Certains produits alimentaires connaissent une baisse des prix face aux matières premières et au fret qui sont moins chers. Est-ce un bon signe pour les consommateurs ? Cette tendance va-t-elle perdurer ? Le débat a eu lieu sur le plateau d’Au Cœur de l’Info le lundi 8 mai, animé par Ruth Rajaysur et Patrick Hilbert.
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La baisse de l’inflation globale passant de 11,1 % en mars à 10,9 % en avril et l’inflation en glissement qui sort de 9,1 % en mars à 8,3 % en avril n’est qu’une baisse mécanique selon Takesh Lucko, économiste. « Il faut bien comprendre comment se fait ce calcul. On compare le panier de la ménagère avant la guerre en Ukraine et ensuite le même panier après le début de la guerre, sachant à quel point les prix ont été affectés. Et maintenant, on compare les prix après la guerre en 2022 et 2023. C’est ce qui explique cette baisse de l’inflation », indique l’économiste tout en soulignant qu’il ne faut pas mal interpréter les chiffres et dire que le pouvoir d’achat augmente car tel n’est pas le cas, selon lui.
Par contre, la baisse des prix des produits alimentaires aurait dû se faire bien avant. « Il y a une question de timing à prendre en considération. Pourquoi les prix n’ont pas baissé alors que depuis la période post-Covid, le coût du fret a baissé. Et maintenant, à l’approche du budget, on voit une baisse. La baisse des prix aurait dû arriver plus tôt », avance-t-il.
Pour l’économiste Rajeev Hasna, le taux d’inflation ne reviendra pas comme auparavant autour des 5 %. « Il y a eu beaucoup de facteurs notamment la pandémie de Covid-19 et ensuite la guerre entre la Russie et l’Ukraine qui a eu un impact encore plus important sur la hausse des prix à travers le monde, Maurice inclus », estime-t-il. Ce dernier évoque aussi l’impact de la dépréciation de la roupie. « Depuis décembre 2019, l’inflation a augmenté de presque 27 % alors que la roupie a connu une dépréciation de près de 30 %. Nous avons une économie de paradoxes », avance Rajeev Hasna.
Jayen Chellum, secrétaire général de l’Association des consommateurs de l’île Maurice (ACIM), se dit surtout interpellé par le fait que les Rs 500 millions mises à la disposition de la STC lors du dernier budget pour soulager le fardeau des consommateurs n’ont pas été utilisées. « On a envoyé une lettre il y a plus de deux mois mais elle est restée sans réponse. On voulait savoir ce qui est advenu de cet argent puisqu’il n’a pas servi à contrôler les prix des denrées ayant un ‘maximum mark-up’. Le gouvernement avait un mécanisme pour soulager les consommateurs et ne l’a pas utilisé », s’insurge Jayen Chellum.
Du côté du ministère du Commerce et des droits des consommateurs, Rajeev Pydayya fait comprendre qu’il y a actuellement près de 26 produits qui sont régulés par le « maximum mark-up » et plus de 400 contraventions ont été dressées à ce jour, selon lui. Le ministère a aussi effectué plus de 7 100 visites pendant un an, ajoute Rajeev Pydayya. « On fait aussi un monitoring du marché notamment avec l’Observatoire du marché. »
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L’émission, d’une durée de deux heures, est à voir sur les différentes plateformes du Défi Media Group. Elle peut être revue sur la page Facebook Defimedia.info et aussi sur la chaîne YouTube de TéléPlus et à réécouter en podcast sur le site www.defimedia.info.
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