l La majoration est effective depuis le début du mois
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Depuis le début de janvier, le « Passenger fee » a augmenté. Cette taxe d’entrée est généralement intégrée au prix du billet d’avion et est prélevée en vertu du Civil Aviation Act de 2002. Les enfants de moins de 2 ans ne sont cependant pas concernés. Cette décision avait été prise en juillet dernier. Cette hausse de la taxe d’entrée a un effet sur le prix du billet d’avion qui se retrouve majoré, alors que Maurice est déjà considéré comme une destination où le billet d’avion coûte cher. Toutefois, pour des acteurs du domaine, cela n’aura pas un impact direct sur l’industrie.
Selon les nouveaux tarifs, en vigueur depuis début janvier 2024, un passager adulte en provenance d’une des destinations de la région, c’est-à-dire la Réunion, Madagascar, Seychelles et les Comores, doit désormais payer un « Passenger fee » de 26 USD contre 15 USD jusqu’ici, soit environ Rs 1 100 au lieu de Rs 685, selon le taux de change du jour. Cela représente une hausse d’environ 73 %. Un tarif différent est cependant appliqué pour les passagers en provenance de toutes les autres destinations. Alors qu’un adulte payait auparavant des frais de 35 USD, soit environ Rs 1 600 selon le taux de change du jour, il débourse désormais 60 dollars, soit une majoration de 71 % approximativement.
Umarfarooq Omarjee, l’Executive Director d’Omarjee Aviation, rappelle que le gouvernement avait annoncé une augmentation du « Passenger fee » pour les vols longs, moyens et courts courriers, avec des variations en fonction de la destination. « Cette augmentation pourrait potentiellement impacter le coût des billets, mais cela devrait être relativement faible pour les voyageurs européens, en particulier par rapport à la destination et la durée de vol », explique-t-il.
Augmenter les revenus
Umarfarooq Omarjee estime que cela ne devrait pas être considérable par rapport à d’autres destinations, ni ne devrait avoir d’impact significatif sur le prix total du billet. Cependant, pour les Mauriciens qui voyagent à l’étranger, l’impact pourrait être plus substantiel, concède Umarfarooq Omarjee.« Les étrangers, en particulier les Européens, qui visitent l’île, ne devraient pas ressentir de hausse significative des coûts liés aux taxes aéroportuaires. En Europe, diverses taxes aéroportuaires sont déjà en place, et dans de nombreux pays, ces taxes ont augmenté après la pandémie de COVID-19 », fait-il ressortir.
Dans l’industrie de l’aviation, les prix des billets sont sujets à des variations en raison de divers facteurs, notamment les coûts fixes tels que le carburant, qui peut fluctuer, et d’autres paramètres qui influent sur les coûts d’exploitation des compagnies aériennes. « Après la hausse du ‘Passenger fee’, il faudra analyser la situation au cours des prochains mois pour évaluer l’impact réel de ces changements et avoir une vision plus complète de la situation », dit-il. Pour Ajmal Tincowree, directeur commercial chez Shamal Travels, ces initiatives sont essentielles pour le développement de l’île, car elles représentent des leviers significatifs pour augmenter les revenus. Selon lui, elles sont surtout importantes pour renforcer notre position sur le marché touristique en tant que destination attrayante.
« Les marchés matures tels que la France présentent une opportunité majeure, car ils sont déjà porteurs et ont démontré leur potentiel. Augmenter le ‘passenger fee’ sur ces marchés peut être un moyen de capitaliser sur le marché déjà établi et de générer des revenus supplémentaires », avance-t-il. Il est crucial de tirer parti des marchés porteurs acquis pour diversifier nos sources de revenus. Cette approche vise à garantir la viabilité économique, soutient-il.
« Cette hausse du ‘passenger fee’ sur les marchés matures semble être une stratégie judicieuse pour capitaliser sur la demande élevée de destinations telles que la nôtre. En concentrant ces taxes sur les arrivées, notamment sur les billets d’avion, nous pouvons générer des revenus tout en ciblant spécifiquement les marchés qui ont une forte demande pour Maurice », analyse Ajmal Tincowree, en soulignant que des pays qui ont une forte demande, comme Bali, le font déjà.
Cette approche peut contribuer à cibler les clients premium tout en éliminant les barrières pour les voyageurs non premium. « Cette stratégie doit être évaluée au fil du temps pour déterminer son efficacité et son impact réel sur les revenus. Cependant, il semble que ce soit une proposition réalisable avec un coût relativement faible pour les étrangers et comporte des avantages potentiels pour l’économie de l’île », pense-t-il.
De son côté, Dawood Jawahir, directeur commercial chez Blue Safari, fait remarquer que la hausse de la taxe d’entrée depuis début janvier n’a pas eu d’impact sur la demande. « Au niveau des excursions, l’impact est négligeable. Le volume d’activité n’a pas non plus été affecté. »
Remboursement pour les Mauriciens en provenance de l’étranger
Les Mauriciens qui voyagent depuis l’étranger peuvent réclamer un remboursement du « Passenger fee » à condition d’en faire la demande dans les 12 mois suivant le paiement des frais et d’avoir les preuves de paiement, ainsi que le passeport et le billet d’avion. Depuis le 3 janvier 2008, la Mauritius Revenue Authority est chargée de récupérer l’argent collecté auprès des compagnies aériennes.
Grincements de dents en France
Dans un article du journal français Le Figaro, la hausse de la taxe d’entrée est abordée. Il y est écrit que le « ‘Passenger International Fee’ ou, dit plus simplement, la taxe d’entrée pour l’île Maurice, a augmenté de 35 à 60 dollars pour tout adulte séjournant sur place – soit d’environ 32 à 55 euros. Une hausse de près de 72%. Et elle concerne aussi les enfants : originellement établie à 17,5 dollars (environ 16 euros), elle atteint désormais les 30 dollars (près de 28 euros) ».
« On vient d’apprendre ça, c’est très brutal », souligne auprès du Figaro René-Marc Chikli, qui préside le Syndicat des Entreprises du Tour Operating (SETO).
Selon Le Figaro, cette mesure est rétroactive, ce qui n’est guère au goût des tour-opérateurs. « En règle générale, ce type de taxe touristique ne s’applique pas aux réservations déjà payées et concerne uniquement les dossiers futurs », rapporte Le Figaro en citant le président du SETO.
Au Figaro, René-Marc Chikli ajoute : « Nous avons saisi le vice Premier ministre du Tourisme sur place, et un très grand nombre d’acteurs du secteur est mobilisé pour que la taxe ne s’applique qu’aux billets pas encore payés. » Souhaitant plus de visibilité sur le sujet « le plus rapidement possible », il craint des « blocages considérables » si la situation n’évolue pas.
Les principaux marchés | ||
Pays de résidence | Arrivées touristiques | |
Jan - Sept 2022 | Jan - Sept 2023 | |
France | 145 366 | 211 069 |
Royaume-Uni | 96 163 | 101 400 |
Île de la Réunion | 36 777 | 94 498 |
Allemagne | 66 344 | 81 035 |
Afrique du Sud | 65 698 | 72 919 |
Inde | 26 029 | 41 390 |
Suisse | 15 671 | 20 486 |
Total des principaux marchés | 452 048 | 622 797 |
Tous les pays | 638 332 | 901 126 |
(source: International Travel and Tourism - janvier-septembre 2023 de Statistics Mauritius) |
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