moi. L’un des policiers a exigé de voir mon reçu pour le paiement. Je le leur ai montré. Nous nous sommes alors demandé comment la cour a pu émettre un mandat d’arrêt alors que j’avais en ma possession le reçu de paiement. Les policiers ont vérifié les numéros du reçu et du ‘warrant’, cela corroborait, puis ils m’ont précisé que c’est le magistrat qui émet les ‘warrants’», relate-t-il.
Selon les propos de Vishal, l’amende a été payée le 6 septembre 2015. « Les policiers ont vu que j’avais raison et ils sont partis. Je me suis décidé à me rendre en cour. Je me suis présenté devant la cour n°4. J’ai expliqué à un officier que c’était pour un paiement. Je lui ai donné mon nom. Par la suite, il m’a affirmé que je devais régler une amende Rs 2 100. J’ai été surpris. Je lui ai déclaré que j’avais déjà réglé ce montant. Il m’a répondu que c’était impossible, car il n’y avait aucune mention dans mon dossier à l’effet que j’avais réglé cette amende », explique Vishal. Il poursuit : « J’ai alors sorti le reçu de ma poche pour le lui montrer. Incrédule, l’officier m’a demandé où j’avais obtenu ce reçu. Un reçu de cour, logiquement de la cour, lui ai-je répliqué. Il a vérifié et a concédé que j’avais effectivement raison, mais que ce paiement ne figurait pas dans le dossier. J’ai rétorqué que c’était à son service de vérifier pourquoi cela ne figu-rait pas à mon dossier. Il m’a déclaré que j’avais de la chance d’avoir conservé mon reçu », indique Vishal.
En prison par erreur
Par la suite, souligne Vishal, un officier est allé vérifier les registres de la cour n°3. Il devait constater que « j’avais bel et bien payé cette amende ». Ce n’est pas la première fois que Vishal S. se retrouve dans cette situation. « La première fois, j’avais égaré mon reçu alors que j’avais réglé ma dette. Les policiers m’ont emmené en cour. On m’a condamné pour amende impayée. Je me suis retrouvé derrière les barreaux et après une heure et demie, ils m’ont relâché, car ils ont constaté qu’ils avaient commis une erreur. Ils ont vérifié que j’avais effectivement réglé l’amende. Ils m’ont autorisé à rentrer chez moi. Tout de même, j’ai été emprisonné pendant une heure », allègue notre interlocuteur. L’inspecteur Shiva Coothen du Police Press Office s’est exprimé sur ce cas dans l’émission Xplik Ou k sur Radio Plus. « D’abord, je dois préciser que la police a agi correctement dans ce cas. Elle a d’abord vérifié le reçu de la personne et n’a pas procédé à son arrestation. Tous les manquements relevés ici proviennent des officiers du judiciaire, car l’ordre vient de la cour et c’est le magistrat qui émet un ‘warrant’. Les policiers sont présents pour obéir et exécuter les ordres qu’ils reçoivent. Ce sont les officiers de la cour qui soumettent les dossiers aux magistrats. Lorsqu’un ‘warrant’ est émis, les policiers amènent la personne en question devant le magistrat. C’est mentionné dans la Police Act. L’attitude des policiers a beaucoup changé au fil du temps. Autrefois, les arrestations se faisaient les vendredis après-midi. Aujourd’hui, c’est dans la matinée, en jours de semaine. Cela dans le but de donner ces personnes le temps de régler leur amende et d’éviter de passer un week-end en prison », précise l’inspecteur Shiva Coothen.Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !