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Tractations : quelles concessions à faire pour une réunification de l’opposition ?

La réunification de l’opposition s’annonce encore une fois être un processus fort laborieux avec les exigences des uns et l’obstination des autres. Plusieurs observateurs politiques s’accordent ainsi à dire que ce sera la capacité de l’opposition à faire des concessions qui déterminera le succès ou l’échec d’une éventuelle réunification.

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« La réunification de l’opposition sera extrêmement difficile. Je crois qu’avec le congrès du Parti travailliste, les choses deviendront plus compliquées. Cela, dans la mesure où Ramgoolam a très clairement signalé que sans lui à la tête, il n’y aura pas d’alliance ». C’est l’avis partagé par l’observateur politique Lindsay Rivière. Il considère ainsi que cette prise de position du leader du PTr, « va jeter encore plus de désarroi. Car cela vient dire que tous ces interlocuteurs de l’opposition devront au préalable accepter la primauté de Ramgoolam dans toute alliance. Toutefois, plusieurs partis de l’opposition ne sont pas disposés à le faire. Rezistans ek Alternativ, Roshi Bhadain et même Nando Bodha ont déjà exprimé leurs désaccords vis-à-vis de Ramgoolam ». 

Compte tenu de cette situation, Lindsay Rivière soutient que la plus grande concession est de reconnaître Navin Ramgoolam comme chef de toute alliance. « Si les autres partis de l’opposition ne sont pas disposés à faire cette concession, tout effort de réunification tombe à l’eau », dit-il. Et d’ajouter que « Navin Ramgoolam n’acceptera pas de partage à l’israélienne. Ce sera lui et personne et ce sera à prendre ou à laisser », fait-il part.

La chargée de cours et cofondatrice de Mauritius Society Renewal, Roukaya Kasenally, considère quant à elle que la plus grande concession à faire au niveau de l’opposition est le développement « d’une culture collective ». Selon elle, les forces de l’opposition doivent réaliser qu’il y a un déficit de confiance de la population dans la classe politique ainsi que dans les institutions. Et que pour remédier à cela, il y a un effort à faire pour que la société mauricienne soit partie prenante dans les travaux de réflexion visant à œuvrer en faveur d’un nouveau projet de société. « Nous sommes arrivés à un tournant où il est devenu impératif de proposer un nouveau plan de société. Mais un tel projet ne peut être décidé par un petit groupe de politiciens. La plus grande concession à faire est donc l’inclusion collective », dit-elle.

Les plus gros efforts à faire, selon l’ancien ministre de l’Éducation, Dharam Gokhool, reposent au niveau de l’élaboration d’un nouveau projet économique. Étant d’avis que les politiciens ont de différentes visions pour l’économie, il avance que l’opposition devra se mettre d’accord sur un modèle économique qui pourra diminuer la pression sur les consommateurs. 

Dharam Gokhool considère aussi que c’est sur l’agenda politique qu’il y aura aussi d’importants changements à faire. Il sera selon lui impératif de tomber d’accord sur la réforme électorale et ainsi trouver une formule à la proportionnelle avec laquelle la population pourra être à l’aise. Car c’est selon lui un des points qui ont le plus divisé lors de ces dernières années. Il sera aussi important que l’opposition accorde ses violons sur les questions de nomination et de réformes à apporter afin de revoir les responsabilités et attributions de certains postes au sommet de l’État. 

 

 

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