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Sydney Pierre, Junior Minister au Tourisme : «Je ne serai pas un Yes Man»

Sydney Pierre espère un jour occuper un plus grand poste que celui de Junior Minister. Il avance qu’il n’est pas un « yes man » et fera entendre sa voix quand nécessaire.

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Depuis quand avez-vous intégré le PTr ?
Officiellement, depuis 2022. 

Pourquoi les Rouges ?
Je fais du social depuis plus d’une trentaine d’années.

Pourtant, vous êtes originaire d’une famille de militants, votre papa André est un agent et un Bérengiste pur et dur…
Effectivement, mon papa a été et est resté un fidèle du MMM. Les Paul Bérenger, Anerood Jugnauth, Kader Bhayat, Amédée Darga et autres militants venaient chez nous. J’étais imprégné dès mon jeune âge de ce militantisme. D’ailleurs, aux dernières législatives, il y avait une ‘baz’ de l’Alliance du Changement chez mes parents. 

Et vous êtes devenu rouge vif. Expliquez-nous ce virement de couleur…
Les Travaillistes et les militants du MMM mènent le même combat, soit pour le bien-être des travailleurs.   

Vous étiez au no 14, puis au no 18 et pour finir au no 19. Une aubaine pour vous d’être le colistier de Paul Bérenger et de Deven Nagalingum, des indétrônables de cette circonscription ?
J’aurais aimé dire merci aux votants de la circonscription no 19 de m’avoir fait confiance. Si le PTr veut bien que je reste planté au no 19, j’en serai très heureux. Je vais alors tenter de prendre la relève.

La relève de Paul Bérenger au no 19, ce serait risqué et utopique n’est-ce pas ?
Pourquoi pas ? J’ai connu d’anciens militants qui ont fréquenté ma maison. Donc…

Un bâtard rouge-mauve ?
J’ai lu l’histoire du PTr et celle du MMM, j’ai beaucoup bouquiné sur ces deux partis. Je suis, comme vous le dites, un bâtard rouge-mauve, mais j’apprécie le combat mené par Paul Bérenger. Chez moi à Curepipe où je suis né, c’était une campagne permanente. Et mon papa voue une estime profonde pour Paul Bérenger. 

On sent quand même une certaine rengaine dans vos propos, aussi une tristesse. C’est dû à quoi ?
La politique a affecté ma vie familiale négativement. Je n’en dirai pas plus.

Vous avez choisi le secteur touristique, pourquoi ?
À 18 ans, et par pur hasard, je me suis retrouvé à la tête d’un hôtel. Puis, j’ai touché à tous les secteurs : hôtellerie, opération, hébergement, restauration, commercial. J’ai été Group Chief of Sales and Marketing et vice-président d’un grand groupe hôtelier. J’ai aussi dirigé sur le continent africain des hôtels en tant que Chief Hospitality and Conservation.

Comment s’est passé votre première journée en tant que Junior Minister au Tourisme ?
Je me suis rendu dans la circonscription no 19, j’ai rencontré certains mandants, mes agents pour établir un calendrier de travail afin de savoir ce qu’on pourrait faire dans les moyen et long termes.

Un Duval au Tourisme, cela a-t-il une valeur ajoutée ?
Il faut changer le concept de patronyme avec la jeunesse qui a un autre sens du tourisme. C’est cela la vraie rupture. Moi, je ne voulais pas faire de la politique active, mais elle m’a rattrapé. Il faut choisir le juste milieu dans le monde touristique. 

Où sont nos touristes ‘repeaters’ ?
Il y a un nouveau modèle touristique aujourd’hui. Jamais on n’a eu jusqu’ici un professionnel du tourisme à la tête de ce ministère. On n’a eu que des politiciens. On a besoin d’une vraie réforme.

Est-ce au niveau de la main-d’oeuvre ?
Nous avions quoi comme diamant ? Notre sourire, notre savoir-faire. Aujourd’hui, les Maldives et les Seychelles l’ont déjà. Mais, ces deux îles ont un avantage sur Maurice : elles ont de plus belles plages que nous. Ici, la main-d’oeuvre formée s’en va et on recrute des étrangers. On perd d’avance.

La fille de Paul Bérenger ne méritait-elle pas d’être ministre de l’Environnement ?
Joanna Bérenger paie le prix de son patronyme. Tout comme Reza Uteem et d’autres. À Maurice, on vous demande de quelle communauté vous êtes, de quelle ethnie, de quelle caste. On ne juge pas sur les compétences. Les jeunes, avec les années, vont se battre pour que la compétence prime, pas pour d’autres considérations.

Pourtant, le Best Loser System plane encore sur notre tête…
Le Best Loser System a été introduit par les Anglais, car à l’époque post-coloniale, ils savaient qu’il y aurait eu des problèmes d’ethnicité. Mais, cela devrait cesser. Je vais imager mes propos : il y a de l’herbe qui pousse du béton. Ce sera cela notre nation future.

Vous avez la langue pointue et vous semblez très ambitieux…
Je dis ce que je pense. Je ne serai pas un Yes Man. La vie est une journée. Je ne suis pas encore arrivé là où je pense que je devrais être. Je n’oublie pas mon passé. J’ai mangé de la viande venant des poubelles, des restes, des invendus. Je n’ai pas honte de le dire. Je me suis construit, sans tendre la main, sauf à ceux qui m’ont aidé. Mon rêve est de devenir un jour Premier ministre. Si ce n’est pas moi, un de mes enfants ou un autre ailleurs que dans le main stream.

 

 

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