L’Economic Development Board vise à attirer des investissements dans la fabrication de produits de luxe et à faire de Maurice un « hub » des produits haut de gamme. Le projet est financé par l’Union européenne et a été lancé le mercredi 19 juillet à l’hôtel Ravenala à Balaclava.
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L’Union européenne (UE) a investi Rs 7,4 millions pour établir une feuille de route visant à développer le marché du luxe à Maurice pour le marché européen. Dans ce contexte, Emmanuel Gilet, un expert dans le domaine, a été sollicité pour effectuer une étude de marché et mettre en place le projet.
Selon Emmanuel Gilet, la consommation des grandes marques de luxe est principalement dominée par les pays européens, représentant environ 80 % du marché mondial. Les modèles de fabrication des produits de luxe sont particulièrement axés sur la France, l’Italie, la Suisse et la Chine. Il souligne que l’Asie n’est plus considérée comme l’eldorado de la production de produits de luxe, car les grandes marques européennes préfèrent rechercher de nouveaux marchés en raison du coût croissant d’approvisionnement auprès des pays asiatiques, notamment la Chine. Par conséquent, il estime que Maurice a de nouvelles opportunités à exploiter dans ce secteur.
Emmanuel Gilet avance que Maurice a la capacité de fabriquer des produits de luxe. Cependant, il faut s’assurer que ceux-ci répondent à une demande mondiale et qu’ils sont tendance. Par exemple, la nouvelle génération recherche de plus en plus de « streetwear » haut de gamme. « Les jeunes préfèrent des produits sobres et faciles à porter, ainsi que des produits uniques et personnalisés par de grands artistes, disponibles en édition limitée. » Le consultant souligne également que la demande actuelle inclut les « texpull cachemire tracksuit ».
En ce qui concerne les vins et autres spiritueux, il fait remarquer que les produits bio connaissent une forte demande sur le marché du luxe.
Geerish Bucktowonsing, directeur - Industrie à l’EDB : « Le secteur du luxe offre une plus grande marge de profit »
Après avoir lancé un appel d’offres pour trouver un consultant pour le projet, 33 candidats ont répondu. Parmi ceux-ci, les services d’Emmanuel Gilet ont été retenus. « On ne peut pas apporter des mesures sans comprendre le marché. Ainsi, le consultant a réalisé une analyse sur les potentiels du marché qui sera suivie par des échanges avec les opérateurs dans différents secteurs d’activité », déclare Geerish Bucktowonsing. Selon lui, le marché du luxe dans le monde connaît une croissance de plus de 20 %. « C’est un secteur qui offre une plus grande marge de profit. »
Une stratégie à cinq niveaux
En collaboration avec l’UE, une stratégie internationale à cinq niveaux a été élaborée pour développer le segment du luxe à Maurice
- La production des produits haut de gamme « Made in Mauritius » avec une forte identité locale (rhum, bijoux ou encore des chapeaux de Rodrigues)
- Sous contrat avec les marques internationales à travers l’African CSR Sourcing.
- La production de marques européennes en partenariat avec des investisseurs internationaux et à travers des joint-ventures.
- Un « distribution hub » pour l’Afrique et l’océan Indien de l’ouest en encourageant des groupes internationaux à développer des filiales sur l’île, profitant ainsi de ses avantages fiscaux et légaux.
- La création de filiales et joint-ventures à Maurice pour éviter des risques (e.g., la mise sur pied d’une usine de Swarovski à Maurice)
Un nouvel ambassadeur à partir du 1er septembre
Vincent Degert a prononcé son dernier discours en tant qu’ambassadeur de l’UE mercredi lors du lancement de la feuille de route. Après quatre ans de service à Maurice, il part à la retraite. Il a annoncé que son successeur prendra la relève à partir du 1er septembre. Dans les prochains jours, Vincent Degert rencontrera ses collègues dans les corps diplomatiques, le président de la République et le ministre des Affaires étrangères. « J’ai fait 300 discours en quatre ans à Maurice », dit-il. Parmi ses meilleurs souvenirs à Maurice, il compte l’escalade de la montagne Pieter Both et les plongées en mer. L’ambassadeur a passé plus de 36 ans dans les institutions européennes.
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