
Le mouvement FAZ (Fam Ape Zwenn) a rassemblé, ce dimanche 23 mars, au Collège de Lorette à Rose-Hill, plusieurs femmes et des personnalités pour célébrer la Journée mondiale de la Femme sous un autre regard.
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«Je n’ai pas besoin d’être aimée, j’ai besoin d’être respectée. Je ne fais pas de politique partisane. » C’est en ces termes que la Speaker de l’Assemblée nationale s’est exprimée lors du rassemblement du mouvement FAZ, le dimanche 23 mars, au Collège de Lorette à Rose-Hill. Abordant son rôle en tant que Speaker de l’Assemblée nationale, elle a souligné que pour elle, le respect est primordial. « Je n’ai peur de personne à l’Assemblée. J’ai dû appeler Paul pour lui parler de ses propos, mais heureusement, il avait déjà décidé de lui-même de les rectifier », a-t-elle partagé.
Shirin Aumeeruddy-Cziffra a, d’autre part, lors de son intervention, précisé qu’elle ne fait plus partie de FAZ depuis le 29 novembre dernier. Cependant, elle a tenu à saluer l’engagement et le combat des femmes au sein du mouvement. Elle ajoute qu’elle continuera, cependant à militer pour que la voix des femmes soit entendue. « Je continuerai à être à vos côtés », a-t-elle déclaré.
Lors de l’événement, Jocelyne Minerve, une des fondatrices de FAZ, a rappelé que le mouvement est une plateforme de partage relatant le parcours de plusieurs combattantes, les défis de la femme et comment, grâce aux divers ateliers de partage, elles deviennent des exemples pour d’autres femmes. « Notre vision est d’apporter de la lumière là où il n’y a peut-être plus d’espoir. FAZ n’est pas seulement un mouvement, c’est un lieu où chaque femme se retrouve. L’autonomisation de la femme est toujours l’une de nos priorités et lorsque l’on voit réussir ces femmes, victimes de violences ou de discrimination, nous avons le courage d’avancer dans notre vision et pour la génération à venir », a-t-elle déclaré.
L’événement a aussi été marqué par les témoignages de différentes femmes. Elles ont relaté avec émotion leurs combats, mais aussi comment les épreuves auxquelles elles ont fait face leur ont permis de s’épanouir Priscilla Marie, enseignante et gérante d’une compagnie de construction raconte avoir vécu une véritable injustice dans sa carrière. Pour elle, la méritocratie demeure son cheval de bataille. « Mon mari et moi avons fait des études supérieures pour avoir une vie agréable. Mais comment vivre paisiblement lorsque le poste qui doit vous revenir est confié à une personne moins qualifiée ? Je suis tombée malade, je ne pouvais plus m’occuper de mes enfants, ils ont dû être confiés à mes parents… Bref, ce fut un moment de souffrance inimaginable. Puis je me suis dit : Priscilla, tu dois te reprendre. Depuis, j’ai avancé. Je suis enseignante et, en parallèle, je suis dans le secteur de la construction. Zordi mo kapav mont enn lakaz, depi so laport ziska so lakour. »
Les membres du Gender Caucus dévoilés mardi
La Speaker de l’Assemblée nationale, Shirin Aumeeruddy-Cziffra, a annoncé que les membres du Gender Parliamentary Caucus seront dévoilés le mardi 25 mars. S’exprimant devant la presse, elle a encouragé les organisations féminines à soumettre leurs propositions pour enrichir les débats. « Nous souhaitons donner une nouvelle dynamique Gender Parliamentary Caucus. Mardi, j’annoncerai les membres qui y siégeront et j’invite les associations et organisations engagées pour les droits des femmes à présenter leurs priorités. », a-t-elle déclaré.
Natacha Boodhoo, artiste : Supporter et sublimer pour recycler ses traumatismes
C’est à travers l’art que Natacha Boodhoo a fait découvrir son histoire lors de la rencontre de FAZ. Alors qu’elle n’était âgée que de 20 ans, elle a été victime d’une violente agression. Pourtant, la jeune femme ne se laisse pas abattre. Son message : transformer son mal en art et recycler ses traumatismes.
« J’ai tout quitté pour lancer The Womb Creations, qui en créole veut dire ‘Lakaz baba’. Je n’avais que 20 ans lorsque j’ai été victime d’une violente agression sur mon lieu de travail. Et depuis cet événement tragique, j’avais du mal à me remettre de ma douleur. Puis un jour, j’ai pris mon courage à deux mains et j’ai lancé mon projet. C’est à ce moment que j’ai créé Résilience, qui témoigne de mon traumatisme à travers l’art. Au final, le projet, vise à ‘supporter et sublimer’, c’est-à-dire déposer nos histoires sur un tableau et le faire découvrir aux gens. »
Angel Agathe, artiste du projet Résilience : « Mo pa krwar lisien inn gagn bate kouma »
Derrière un magnifique sourire et une énergie débordante, ce cache une femme qui a connu l’enfer de la violence domestique. Elle, c’est Angel Agathe. Son témoignage devant l’auditoire de FAZ n’a laissé personne indifférent.
« Pendant le confinement lié à la Covid-19, j’ai été victime de violence de la part de mon ex-époux. Il me battait presque tous les jours. Ma maison était devenue ma prison. Mo pa krwar lisien inn gagn bate kouma mwa monn gagn bate. Je ne peux plus regarder un sapin artificiel. Pourquoi ? Parce que le jour de Noël, mon bourreau m’a mise sur une chaise et m’a frappée avec, alors que j’étais enceinte de sept mois. Dans cette situation, votre mémoire en prend un coup. Je ne pouvais même pas décrire aux policiers ce qui se passait dans ma vie. Il y a eu neuf plaintes, et puis un jour, je me suis dit : cela doit cesser. »

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