Arrêtons-nous un instant et partons à la découverte sensorielle des saveurs de la cuisine locale qui contribue à la renommée internationale Maurice.
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La cuisine mauricienne est connue à travers le monde pour sa diversité. Elle est un mélange de plusieurs cultures où plusieurs communautés peuvent se retrouver. Au-delà de sa renommée internationale, la cuisine mauricienne tient, depuis plusieurs décennies, une énorme place dans les rapports familiaux et sociaux. Un bon briyani ou un poulet au curry, voilà de quoi raviver nos papilles ! De la préparation à la dégustation, ces mets jouent souvent des fonctions sociales en unissant des individus issus de différentes communautés.
Marie Létandrine, pâtissière et passionnée de cuisine, souligne que le rapport des Mauriciens avec la nourriture est fort. « Dès notre plus jeune âge, nos parents nous inculquent le plaisir de manger et nous font découvrir les goûts et les sensations. Manger est devenu une activité sacrée, un moyen de communication et de partage avec les autres, une activité sociale qui renforce nos liens. La cuisine mauricienne est un excellent moyen d’explorer les différentes cultures qui font la beauté de notre pays. Manger est pour moi un acte agréable. Les diverses préparations des aliments éveillent le plaisir des sens », souligne Marie Létandrine.
Une cuisine colorée
L’île Maurice est très réputée pour sa cuisine. Elle a été classée parmi les 10 meilleurs au monde pour sa street food. Une réputation qui séduit de nombreux auteurs ou producteurs étrangers dont le célèbre Fred Chesneau pour son émission Le Globe Cooker. Pour le chef Sébastien Casse, la cuisine mauricienne tient le haut du pavé. « Elle est parmi les meilleures car nous offrons aux gens une cuisine différente de celles des autres pays. Nous avons su prendre le meilleur de ce que nous avons hérité pour réaliser des recettes à la fois simples et savoureuses, avec un excellent rapport qualité-prix. Notre diversité offre une palette de couleurs et de parfums qui met en ébullition nos sens. C’est un pur régal pour les papilles et pour les yeux », explique-t-il.
Si, face à d’autres cultures culinaires, la cuisine mauricienne est quelque fois associée à la malbouffe, le chef Sébastien explique qu’il s’agit plutôt d’une mauvaise impression.
« Certains plats sont effectivement très riches sur le plan calorique mais il ne faut pas non plus les diaboliser. Tout est une question de contrôle et de modération. Il est important de se faire plaisir de temps en temps. De passer du bon temps en famille ou entre proches devant un bon dholl puri ou un bol de boulettes chinoises tout en gardant bien sûr un œil sur l’apport calorique », ajoute-t-il.
Allier alimentation saine et plaisir de manger
Au cours de ces dernières décennies, on ne cesse de nous répéter qu’il faut manger pour vivre et non vivre pour manger. Or, des recherches ont démontré qu’il faut différencier la part de la prise alimentaire nécessaire à l’organisme de celle liée au plaisir.
Selon la diététicienne, Teenusha Soobrah-Seebaluck, pour avoir de l’énergie, une bonne humeur et une bonne santé, il faut surtout miser sur des aliments saints. En d’autres mots, remplir son assiette avec des aliments pour se sentir bien dans son corps ou dans sa tête. « Il faut savoir que le comportement alimentaire est régulé par des voies nerveuses qui catégorisent le besoin de se nourrir et de combler l’apport énergétique et le plaisir associé à la prise des aliments. »
Il existe donc une relation étonnante entre notre alimentation et nos émotions. La nourriture peut affecter nos humeurs. Essayons de nous rappeler du dernier briyani que nous avons partagé avec des proches ou des amis. Repensons à la texture de la viande et à la saveur épicée du riz. Cet exercice ravive nos sens et fait remonter à la surface des émotions.
« Pour que l’action de manger devienne un véritable plaisir, il convient de bien choisir les aliments qu’on met dans son assiette. Veiller à son alimentation ne signifie pas abandonner le plaisir de manger. Le choix des aliments, la préparation des plats, le partage des repas en famille ou entre amis, des excès raisonnables de temps en temps sont autant de facteurs qui font de la nourriture un véritable plaisir », fait valoir la diététicienne.
Varshik Kumar Reechoye, chef de cuisine : «La cuisine mauricienne est surprenante»
Comment décririez-vous la cuisine mauricienne ?
