S’engager dès son jeune âge dans le scoutisme peut aider les jeunes à éviter les pièges des fléaux sociaux, comme la drogue, et à devenir des citoyens exemplaires, pleinement ancrés dans les valeurs du mauricianisme. C’est la conviction de Sébastien Serret, commissaire international et chef commissaire adjoint de la Mauritius Scouts Association.
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Depuis quand vous êtes-vous engagé dans le scoutisme ?
Je me suis engagé dans le scoutisme depuis que j’ai 6 ans. Aujourd’hui, je suis le commissaire international et chef commissaire adjoint de la Mauritius Scouts Association (MSA).
Est-ce une affaire de famille ou par vocation ?
Oui, cela a démarré comme une histoire de famille. Ma mère était cheftaine (Akela) à la 13e UPW, et mon grand frère faisait également partie du mouvement. Avec le temps, cela est devenu une véritable vocation, inspirée par les valeurs et les expériences enrichissantes que le scoutisme m’a offertes. J’ai développé cette passion au fil de mes passages à différents groupes, tels que la 1st UPW, où ma fille aînée et mon cadet ont découvert le scoutisme à leur tour, ainsi que la 8e UPW, la 21e UPW, la 28e PL et la 10e UPW, où mes fils sont membres, mon cadet étant aventurier et mon benjamin, louveteau.
Aujourd’hui, en tant que chef commissaire adjoint et commissaire international, ces expériences et valeurs continuent de nourrir ma vocation et mon engagement envers le scoutisme.
C’est quoi le scoutisme : est-ce un devoir à accomplir ou pour passer du temps un samedi après-midi ?
Le scoutisme n’est ni un devoir ni un simple passe-temps pour le samedi après-midi. Le scoutisme est un mode de vie qui nous enseigne des valeurs fondamentales telles que l’intégrité, la loyauté, l’amitié, et la compréhension.
La mission du scoutisme est de contribuer à l’éducation des jeunes à travers un système de valeurs basé sur la promesse et la loi scoute, afin de participer à la construction d’un monde meilleur où les individus s’épanouissent pleinement en tant que personnes et jouent un rôle constructif dans la société.
Mais encore ?
Les principes scouts incluent le devoir envers Dieu, le devoir envers les autres, et le devoir envers soi-même. Ils encouragent les jeunes à affronter les difficultés avec courage, à faire bon usage de leur temps, à prendre soin de leurs biens et de ceux des autres, à se respecter et à respecter les autres. Le scoutisme est une voie pour développer la fraternité, la résilience et la citoyenneté active.
Normalement, un enfant commence très jeune en étant un louveteau, puis devient scout, chef de patrouille, ranger… En quoi cela peut-il aider un adolescent dans sa vie quotidienne ?
Le scoutisme aide les adolescents à acquérir des compétences essentielles pour la vie quotidienne. Il favorise l’indépendance, la débrouillardise, la responsabilité et l’esprit d’équipe. Les jeunes apprennent à relever des défis, à travailler en groupe et à développer des compétences pratiques comme le camping et la gestion de la planification d’activités. Ces expériences les préparent à être des adultes confiants et bien équilibrés.
Le scoutisme est un mode de vie qui nous enseigne des valeurs fondamentales telles que l’intégrité, la loyauté, l’amitié, et la compréhension»
Est-ce un rempart pour des adolescents contre des fléaux, sociaux comme la drogue ?
Le scoutisme peut aider les adolescents à éviter les fléaux comme la drogue en leur offrant un cadre structuré et des activités enrichissantes. Les scouts sont engagés dans des programmes qui les gardent occupés, leur fournissent un sens de communauté et leur inculquent des valeurs positives. Les activités en plein air, les projets de service communautaire et l’interaction avec des modèles positifs leur donnent des alternatives saines et constructives.
La drogue synthétique fait des ravages. Quel serait votre message ?
Le scoutisme peut être une des solutions pour aider les jeunes à ne pas tomber dans la drogue. En rejoignant le mouvement scout, ils peuvent découvrir des passions et des intérêts qui les éloignent des influences négatives. Le scoutisme propose un environnement sûr et stimulant où les jeunes peuvent se développer et s’épanouir.
