Les responsables des cliniques privées n’arrivent pas à trouver du personnel qualifié. Ils affirment que ceux qui ont les compétences requises préfèrent les hôpitaux publics. Cette situation les oblige à avoir recours à des étrangers.
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Le Dr Mukesh Sooknundun, directeur de trois établissements privés – la Clinique du Nord, le Centre médical du Nord et la Clinique de l’Occident – est catégorique : « Nous avons un gros problème de manque de personnel qualifié pour travailler dans les cliniques privées. » Ce manque, dit-il, se fait particulièrement sentir dans les secteurs hautement techniques comme la chirurgie, la radiographie et la gynécologie. Infirmier, radiologue, Operations Assistant, sage-femme... Autant de postes où il manque de bras, selon lui. Nicholas Tadebois, responsable de Nouvelle Clinique du Bon Pasteur, va encore plus loin. Il affirme que le manque de personnel se fait sentir dans presque tous les départements. Nos interlocuteurs avancent plusieurs facteurs qui poussent les employés des cliniques privées à bouger vers le secteur public : sécurité de l’emploi, moins d’heures de travail, plus de jours de congé, des bénéfices additionnels, de fréquentes révisions salariales accordées par le Pay Research Bureau… « Même si les salaires proposés dans le privé sont parfois plus élevés, certains préfèrent toujours se tourner vers la fonction publique », avance le Dr Mukesh Sooknundun. « Puisqu’il y a un manque de compétences à Maurice, je me vois contraint de recruter en Inde. En outre, les Indiens embauchés sont, dans bon nombre de cas, plus qualifiés que leurs homologues mauriciens. » Sur un total de 65 employés dans les établissements qu’il gère, une douzaine sont étrangers. À la Nouvelle Clinique du Bon Pasteur, la plupart des employés étrangers sont des infirmiers hautement qualifiés. « Ils viennent de l’Inde et je trouve qu’ils sont plus performants que les Mauriciens , affirme Nicholas Tadebois.
Les propositions
Selon nos interlocuteurs, il faut d’abord augmenter la capacité d’admission dans les écoles d’infirmiers et les centres de formation, pour être en mesure de combler le manque de personnel qualifié dans le service de santé. « Il faut donner la chance à un plus grand nombre de jeunes et aussi dispenser des formations très pointues », déclare le directeur de la Clinique du Nord. On ne peut, dit-il, acquérir les compétences seulement à travers une formation théorique. « Il faut qu’il y ait plus de formation sur le terrain. » Pour sa part, Nicholas Tadebois est d’avis que les secteurs médical et paramédical offrent d’énormes possibilités aux jeunes de faire carrière. « Cependant, il faut créer plus de centres qui dispensent des formations techniques et encadrer les jeunes qui désirent travailler dans ce domaine », souligne-t-il.
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