La publication annuelle d’AirHelp classe Air Mauritius parmi les dix pires compagnies aériennes mondiales, avec une note de 4,84 sur 10. Ce classement, basé sur les retours des passagers et les performances opérationnelles, met en lumière les défis persistants auxquels est confrontée la compagnie nationale d’aviation, déjà fragilisée par des pertes financières importantes.
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AirHelp a publié son analyse annuelle des meilleures et pires compagnies aériennes le mardi 3 décembre 2024. Cette entreprise, qui facilite l’indemnisation des passagers en traitant les réclamations pour perturbations de vols et bagages perdus, considère que Maurice a l’une des 10 pires compagnies aériennes au monde.
Classée 101e sur 109 avec une note de 4,84 sur 10, Air Mauritius occupe la dixième position des pires compagnies commerciales sur le plan mondial. À l’extrémité de ce classement, Tunisair obtient la pire évaluation avec un score de 3,63. Entre Air Mauritius et Tunisair figurent dans l’ordre Tarom (102e), IndiGo (103e), Pegasus Airlines, El Al Israel Airlines, Bulgaria Air, Nouvelair et Buz (108e). La compagnie indienne IndiGo a commencé à desservir Maurice le 19 novembre dernier avec un vol direct vers Bengaluru.
La méthodologie d’AirHelp tient compte des réclamations des clients traitées à l’échelle mondiale, ainsi que des données externes sur la ponctualité des arrivées et des départs de chaque avion, en sus des retours des passagers issus de plus de 54 pays concernant la qualité des repas, le confort et le service de l’équipage lors de leur dernier vol. L’objectif est de fournir un aperçu de la performance des compagnies aériennes, a expliqué Tomasz Pawliszyn, directeur général d’AirHelp, dans un communiqué. Il a dit espérer que cette analyse « incitera les compagnies à écouter en permanence les retours des passagers ».
Les données analysées pour cette édition couvrent la période de janvier à octobre 2024. Pour Air Mauritius, cela correspond à la période durant laquelle la compagnie a fait face à une série de retards, d’annulations de vol et de pannes d’avions en tout genre.
La meilleure compagnie aérienne au monde est Brussels Airlines (avec un score de 8,12 sur 10), qui est une filiale de Deutsche Lufthansa, détrônant Qatar Airways (8,11), reléguée au deuxième rang après avoir occupé la première place depuis 2018. Cela représente une nette amélioration pour la compagnie nationale belge, qui était classée 12e l’année dernière.
United Airlines est troisième avec un score de 8,04 sur 10.
Une trajectoire sous contrôle, selon la direction
Dans un communiqué publié en septembre dernier, la compagnie a fermement démenti les rumeurs d’un retour à l’administration volontaire, qualifiant de « fausses et trompeuses » ces informations relayées par des syndicats à la suite d’une rencontre avec la direction. Elle a également mis en avant des perspectives positives, déclarant qu’elle prévoyait des bénéfices pour l’exercice financier se terminant en mars 2024 et une feuille de route stratégique pour 2031 « avec une croissance régulière attendue sur les sept prochaines années ».
En quête d’un second souffle
Air Mauritius, sortie d’administration volontaire il y a un peu plus de trois ans, joue une carte délicate entre stabilisation financière et repositionnement stratégique. Alors que l’entreprise finalise ses plans pour 2031, ces prochains mois seront déterminants pour définir si la compagnie nationale peut véritablement retrouver son envol et redevenir un acteur de premier plan dans le secteur aérien de la région.
La compagnie est aussi en attente d’un nouveau conseil d’administration car ses membres ont démissionné au lendemain des élections générales du 10 novembre dernier, alors que son Chief Executive Officer, Charles Cartier, nommé en mars dernier, attend de savoir si le nouveau gouvernement renouvellera la confiance placée en lui par l’ancien régime ou s’il devra plier bagage pour laisser la place à un nouveau n° 1.
En attendant la publication des comptes audités, les chiffres disponibles fournissent une image partielle mais cruciale des efforts déployés en ce moment pour maintenir le cap. Reste à voir si les prévisions de croissance se matérialiseront et si la feuille de route annoncée pourra offrir les bases d’un avenir durable.
Des défis persistants
Air Mauritius continue cependant de naviguer dans un environnement économique complexe. La hausse des coûts opérationnels, notamment ceux liés au carburant et à la maintenance, semble peser lourdement sur les marges. Sans compter la concurrence accrue des transporteurs régionaux et internationaux ainsi que la volatilité de la demande, dans un contexte économique global incertain, qui représentent des défis significatifs.
Cependant, la forte reprise de l’industrie mondiale du voyage a une répercussion positive de la compagnie en termes de revenus, qui est en forte croissance. Air Mauritius a beaucoup de peine à maîtriser ses dépenses.
Le retard dans la publication des comptes audités pourrait également entamer la confiance des investisseurs et des parties prenantes. Si la direction reste confiante quant à ses perspectives à long terme, la transparence et la régularité dans la communication financière seront néanmoins essentielles pour préserver la crédibilité de la compagnie.
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