Comment faire pour attirer davantage de jeunes vers le scoutisme ?
Pour attirer davantage de jeunes vers le scoutisme, nous devons continuer à moderniser et adapter nos programmes aux intérêts actuels des jeunes. Promouvoir les avantages du scoutisme à travers des campagnes de sensibilisation et des partenariats avec les écoles, collèges et autres centres d’études supérieures, ONG et fondations peut également aider.
Plusieurs organisations et associations organisent des sorties en plein air. Que fait le scoutisme dans ce domaine ?
Le scoutisme est un mouvement éducatif non formel qui prône la diversité et l’inclusion. Il propose un programme pour les jeunes basé sur l’aventure, conçu pour développer l’apprentissage (Learning by doing), l’autonomie et l’esprit d’équipe. Ce programme est structuré autour de six axes de développement : social, physique, intellectuel, du caractère, émotionnel et spirituel. Les scouts participent à des camps nationaux et internationaux, des expéditions et des projets de service communautaire, qui les préparent à devenir des citoyens responsables et actifs.
Les jeunes sont davantage attirés par les écrans, la technologie. Est-ce que le scoutisme s’est réinventé pour les attirer ?
Le scoutisme est un mouvement et, pour rester pertinent, il doit se réinventer. C’est pourquoi nous retravaillons le programme des jeunes tous les cinq ans afin de le moderniser en fonction de la réalité de la vie. Par exemple, le Jota-Joti combine l’utilisation d’un émetteur radio ou d’un talkie-walkie avec la programmation et le développement d’un programme informatique ou la mise en place d’un podcast.
Le confort, la bulle de la couette, le matelas tout chaud, ce n’est pas la vie des scouts qui dorment souvent en plein air, font du trekking, de la montagne, dorment à même le sol dans leur camp… Attirer des jeunes relèverait-il de l’impossible ?
Non, car les jeunes redécouvrent l’amour de la nature et l’esprit de camping que procure le scoutisme. Ils trouvent du plaisir dans les aventures en plein air, la camaraderie et les défis qu’ils rencontrent. Le scoutisme offre une alternative enrichissante à la routine quotidienne et aux écrans, permettant aux jeunes de se reconnecter avec la nature et de développer des compétences pratiques.
Pourriez-vous nous donner la prière des scouts ?
« Seigneur Dieu, apprenez-nous à être généreux, à vous servir comme vous le méritez, à donner sans compter, à combattre sans souci des blessures, à travailler sans chercher le repos, et à nous dépenser sans attendre d’autre récompense que celle de savoir que nous faisons votre sainte volonté. Amen. »
Chaque section a sa propre prière, et les groupes scouts de différentes confessions religieuses ou les groupes scouts ouverts adaptent ce moment spirituel selon leurs croyances ou confessions religieuses.
Le scoutisme propose un environnement sûr et stimulant où les jeunes peuvent se développer et s’épanouir»
Quels sont leurs devoirs envers le pays ?
Les devoirs d’un scout envers son pays incluent le respect des lois, la participation active à la vie communautaire et le service envers autrui. Le scout est encouragé à être un citoyen responsable, à contribuer positivement à la société et à protéger l’environnement. Il apprend à valoriser la culture et le patrimoine tout en promouvant la paix et la fraternité nationale.
Parlez-nous du jamboree.
Le jamboree est un camp national et international qui a lieu généralement tous les quatre ans, et qui réunit des scouts et aventuriers de différents pays ou régions de l’île. Ce rassemblement permet aux participants de partager des expériences, d’apprendre de nouvelles compétences et de renforcer les liens de fraternité scoute. Le jamboree est une occasion unique de vivre des aventures en plein air, d’échanger des cultures et de créer des souvenirs inoubliables.
Devenir scout, cela demande quoi ?
Pour devenir scout, il faut avant tout avoir un esprit ouvert et être prêt à s’engager dans un mouvement qui prône des valeurs de respect, de solidarité et de dépassement de soi. Les scouts s’impliquent dans des projets de service communautaire et suivent des programmes de formation adaptés à leur progression. L’adhésion au scoutisme demande également une volonté de vivre des expériences en plein air et de développer des compétences qui favorisent l’autonomie.
