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Service hospitalier : 15 cadavres oubliés dans nos morgues

Morgue Un protocole bien établi doit être respecté pour disposer d’un corps.

Une quinzaine de cadavres non réclamés, dont deux bébés, gisent depuis des mois dans les morgues des différents hôpitaux. Certains sont là depuis un an. Zoom sur ces « oubliés » en attente que les autorités disposent de leur corps afin que leur âme repose en paix.

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Si nous sommes tous égaux devant la mort, certains n’ont pas droit à une sépulture. C’est le cas pour au moins une quinzaine de cadavres répertoriés dans les différentes morgues de l’île. C’est ce qui découle de l’enquête que nous avons menée et qui a été confirmée par le ministère de la Santé.

À l’hôpital Dr A.G. Jeetoo, par exemple, il y a deux corps qui sont à la morgue depuis près… d’un an. Faute de place, ces corps ont été transférés de la morgue de cet établissement il y a quelques mois pour être placés à celle de l’hôpital de Flacq. Ils ont été redirigés vers l’établissement portlouisien il y a quelques jours. Ces deux corps sont fichés comme « unknown », alors qu’ailleurs les autres sont considérés comme des « unclaimed body ». Parmi eux, il y a deux bébés, avons-nous appris du ministère de la Santé.

Toutefois, la plupart de ces corps sont ceux d’adultes. Dans certains cas, il s’agit de sans domicile fixe (SDF) dont les autorités n’ont pu retracer ni le nom ni l’adresse, faute d’une pièce d’identité. « Dans de rares cas, les proches ne viennent pas réclamer le corps parce qu’ils n’ont pas les moyens d’organiser les funérailles  », nous a affirmé, sous le couvert de l’anonymat, un membre du personnel d’un des hôpitaux. Par respect pour ces cadavres, il espère que les rites funéraires puissent être organisés dès que possible, en fonction de leur origine ethnique.

Un cadavre qui demeure à la morgue n’est pas sans inconvénient. Avec le nombre de décès qui est enregistré au quotidien, il arrive qu’un corps d’une personne nouvellement décédée doive être transféré d’un établissement à un autre. Ceci afin de pouvoir être autopsié, nous a expliqué un autre employé. « La morgue est souvent remplie et il n’y a pas de place. Il est grand temps d’agrandir les différentes morgues afin qu’elles puissent accueillir un plus grand nombre de corps », souligne-t-il. Un autre employé ajoute qu’une solution doit être trouvée à ce problème, car les chambres froides doivent être nettoyées régulièrement afin de pouvoir respecter les conditions d’hygiènes nécessaires.

Cependant, sans le feu vert de la police et du State Law Office, un cadavre doit demeurer à la morgue. Un protocole bien établi doit, en effet, être respecté par le service hospitalier avant de pouvoir disposer d’un corps non réclamé. C’est ce que nous a expliqué le Dr Ravind Kumar Domun, Director Health Services au ministère de la Santé. « Pour disposer d’un cadavre, nous devons avoir l’avis du State Law Office à qui nous donnons tous les renseignements nécessaires concernant le corps non réclamé ».

Chaque cas de corps non réclamé dans un délai de trois mois est référé à la police pour enquête. Une fois que toutes les procédures ont été respectées, que les proches n’ont pas pu être retracés et qu’il n’y a eu aucune réclamation, il incombe alors au Medical Social Worker d’organiser les funérailles. Cela en essayant de respecter autant que possible la culture de l’individu.

« Le cadavre est soit mis en terre soit incinéré selon les rituels appropriés  », nous a affirmé le Dr Domun. Le tout aux frais de l’établissement hospitalier.
Selon les relevés du ministère de la Santé, le nombre de cadavres qui gisent dans la morgue de chaque établissement hospitalier s’établit comme suit :
SSRNH - 5 (dont deux bébés); Jawaharlal Nehru Hospital – 4; Victoria Hospital – 5 ; Souillac Hospital - 3 et Dr A. G. Jeetoo - 2.

Morgue en mode 24/7

La morgue devrait pouvoir travailler 24/7 afin que les familles puissent récupérer le corps d’un de leurs proches décédé, le plus rapidement possible. C’est ce que soutient un membre du personnel d’un établissement hospitalier très fréquenté. Actuellement, le service n’opère que jusqu’à 22 heures.

 

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