Les Casernes centrales ne cessent de subir les revers. Cela, depuis que des policiers sont impliqués dans le trafic de drogue.
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Avec l’arrestation du constable Moonsamy Govind Bassana Reddi, en début de semaine, c’est un nouveau coup dur pour la force policière.
Anil Hurreechurn, Anil Gooransingh, Dharma Sooknundun, Henry Joly et Gary Gopaul... Autant de policiers dont les noms suscitent l’amertume au QG de la police. « Gat valer gard sa ! »
L’arrestation de Govind Bassana Reddi n’a fait qu’ajouter de l’eau au moulin des détracteurs de la force policière. L’Anti-drug and Smuggling Unit (Adsu) compte sur la collaboration du constable arrêté pour mettre hors circuit ce réseau, qui opérerait dans un faubourg de la capitale.
Les trafiquants présumés ont été placés sous étroite surveillance. Le chef du réseau est actuellement en prison pour délit de drogue. L’enquête de la brigade antidrogue consiste, notamment, à remonter jusqu’aux motocyclettes de grosses cylindrées qui s’étaient présentées pour récupérer la drogue, lundi à l’aéroport. L’interrogatoire de Govind Bassana Reddi a débuté samedi. Outre constable Reddi, d’autres agents de l’ordre n’ont pas fait honneur à l’uniforme ces dernières années.
Henri Joly, la taupe
La photo d’un véhicule de l’Adsu, trouvé sur le cellulaire du suspect Kamlesh Radha, avait mené à l’arrestation du constable Henri Joly en début d’année. Ce dernier, selon Kamlesh Radha, agissait comme taupe en renseignant les trafiquants sur les stratagèmes montés par l’Adsu pour contrer leurs manœuvres. Henri Joly les briefait sur la manière de faire entrer la drogue à Maurice sans se faire prendre. L’arrestation du policier a été une surprise pour beaucoup. Henri Joly était, selon ses anciens collègues de l’Adsu, un « élément très dévoué ».
L‘axe Hurreechurn-Gopaul
Arvind Hurreechurn, policier de la Northern Division affecté au poste de Piton, s’était fait prendre à l’aéroport de Plaisance avec deux kilos d’héroïne. La drogue, d’une valeur de Rs 35 millions, était dissimulée dans ses bagages, alors qu’il rentrait de Madagascar, le 19 juin 2016. Le passeur avait caché la drogue dans le double fond de sa valise. Un autre policier, Gary Bruno Gopaul, du poste de Pamplemousses, a également été interpellé. Il aurait présenté Arvind Hurreechurn aux membres de ce réseau.
Une policière, considérée comme proche de Hurreechurn et Gopaul, était dans le collimateur de l’Adsu. Le constable Hurreechurn a été retrouvé mort dans sa cellule au Moka Detention Centre, le 29 octobre 2016. C’est à l’aide d’une serviette que le policier de 29 ans s’était pendu à un lavabo. L’affaire avait suscité de vives interrogations et une enquête, présidée par Me Hervé Lassémillante avait été initiée sur les circonstances de sa mort.
Dharma Sooknundun emporte ses secrets
Âgés de 39 ans, le sergent Dharma Sookunundun et son complice, le constable Soobash Luchoomun, avaient été arrêtés en mai 2014. Un colis de 8,5 kilos d’héroïne (d’une valeur de Rs 127 millions) était caché dans les bagages du dénommé Jean Noël Narainen, qui rentrait de Madagascar. L’enquête avait débouché sur l’interpellation des deux policiers. Dharma Sooknundun, était sur le point de faire des révélations à l’Adsu, mais il a été victime d’un malaise en cellule policière. Il a rendu l’âme peu après son arrivée à l’hôpital.
Gooransingh Anil, Roi du Sud
Condamné à sept ans et demi de prison en 2011, Anil Gooransingh, 47 ans, est mort en prison des suites de problèmes cardiaques. Cet ancien sergent de la brigade antidrogue habitait Chemin-Grenier. Il a été inquiété, pour la première fois, pour trafic de cannabis, en 2010. Il avait été appréhendé par ses anciens collègues dans une affaire d’importation d’héroïne.
En août 2009, l’ex-sergent de l’Adsu avait été dénoncé à l’Antidrogue par un passeur d’héroïne sud-Africain, Johannes Jacobus Petrus Viljoen. Celui-ci était tombé dans les pommes à son arrivée à l’aéroport de Plaisance, après qu’une capsule d’héroïne se soit rompue dans son estomac. Ses aveux avaient mené l’Adsu à Anil Gooransingh.
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