Qu’est-ce que le « bob-a-job » ?
Le « bob-a-job » était une méthode de collecte de fonds où les scouts rendaient des services en échange de dons. Avec la politique de protection contre la maltraitance, les groupes scouts privilégient désormais d’autres formes de levées de fonds. Celles-ci sont organisées de manière à assurer la sécurité et le bien-être des jeunes scouts, tout en continuant à financer les activités et les projets du groupe.
Et les guides, qu’en est-il ?
L’association des Girl Guides à Maurice reste active et engagée dans le développement des jeunes filles. Elles participent à des initiatives similaires à celles des scouts, incluant des activités de plein air, des projets de service communautaire et des formations en leadership. Les Girl Guides travaillent également à promouvoir l’égalité des genres, à renforcer la confiance des jeunes filles en elles-mêmes, et à les encourager à jouer un rôle actif dans la société.
Parlez-nous de Dhanjee.
Shantilal Dhanjee est une figure emblématique du scoutisme à Maurice. Il a été le premier Mauricien à occuper le poste de Chef Scout de la Mauritius Scouts Association, un rôle qu’il a exercé pendant 20 ans, du 1er avril 1978 au 1er avril 1998. Durant ces années, il a joué un rôle clé dans le développement et l’expansion du mouvement scout, en se consacrant notamment à la formation des adultes et à l’encadrement des jeunes.
Son engagement inébranlable et son dévouement ont laissé une empreinte durable sur le scoutisme mauricien. Shantilal Dhanjee a toujours prôné les valeurs fondamentales du scoutisme, tout en étant un acteur majeur dans l’organisation d’événements et d’activités scouts, renforçant l’esprit de camaraderie et de service parmi les jeunes.
Être à la tête du scoutisme demande du temps. En avez-vous ?
Effectivement, cela demande du temps, et lorsqu’on prend un tel engagement, cela exige de nombreux sacrifices personnels, comme renoncer à des sorties familiales. C’est un défi partagé par tous les chefs de la MSA.
La MSA obtient un grant annuel. À combien s’élève-t-il et qu’en faites-vous ?
Effectivement, nous recevons une allocation du ministère de la Jeunesse et des Sports. Bien qu’elle ne soit peut-être pas énorme, elle contribue légèrement à faire fonctionner la MSA. Je profite de l’occasion pour lancer un appel aux entreprises mauriciennes : la Mauritius Scouts Association est ouverte aux sponsorisations ainsi qu’à un support financier. Ces soutiens nous permettraient de continuer à offrir des programmes enrichissants et de contribuer au développement positif de notre jeunesse.
À combien s’élève le nombre de scouts garçons et filles ?
Nous avons approximativement 4 000 membres, incluant les jeunes, les adultes et les encadrants volontaires.
Est-ce que le nombre a chuté ?
Oui, si l’on compare la période pré-COVID à celle post-COVID, nous avons constaté un impact sur nos adhérents. En raison de l’impossibilité d’organiser des réunions, certains se sont lassés ou ont trouvé d’autres activités. Cependant, depuis l’année dernière, nous observons une légère reprise des adhésions parmi les jeunes.
L’engagement ne serait-il plus le même ?
Je dirais que l’engagement est en train de renaître. Les jeunes montrent un regain d’intérêt pour le scoutisme, encouragés par la reprise des activités en présentiel ainsi que par les nouvelles initiatives mises en place pour rendre le mouvement plus attrayant.
L’esprit de Baden Powell prévaut-il encore ?
Oui, l’esprit de Baden Powell prévaut toujours au sein du mouvement scout, même après 117 ans. Les principes et les valeurs inculqués par Baden Powell, tels que le service désintéressé, le respect de la nature et l’engagement communautaire, continuent de guider les scouts dans leurs actions quotidiennes. Le scoutisme reste un mouvement vivant et pertinent, qui honore l’héritage de son fondateur tout en s’adaptant aux défis du monde moderne.
Votre vision pour l’avenir du scoutisme chez nous ?
Ma vision pour le scoutisme est de continuer à être un pilier solide sur lequel les jeunes peuvent s’appuyer pour être toujours prêts dans la vie. Notre objectif est de les aider à contribuer à la construction d’un monde meilleur. Comme le dit l’adage : on est scout un jour, mais scout toujours.
