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Frais SC/HSC : 2000 candidats n’ont toujours pas honoré leur dette

Le paiement des frais d’examens du SC/HSC, cuvée 2016, reste d’actualité. À ce jour, 2 000 candidats devront passer à la caisse s’ils veulent récupérer leurs certificats.

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Ceux qui ne règlent pas les frais d’examens du School Certificate (SC)ou du Higher School Certifcate (HSC) n’auront pas leurs certificats. Cette décision du ministère de l’Éducation soulève un tollé depuis le début de la semaine. Toutefois, dans une déclaration faite au Défi Quotidien, la ministre Leela Devi Dookun-Luchoomun a précisé que cette décision a été approuvée par le State Law Office et qu’elle est tout à fait légale. Or, ceux qui s’opposent à cette mesure, viennent affirmer qu’à aucun moment les parents ont été informés de cette éventualité.

Selon les derniers chiffres, 92 % des 21 033 candidats du SC /HSC ont adhéré aux principes imposés par les autorités. Pour faciliter la tâche des candidats et des parents qui doivent payer les frais, le Mauritius Examinations Syndicate (MES) a aménagé, depuis jeudi, un comptoir spécial à Réduit. Une centaine de personnes se sont déjà présentées pour se plier aux exigences. Elles ont par la suite reçu leurs certificats.

À noter que la majorité de ceux qui n’ont pas encore effectué le paiement sont issus des collèges d’État. Soulignons qu’il n’est plus question de présenter des certificats médicaux pour être dispensés de la dette de 2016.

Lucien Finette, ancien directeur du MES, s’interroge sur la rétention des certificats. Selon lui, « une fois les frais payés, le certificat est dû. Si vous aviez l’intention de ne pas remettre les certificats, vous auriez dû leur interdire de prendre les examens ».

Un responsable du ministère de l’Éducation explique que l’argent réclamé est celui des contribuables et qu’il faut le rembourser. Certains parents qui sont dans l’incapacité de payer les frais souhaitent que le ministère reconsidère leur cas.


Aurore Perraud : «Ce gouvernement joue avec l’avenir de nos enfants»

C’est Aurore Perraud qui a animé la conférence de presse hebdomadaire du Parti mauricien social-démocrate (PMSD). Vendredi, la députée a indiqué la position du parti par rapport aux critères de promotion en Lower VI.

« Le PMSD est contre les cinq ‘Credits’ en School Certificate (SC) pour accéder au Higher School Certificate », a déclaré la députée de la circonscription Port-Louis Nord / Montagne-Longue (no 4). Pour Aurore Perraud, « ce gouvernement joue avec l’avenir de nos enfants ».

Le problème, selon elle, ce n’est pas les élèves mais le système, qui doit, dit-elle, être revu. Elle affirme que les enfants ne peuvent faire les frais d’un mauvais système.

« Le système tient-il compte des ‘Late Developers’ (enfants au développement tardif) ? C’est un système pour maintenir l’élite. Les exigences du SC constituent une barrière à la mobilité sociale », a fait ressortir la députée bleue.  Aurore Perraud a ajouté que les critères de la Public Service Commission auraient dû être alignés à ceux du SC et du HSC. Concernant les frais d’examens et la rétention de 3 000 certificats par le ministère de l’Éducation, la députée soutient qu’à aucun moment des conditions étaient rattachées au paiement. « La façon dont l’exercice de paiement des frais a été organisé reflète  l’amateurisme. Il y a un grand désordre. »

L’UPSEE en Cour suprême lundi

Lundi, l’Union of Private Secondary Education Employees (UPSEE) logera une injonction en Cour suprême. Son président Yayha Paraooty rencontrera ses avocats pour voir s’ils contesteront la décision par voie d’injonction ou de « Judicial Review ».  L’exécutif s’est réuni vendredi pour décider de la marche à suivre. Il rencontrera ce mardi les membres de la Fédération des managers des collèges privés. « L’UPSEE saisira la Commission nationale des droits humains, car les droits fondamentaux des élèves sont bafoués. » Le syndicat compte aussi instaurer un Front commun contre les mauvaises pratiques dans l’éducation. « Il faut dénoncer en bloc ces mauvaises pratiques. Nous écrirons aux divers dirigeants des partis politiques, aux représentants syndicaux et aux étudiants. C’est en unissant nos forces que nous arriverons à quelque chose. »

Les mauves et les rouges font cause commune

Inacceptable et indigne d’une démocratie. C’est en ces termes que Steven Obeegadoo qualifie la décision de retenir les certificats SC et HSC des candidats n’ayant pas encore réglé les frais d’examen. Lors d’une conférence de presse vendredi, la commission Éducation du Mouvement militant mauricien (MMM) dénonce une situation sans précédent dans l’histoire du pays. « Cette décision de priver les élèves de leur certificat a-t-elle été avalisée par le Conseil des ministres ? La ministre a-t-elle sollicité l’avis du Parquet sur la légalité d’une telle mesure ? » s’interroge-t-il.

« C’est immoral et illégal », s’insurge-t-il. « Le but de l’éducation, c’est d’instruire les enfants et les amener à passer leurs examens pour obtenir un emploi et mener une vie décente. Il ne s’agit pas de les obliger à aller à l’école. » L’absentéisme n’est qu’un symptôme d’un mal plus profond du système éducatif. Il ne faut pas l’associer à la subvention des examens du SC et du HSC. La commission Éducation du MMM lance un appel au bon sens de la ministre : « Donn sa bann zanfan-la zot sertifika ! »

Pour Steven Obeegadoo, il s’agit d’un grave chantage, en l’absence de communication et d’explications. « Cette mesure de rétention est perçue comme un complot pour punir ceux qui n’ont pas payé. Tant qu’il n’y aura pas de dialogue, le gouvernement n’a pas le droit moral d’imposer une telle condition », conclut Steven Obeegadoo.

Arvin Boolell, n°2 du Parti travailliste, abonde dans son sens. Dans une brève déclaration au Défi-Plus, il a affirmé « que la rétention des certificats est inhumaine » et va à l’encontre des doits humains auxquels adhère le pays. « Il s’agit d’une remise en cause de leurs droits et le gouvernement a l’obligation morale de leur donner leur dû. » Arvin Boolell a réitéré l’intention du PTr de soutenir toute action légale envisagée par ces personnes lésées.

‘Credits’ pour passer en Lower VI : le MMM réclame un gel de la mesure

La commission Éducation du MMM réclame le gel de la réintroduction des cinq « Credits » pour passer en Lower VI. « C’est comme une bombe qui a pris tout le monde de court. Comment peut-on prendre une telle décision sans consultations ni explication ? C’est un manque de respect vis-à-vis des partenaires de l’éducation », s’exclame Steve Obeegadoo. Certes, il n’approuve pas l’admission en Form VI avec trois « Credits ». Mais il soutient « qu’il faut une alternative pour ces milliers de collégiens qui n’ont pas le minimum requis et qui ne pourront pas prétendre à des études universitaires ». Le MMM remet l’option polytechnique sur le tapis et invite le ministère à relancer ce projet. Selon la commission, le critère des cinq « Credits » entraînerait la mort des collèges privés et causerait des pertes d’emploi. Ces collèges accueillent essentiellement les élèves avec seulement trois « Credits » en SC. « Un dialogue national s’impose. J’estime que le HSC est dépassé et ne répond plus aux exigences d’une société moderne », insiste Steven Obeegadoo.

 

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