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Traitement du VIH/sida: la décentralisation des services pas au goût de tout le monde

Les soins seront disponibles dans quatre hôpitaux supplémentaires, dont celui de Souillac.
À compter du vendredi 29 avril, les personnes ayant le VIH/sida pourront se faire soigner dans quatre établissements de santé supplémentaires. Cela dans le but de rendre leur traitement plus accessible. Bien que cette initiative du ministère de la Santé soit considérée comme louable, la décentralisation des services est néanmoins accueillie avec un sentiment mitigé. Nombreux sont ceux qui ont déjà exprimé leur préférence à continuer leur traitement dans un centre de santé loin de leur domicile, par souci de confidentialité. C’est ce que soutient Nicolas qui œuvre auprès de personnes séropositives et lui-même infecté par le VIH/sida.

Stigmatisation

« Nombreux sont ceux qui craignent d’être reconnus par un voisin s’ils vont à l’hôpital proche de leur domicile », dit-il. Avec la stigmatisation toujours tenace concernant les personnes vivant avec le VIH/sida, il ajoute que certains ont déjà signifié leur intention d’arrêter leur traitement s’ils doivent se plier aux nouvelles dispositions du ministère de la Santé. Pour sa part, l’AIDS Unit du ministère de la Santé a fait savoir que dans l’idéal, les personnes seront « encouragées » à se rendre dans les établissements de santé le plus proche de leur domicile, afin de suivre leur traitement. « Ils n’auront ainsi pas à voyager de longues distances », nous a-t-on déclaré. L’AIDS Unit précise que les demandes de patients qui souhaitent continuer leur traitement dans leur centre de soins habituel seront considérées au cas par cas. Tel n’est pas l’avis de Malini. « On m’a déjà dit au revoir dans le centre où je suis mon traitement à Port-Louis. On m’a fait comprendre que mon dossier va être transféré à l’hôpital le plus proche de mon domicile dans le Sud. » La jeune femme affirme avoir expliqué qu’elle préfère faire le trajet jusqu’à Port-Louis, mais on lui a déclaré que ce n’était pas possible. Elle explique que hormis une de ses filles, personne n’est au courant de sa situation. « J’ai peur d’être rejetée si les autres membres de ma famille et de mon entourage l’apprennent », dit-elle. Elle confie que si on l’oblige à suivre son traitement dans un des hôpitaux du Sud, elle va arrêter son traitement. Elle explique qu’elle préfère se laisser mourir que de faire l’expérience de l’exclusion si ses proches et ses voisins avaient connaissance de sa séropositivité.

Aménagements spéciaux

Selon le ministère de la Santé, la décentralisation et la multiplication des Day Care Centres for the Immunosuppressed (DCCI) visent avant tout à rendre plus accessibles les soins pour les personnes ayant le VIH/sida. Il a été noté justement que de nombreux patients doivent voyager de longues distances de leur domicile pour se rendre aux centres de santé existants : Volcy-Pougnet DCCI, et les hôpitaux régionaux Victoria, SSRN et Jawaharlal-Nehru. Avec les nouvelles mesures, les soins seront aussi disponibles une fois la semaine aux hôpitaux de Mahébourg, de Souillac et de Flacq ainsi qu’au Dr Yves Cantin Community Hospital de Rivière-Noire. Le ministère ne précise pas si les patients séropositifs suivront la même filière que les autres patients. Mais des aménagements spéciaux ont été faits dans les nouveaux DCCI à l’intention des patients ayant le VIH. Des arrangements ont aussi été faits pour la collecte des échantillons de sang des patients, avons-nous appris de l’AIDS Unit. Cette décentralisation devrait aussi permettre de réduire le budget alloué au remboursement du transport des patients ayant le VIH/sida qui suivent leur traitement. Sur présentation de leurs tickets d’autobus, leurs frais sont remboursés.
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  • Leal

 

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