Le dernier message de BP à l’intention des scouts
« Chers scouts,
Peut-être avez-vous déjà assisté à une représentation de Peter Pan ? Vous vous souviendrez alors que le chef des pirates sortait à chaque occasion son discours funèbre parce qu’il craignait, au moment de mourir, de n’avoir ni le temps ni la possibilité de le faire. Je suis à peu près dans le même cas et, quoique je ne sois pas sur le point de mourir, j’agirai comme si cela devait m’arriver un de ces jours. Aussi, je désire beaucoup vous adresser mon au revoir. Songez bien que ces paroles seront les dernières que vous entendrez jamais de moi : méditez-les soigneusement.
J’ai eu le bonheur de vivre heureux et je souhaite à chacun de pouvoir en dire autant.
Je crois que Dieu nous a mis sur la terre pour être heureux et prendre goût à la vie. Le bonheur ne vient ni de la richesse, ni du succès que votre carrière peut vous procurer, ni de la haute opinion que vous pourriez avoir de vous-même. Vous ferez un grand pas vers le bonheur en vous faisant un corps solide et sain tant que vous êtes jeunes, afin que vous puissiez vous rendre utiles et vivre heureux quand vous serez devenus hommes.
L’étude de la nature vous montrera combien Dieu a rempli le monde de choses merveilleuses et splendides pour notre bonheur. Soyez contents de ce que vous possédez et faites-en le meilleur usage. Regardez toujours le côté ensoleillé des choses plutôt que leur côté sombre. Mais la véritable voie du bonheur est de donner celui-ci aux autres.
Essayez de quitter cette terre après l’avoir rendue meilleure que vous ne l’avez trouvée. Et quand viendra votre tour de mourir, mourez heureux, en songeant que vous n’aurez pas perdu votre temps, que vous aurez fait de votre mieux.
Soyez prêts dans cette voie de manière à vivre et à mourir heureux. Souvenez-vous de votre promesse scoute… toujours ! Même quand vous ne serez plus un garçon et que Dieu vous aide à la tenir.
Votre ami. »
Deux générations, un même engagement envers la jeunesse
Deux générations, une même passion : le scoutisme comme bouclier protecteur de la jeunesse. Rencontre avec deux figures inspirantes du mouvement scout mauricien.
Héritier d’une tradition familiale s’étendant sur quatre générations, Jean-Marie Gungaram incarne l’alliance réussie entre journalisme et engagement scout. Consultant en communication pour l’Organisation mondiale du scoutisme, qui regroupe des milliers de scouts, ce formateur passionné du 1st Savanne Scout Group de Rivière-des-Anguilles voit dans le scoutisme bien plus qu’une simple activité : une véritable école de vie.
Il consacre son énergie à la formation des jeunes scouts, des louveteaux jusqu’aux aînés. Sa mission : façonner les citoyens et les leaders de demain.
« Le scoutisme est un véritable art de vivre. On ne peut pas apprendre la débrouillardise dans un salon », affirme ce fervent admirateur de Baden Powell, dont les 25 ans d’engagement lui a valu le Medal of Merit en 2012 et le President Commendation Award. « Sur le terrain, au sein de leur patrouille, les jeunes se découvrent, se dépassent. Cette expérience les transforme profondément : ils gagnent en maturité, développent leur sens des responsabilités, et s’éloignent naturellement des dangers comme la drogue ou l’alcool. Notre mission est de former des jeunes passionnés par la vie, pas par les substances nocives », explique-t-il.
Dans la même lignée, Emmanuelle Bernard représente la relève du mouvement scout. À 22 ans, cette Scout Leader du groupe 2nd Moka a déjà parcouru un chemin remarquable depuis ses débuts comme louvette à 7 ans. Son parcours illustre parfaitement l’évolution possible au sein du mouvement : scoute, cheftaine de patrouille, Venture, Unit Leader, puis Rover, avant de devenir cheftaine de section en 2023, encadrant des adolescents de 10 à 14 ans. Sa mission : transmettre les valeurs du scoutisme à la nouvelle génération.
