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Soondress Sawmynaden : «Nous n’avons pas les moyens pour gérer cette situation»

recteurs Les recteurs sont inquiets face à l’ampleur que prend la prolifération des drogues dans les collèges.

Cri de cœur des administrateurs des collèges d’État. La consommation de drogue parmi les élèves est jugée grave. Mardi, une centaine d’entre eux se sont penchés sur les solutions qui pourraient diminuer, voire éradiquer ce fléau dans leurs institutions. Car, en quelques mois, une vingtaine de cas ont été répertoriés.

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«Nous avons une population qui vieillit et nous avons une jeunesse qui se détruit avec la consommation de drogues, surtout de la drogue synthétique. La situation est alarmante dans les institutions secondaires. Nous pensons qu’il est grand temps d’agir pour s’assurer que les jeunes aient un bon avenir et soient en bonne santé pour qu’ils reprennent les commandes du pays. Nous n’avons pas les moyens pour gérer cette situation », estime Soondress Sawmynaden, président du syndicat des recteurs et des assistants-recteurs des collèges d’État.

Le chef inspecteur Nawshad Maudhoo, de l’Anti-Drug and Smuggling Unit (Adsu), a révélé que, de janvier à octobre 2018, il y a eu une vingtaine de cas dans les établissements secondaires et supérieurs et une quarantaine de cas autour de ces établissements.

C’était lors de l’atelier de travail sur la prévention contre la drogue, tenu mardi à l’Uniciti Education Hub. Cette initiative revient à cette institution et au syndicat des recteurs. Des éléments de l’Adsu, de la Brigade pour la protection des mineurs et des membres de l’Ong Espoir Revivre Barkly étaient aussi présents.

Le directeur de Médine Education, Marc Desmarais, a insisté que cet atelier « vise à trouver des actions qui feront la différence dans la vie de nos jeunes. »

Enjeux des administrateurs

Le problème est que les administrateurs des collèges n’ont aucune formation et expertise pour détecter les cas de drogue. Ils soutiennent ne pas savoir quelle est la marche à suivre dans ces cas.

Soondress Sawmynaden dira : « Nous pensons que c’était au ministère de l’Éducation de tenir une telle formation. Ne voyant rien venir, nous avons pris les devants. Cela démontre aussi que le syndicat n’est pas là uniquement pour défendre les conditions de service des employés, mais aussi pour assumer ses responsabilités vis-à-vis de la société. »

Soondress Sawmynaden insiste : « Nous avons un protocole, mais le suivre nous met dans une situation embarrassante. » Selon le recteur du collège Dr Maurice Curé, si la substance saisie n’est pas une drogue, ils courent le risque d’être poursuivis par les parents.

« Les administrateurs des écoles doivent se sentir à l’aise lorsqu’ils prennent des actions dans de telles situations. Il nous faut un soutien au lieu d’une sanction. Le recteur peut être sanctionné s’il n’a pas pris telle ou telle mesure, selon le protocole », insiste-t-il.

Objectifs

« L’atelier de travail a permis de constater que tous les recteurs n’ont pas une notion exacte de l’ampleur que la drogue synthétique est un train de prendre. Il faut qu’ils soient pleinement conscients de la situation pour s’assurer que leurs écoles soient drug free », fait remarquer le président des recteurs.

Après cette journée de travail, les recteurs devront faire comprendre aux enseignants qu’ils ont également une tâche importante auprès des élèves.

Le syndicat va refaire appel à l’Adsu, à la Brigade pour la protection des mineurs et autres organismes pour poursuivre la formation dans les collèges. « Les formations régulières permettront de faire comprendre aux élèves les effets néfastes de la drogue sur la santé. »

Un autre but de ce séminaire est d’apporter des recommandations auprès du ministère de l’Éducation pour s’assurer que la prolifération de la drogue diminue ou disparaisse dans le milieu scolaire.

Les orateurs misent sur une bonne communication. Le sergent Shanan Purhooa a fait ressortir qu’il faut trouver des solutions ensemble : « Lors des réunions avec des parents d’élèves, nous leur disons comment faire et comment communiquer avec les autres, dont les enfants. »

De son côté, Kamila Jagambrum, Nursing Officer à la Harm Reduction Unit du ministère de la Santé, indique que la prévention est l’affaire de tout le monde : « La prévention est la meilleure arme pour combattre le fléau. Nous devons savoir quoi faire. »

Activités extracurriculaires

« Il faut redonner aux enfants le goût de venir à l’école. Pour cela, nous devons aussi miser sur les activités extracurriculaires. L’enfant doit avoir des activités entre 14 h 30 et 16 heures et qui le retiennent au collège au lieu d’aller chercher ailleurs », propose Brian Pitchen, le responsable d’Espoir Revivre Barkly.

Il soutient avoir tenté l’expérience avec les élèves de l’Extended Programme de St Mary’s Ouest. Ainsi, pendant le dernier trimestre de l’année, les élèves sont restés au collège avec le consentement des parents et ont joué au football et au volley-ball.

Brian Pitchen propose que les responsables des établissements puissent donner aux élèves l’occasion de pratiquer des activités comme le théâtre, la danse, le chant ou autre chose qui retiennent leur attention.

La vigilance dans les différents coins de l’établissement a aussi été conseillée aux responsables de collèges.

Nouveau programme d’études

Les élèves du secondaire auront droit à un nouveau programme à partir de janvier 2019. Il sera basé sur la prévention de drogue. À cet effet, le ministère de l’Éducation bénéficie du soutien de  l’United Nations Office on Drugs and Crime (UNODC).  Il se prépare avec la participation d’Ongs, du ministère de la Santé, de la force policière et du Health and Wellness Directorate du ministère de l’Éducation. L’objectif est de développer chez les élèves le réflexe de dire non à la drogue. 

Admissions dans les institutions publiques pour des complications liées à la consommation de drogue (juillet 2016 à juillet 2017)

Groupes d’âge % Hommes Femmes Les deux
10-14 ans 2 22 5 27
15-19 ans 17 169 22 191
20-24 ans 28 300 22 322
25-34 ans 31 339 25 364
35-49 ans 18 197 6 203
50 ans 4 49 2 51
    1076 82 1158
 

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