Il y a beaucoup trop de coïncidences. L’Independent Commission Against Corruption (Icac) enquête ces jours-ci sur un réseau gérant des cartes SIM enregistrées au nom d’ouvriers bangladais mais qui sont finalement utilisées par les seconds couteaux des trafiquants de drogue. L’existence d’un tel réseau a été mis au jour dans l’enquête sur les honoraires de Rs 1,5 million payés en espèces à l’avocat Rex Stephen par des personnes au service du caïd emprisonné Peroomal Veeren.
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Dans le cadre de cette enquête, l’ancien magistrat et son « clerk » Sheikh Nawaz Aboobaker Ibrahim ont laissé entendre qu’ils ont été contactés par des tierces personnes, dont ils ignorent l’identité, qui leur annonçaient au téléphone qu’elles venaient effectuer des paiements au nom du « parrain des parrains » du trafic de stupéfiants à Maurice. Un relevé des appels reçus au cabinet de l’avocat a indiqué qu’ils émanaient de cartes SIM enregistrées au nom d’ouvriers bangladais.
Une partie des propriétaires de ces cartes SIM ont déjà regagné le Bangladesh alors que d’autres sont encore au pays. Ceux-ci seront interrogés quant à l’identité des personnes qui ont « acheté » leurs cartes SIM. L’Icac soupçonne qu’ils ont été grassement payés pour céder leurs numéros qui sont nécessaires aux trafiquants et autres spécialistes du blanchiment pour ne pas se faire prendre. Un trafiquant de Subutex a d’ailleurs échappé à la prison car le numéro qu’il avait donné à sa passeuse et qui était connu de nombreux journalistes n’était pas enregistré en son nom…
Beaucoup de caïds, à l’instar de Peroomal Veeren, sont officiellement sans ressources. Lui-même a été agent de sécurité et ne touchait, à l’époque où il a été arrêté, pas plus de Rs 6 000 mensuellement. Purgeant une peine de 34 ans de servitude pénale et soupçonné d’avoir commandité, l’an dernier, l’importation des 157 kilos d’héroïne évalués à Rs 2,4 milliards, il a néanmoins de quoi payer les meilleurs avocats pour les procès de ses principaux complices.
L’avocat Rex Stephen et son « clerk » Sheikh Nawaz Aboobaker Ibrahim, sont soupçonnés d’avoir enfreint les articles 14 et 15 de la Financial Intelligence and Anti-Money Laundering Act (FIAMLA). Peu après l’interrogatoire de l’homme de loi, Rs 748 000 en différentes coupures ont été saisies à son étude, dans une armoire dont la clé était en sa possession.
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