« Le scoutisme offre un cadre structurant essentiel », explique-t-elle. « Le scoutisme développe chez les jeunes un fort sentiment d’appartenance et les valeurs de service et de responsabilité. Il forge des adultes responsables, capables de cultiver leur sens du bien-être collectif et de faire des choix éclairés face aux défis de notre époque. »
Elle souligne l’importance cruciale de l’encadrement : « En accompagnant les jeunes dans la construction de leur parcours, nous les aidons à résister aux influences négatives de la société, particulièrement face au fléau actuel de la drogue. » Cette philosophie se concrétise à travers des ateliers pratiques réguliers, sensibilisant les jeunes aux dangers de la toxicomanie et à ses impacts sur leur vie quotidienne, leur scolarité et leurs relations familiales.
Les témoignages de Jean-Marie Gungaram et d’Emmanuelle Bernard convergent vers une même conviction : le scoutisme constitue un rempart efficace contre les fléaux sociaux. Au-delà des activités de plein air, c’est tout un système de valeurs qui se transmet : sens des responsabilités, esprit d’équipe, service aux autres.
« Nous construisons un monde meilleur », résume Jean-Marie Gungaram, « en formant des citoyens conscients et engagés, empathiques et attentifs aux besoins des autres ». Une mission que la nouvelle génération, incarnée par Emmanuelle Bernard, poursuit avec la même conviction, adaptant les méthodes traditionnelles aux défis contemporains.
Le mouvement scout continue ainsi d’évoluer, tout en restant fidèle à ses valeurs fondamentales : former des jeunes responsables, conscients de leur rôle dans la société, et naturellement armés contre les tentations destructrices. « Le scoutisme est la clé de la vie. », conclut Jean-Marie Gungaram.
Former des débrouillards accomplis
Le scoutisme transforme les jeunes en véritables « MacGyver en miniature ». Ils apprennent à :
- Faire du feu et cuisiner en pleine nature
- Dormir à même le sol
- Maîtriser différents nœuds (square lashing, reef knot) pour construire du mobilier de camp
- Utiliser les ressources naturelles comme le bambou pour créer des installations (table, chaise…)
- Développer leur autonomie dans tous les aspects de la vie quotidienne
Cette formation complète permet aux jeunes de devenir des individus indépendants, dotés d’un esprit critique et capables de se débrouiller en toute situation. Plus qu’une simple activité de loisir, le scoutisme est une véritable école de vie qui forge le caractère et prépare les jeunes à affronter les défis de demain.
La vie au camp : une école de caractère
Le réveil matinal
Dès 5 heures du matin, le sifflet retentit dans l’air frais. Pour ces jeunes scouts, dont certains n’ont que 8 ans, c’est le signal d’abandonner leur simple molleton pour affronter le bain matinal dans la mer, glaciale en période hivernale. S’ensuit le « napping » : rangement méticuleux du dortoir, pliage des affaires, et préparation du sac à dos pour l’expédition à venir. La longue marche vers l’inconnu.
L’apprentissage de l’autonomie
Chaque matin, une équipe est désignée pour préparer le petit-déjeuner. Pendant que certains s’occupent du feu – à l’aide de brindilles, de branchages, de feuilles sèches – et du thé, d’autres préparent le pain avec du beurre et de la confiture – petit réconfort maternel glissé discrètement dans les bagages. La journée commence véritablement par la prière matinale, les scouts alignés comme des soldats, avant le départ en chanson.
Les aspects pratiques de la vie en camp
L’organisation d’un camp scout requiert une attention particulière aux détails. Chaque patrouille délimite son espace avec des cordes « filin », et les scouts expérimentés sont chargés d’aménager le « caibo » (NdlR, un trou de quatre à cinq pieds de profondeur, avec des couvertures autour et des branches pour ne pas glisser), des installations sanitaires de fortune mais indispensables.
L’uniforme : symbole d’appartenance
Porter l’uniforme kaki complet - short, chemise, foulard aux couleurs de l’équipe, ceinture aux armoiries du scoutisme, canif au rein -, n’est pas une simple formalité. C’est un symbole de fierté et d’appartenance à un mouvement qui, selon les principes de Baden Powell, forge les citoyens de demain.
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