De par sa diversité, la cuisine mauricienne est tout simplement surprenante. Elle est le reflet de la pluralité de notre culture. En effet, nous retrouvons dans nos plats, un savoureux mélange de nos origines africaines, européennes, indiennes et chinoises. Toutefois, la cuisine n’est pas statique, elle évolue et s’adapte à son environnement. Au fil des années, les influences externes ont généré une mutation des saveurs et cela est aujourd’hui un de nos atouts.
Les Mauriciens prennent-ils le temps d’apprécier les spécialités culinaires locales ?
Nous passons souvent à côté des spécialités culinaires locales. Étant à plein temps dans le domaine de la restauration, j’ai pu observer que plusieurs de nos compatriotes mangent par simple habitude et ne sont pas curieux de découvrir d’autres saveurs. Les sorties au resto se résument bien souvent à des plats typiques tels que le riz frit et les nouilles. Nombreux sont ceux qui préfèrent les fast foods aux plats raffinés. Nous observons également que de nombreux Mauriciens sont intimidés par les noms des plats qu’ils estiment être hors de prix. Il existe de nombreux plats qui sont abordables.
On dit souvent que la cuisine est un exutoire. Êtes-vous du même avis ?
Evidemment. La cuisine est sans doute le meilleur exutoire. Car, elle nous permet de nous évader le temps d’un repas et d’oublier les aléas de la vie. Profiter des spécialités culinaires locales est un excellent moyen de lutter contre l’ennui et la routine. Manger est un véritable plaisir, une action qui nous permet de venir à bout du stress et d’adopter une attitude positive envers les choses de la vie. Tout n’est pas toujours noir dans la vie, il existe de bonnes choses dont nous devons absolument profiter tant qu’il en est encore temps. Soyons curieux et tentons de nouvelles aventures culinaires.
Sunita Ramchurn, 52 ans, ménagère : «Un précieux héritage»
« J’ai hérité de plusieurs recettes de mes parents qui les ont eues de mes grands-parents. La cuisine est dans chaque famille mauricienne, un précieux héritage. Nous pouvons dire que malgré toutes les difficultés auxquelles nous faisons face dans la vie quotidienne, nous parvenons à tout oublier devant un bon plat typiquement mauricien. Un rougaille de poisson salé et un bouillon de brèdes sont les choses simples qui nous permettent d’oublier pendant quelques instants nos problèmes. Pour moi, la cuisine mauricienne c’est avant tout le partage. Même si la vie est parfois dure, nous pouvons passer de bons moments entre proches et voisins. Il est triste que nous passions notre temps à nous focaliser sur les choses qui vont mal dans la société tels que les crimes, la cherté de la vie et nous passons à côté des bonnes choses. »
Le Péreybère : une adresse incontournable pour les délices mauriciens à Paris
La restauration c’est sa passion. Établi en France, Clive Lepoigneur est depuis 15 ans le gérant du camion-resto Le Péreybère, qui propose des délices aux amateurs de la cuisine mauricienne au cœur de Paris.
Ce Mauricien, originaire de Souillac, propose aux Français des menus typiques de notre île tels que le vindaye de poisson, le briyani et la salade ourite, un des plats les plus demandés. Sa camionnette est une véritable attraction touristique. Le drapeau mauricien et quelques clichés des plus beaux paysages de l’île servent de décoration. « Je suis fier d’être parmi les premiers restaurateurs à s’être lancés dans la restauration mobile dans la région où j’habite. De plus, c’est aussi une fierté de partager les richesses de notre île avec les Français. Grâce au camion-resto, je peux faire le tour de Paris et permettre ainsi à mes fidèles clients de découvrir les saveurs bien de chez nous. La restauration mobile est un marché en pleine expansion en Europe. On compte plusieurs restaurants de ce type mais je suis le seul Mauricien dans la région. J’opère dans une zone industrielle qui compte plus de 1 500 entreprises dont les employés sont tous des clients fidèles », dit-il.
Clive Lepoigneur compte retourner au pays après sa retraite mais pas sans son camion-resto. « Je ne compte pas arrêter en si bon chemin. Pour moi, il s’agit de la meilleure des retraites. Avec mon camion-resto, je continuerai de concocter des plats pour les amateurs de la street food. Je compte bien installer Le Péreybère à Péreybère », assure le restaurateur.
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