
- Le pronostic vital du jeune homme de 24 ans engagéFou
droyé par une ligne à haute tension, Tarkeshar Baboolall, 24 ans, lutte pour sa vie. Sa famille, révoltée, exige des réponses et des mesures de sécurité renforcées.
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«J’ai vu mon petit frère en feu. Il était là, figé, la peau noircissant sous l’intensité des flammes… » Ce témoignage glaçant de Pharvesh Baboolall, 32 ans, décrit l’instant où son frère Tarkeshar, 24 ans, a été foudroyé par une ligne à haute tension sur un chantier à Résidence La Cure, le mercredi 26 mars. Aujourd’hui, sa famille exige des réponses et réclame un renforcement urgent des mesures de sécurité.
À Le Dimanche/L’Hebdo, Pharvesh Baboolall raconte que ses deux frères Akash, 26 ans et Tarkeshar, et lui avaient été recrutés pour repeindre des blocs d’appartements à Résidence La Cure, chacun percevant un salaire hebdomadaire de Rs 7 500. Ce mercredi-là, ils terminaient leur deuxième chantier quand l’impensable s’est produit.
Vers 15 h 15, son monde s’est effondré lorsque son jeune frère Tarkeshar, juché sur un échafaudage, a subi une violente décharge électrique. Son pinceau équipé d’une tige en aluminium est entré en contact avec une ligne électrique à haute tension.
« Soudain, j’ai entendu une détonation assourdissante. Mon regard s’est levé instinctivement vers l’échafaudage… Il est tombé sur les madriers de l’échafaudage. J’ai accouru, j’ai grimpé pour l’attraper et éteindre le feu comme je pouvais », poursuit Pharvesh, la voix brisée par l’émotion.
Dans un élan désespéré, Pharvesh, aidé par Akash et d’autres ouvriers, a transporté d’urgence Tarkeshar à l’hôpital Dr A.G. Jeetoo. Face à la gravité de ses blessures, le jeune homme a été immédiatement transféré à l’unité spécialisée des grands brûlés du Princess Margaret Orthopaedic Centre de Candos. Le pronostic vital reste engagé. « Le docteur m’a dit que la moitié droite de son corps est paralysée. Son état est critique », confie Pharvesh, submergé par le chagrin.
Ce drame pourrait briser irrémédiablement l’avenir prometteur de ce jeune homme décrit comme travailleur et débrouillard. « Li toultan enn garson debrouyar ek kontan travay. Nous espérons que les ministères du Travail et de la Sécurité sociale vont examiner son cas. Il aura besoin d’une aide financière, d’une allocation sociale ou même d’une pension s’il ne peut plus travailler », implore l’aîné de la famille.
Cet accident met cruellement en lumière les failles béantes dans la sécurité des chantiers de construction à Maurice. De nombreux travailleurs s’exposent quotidiennement à des risques mortels, souvent sans formation adéquate. « Nous n’avons pas été informés des dangers électriques autour de nous. Il n’y avait pas de panneaux de signalisation ni de mise en garde contre les fils électriques proches », dénonce Pharvesh avec amertume.
Les spécialistes en sécurité du travail sont formels : manipuler des matériaux conducteurs comme l’aluminium à proximité de câbles électriques constitue un danger extrême. « Il est impératif que les ouvriers reçoivent une formation et un équipement adapté. De simples gants isolants et des balises d’avertissement auraient pu empêcher cette tragédie », souligne un inspecteur du travail.
Pour les Baboolall, l’heure est à la quête de vérité au milieu d’une douleur insupportable. « Nous voulons que justice soit faite. Nous souhaitons savoir pourquoi il n’y avait aucune mesure de sécurité autour du chantier », martèle Pharvesh. La famille place désormais ses espoirs dans l’enquête en cours, avec la ferme volonté que d’autres familles soient épargnées par une telle épreuve.

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