Redonner aux « hackers » leurs lettres de noblesse et mettre en avant les talents des Mauriciens dans le codage, tels sont les objectifs de passionnés locaux regroupés dans le collectif ‘hackers.mu’. Le premier message que ces férus d’informatique expliquent, c’est qu’un ‘hacker’ n’est pas un pirate.
«Les médias et les films ont gâché l’image du ‘hacker’. Un ‘hacker’ n’est pas un pirate qui fait des choses illégales, loin de là. Un hacker, c’est quelqu’un qui utilise sa créativité pour résoudre des problèmes concrets. Parmi les hackers les plus connus, on retrouve des pionniers de l’informatique tels que Bill Gates, Steve Wozniak et Steve Jobs. Les autres, qui font beaucoup de dégâts et utilisent leurs connaissances à des fins illégales, sont plutôt des « crackers » ou « blackhat hackers », nous n’avons rien à voir avec ces gens. Sincèrement, c’est plus facile de détruire que de protéger un système. Nous avons une police stricte à hackers.mu, où nos membres doivent suivre un code éthique extrêmement sévère. Nous ne jouons pas avec la sécurité des gens », indique Selven Cheenaramen, membre d’hackers.mu.
Les 28 et 29 avril 2016, le collectif a organisé un ‘hackaton’ à Maurice, un événement durant lequel des hackers se regroupent sous le même toit pour travailler intensivement sur des projets de logiciels informatiques. Il s’agit en fait de détecter et de régler des failles dans le codage de logiciel « open source ».
« Auparavant, Maurice avait des utilisateurs du système d’exploitation Linux, mais pas des développeurs qui contribuent au codage pour faire fonctionner ou sécuriser le système ainsi que des composants de diverse distribution de GNU/Linux. C’est pour cela que hackers.mu s’est lancé dans la création d’une équipe soudée qui contribue aux codes sources dans divers composants, y compris le noyau du GNU/Linux lui-même. À hackers.mu, nous croyons aux capacités intellectuelles de jeunes développeurs qui peuvent faire mieux que simplement être des utilisateurs.
C’est bien d’utiliser, mais c’est mieux de comprendre comment c’est fait à l’intérieur pour apporter sa contribution à ces systèmes qui sont un cadeau pour l’humanité. Tout le monde peut contribuer des codes à Linux, mais il faut une certaine discipline, et il faut bosser dur pour y arriver. Pour trouver des failles dans un système comme GNU/Linux, ça prend du temps et demande de l’expérience. Il faut donc persévérer et bien connaître la programmation », affirme Selven Cheenaramen.
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