Shameem Jaumdally : «Il n’y a pas lieu de s’affoler»

«Il n’y a pas lieu de s’affoler par rapport au HMPV ou de céder à la psychose », indique le Dr Shameem Jaumdally, virologue mauricien basé en Afrique du Sud. Il dit comprendre que certaines personnes établissent un parallèle entre la pandémie de la covid-19, qui a commencé en Chine, et la situation actuelle avec le HMPV. Cependant, la grande différence réside dans le fait que le virus à l’origine de la pandémie de covid-19 était un virus nouveau. Celui-ci a subi des mutations avant de se transmettre des animaux aux humains, puis d’humain à humain, entraînant une propagation mondiale. Ce n’est pas le cas pour le HMPV.

« Le métapneumovirus humain (HMPV) n’est pas tout à fait nouveau. Il a été découvert il y a environ vingt-cinq ans à partir d’échantillons historiques collectés depuis de nombreuses années. Des traces de ce virus ont été détectées avant cela, ce qui signifie qu’il circule de manière plus ou moins globale depuis des décennies. Ce qui est extrêmement important pour évaluer sa virulence », explique le virologue.

Selon lui, il existe déjà un bon taux d’immunité collective contre le HMPV dans la population mondiale, car il était déjà en circulation. Ainsi, les personnes qui ont été infectées par le virus par le passé et qui le seront à nouveau ne développeront généralement pas de formes sévères de la maladie.

Le Dr Jaumdally note toutefois que le HMPV affecte principalement les enfants en bas âge, ainsi que, dans une moindre mesure, les jeunes et les personnes âgées, comme on le constate également avec l’influenza. « Le HMPV appartient à la même famille que le virus respiratoire syncytial (VRS), qui infecte les jeunes enfants et qui cause des formes plus graves de maladies parmi eux. » À ce titre, il estime qu’il n’y a pas lieu de s’inquiéter.

Quant à la propagation du HMPV à travers le monde, comme c’était le cas pour la covid-19, le Dr Jaumdally reconnaît que c’est une possibilité. C’est en raison de la fréquence des voyages et de la proximité de pays voisins de la Chine, comme l’Inde, où le virus est déjà présent. Il souligne cependant que ce n’est pas un véritable problème pour Maurice, car il ne s’agit pas d’un virus nouveau et qu’une certaine immunité existe déjà au sein de la population. « Nous n’avons pas besoin de nous inquiéter, parce que ce virus n’est pas aussi virulent et ne provoque pas de syndromes inflammatoires graves comme ceux observés avec la covid-19. »

Selon le virologue, le HMPV circule déjà depuis au moins cinquante ans dans de nombreux pays. « C’est pour cette raison que nous pensons qu’il existe un bon niveau d’immunité collective dans le monde. »
Le HMPV n’est pas le virus numéro un parmi les infections respiratoires virales en Chine, selon les rapports épidémiologiques. « Il n’y a donc pas lieu de s’affoler », conclut-il.