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School Certificate 2024 - Nouvelles règles pour le Grade 12 : après 3 Credits, 2 Credits suffisent pour les repeaters 

Le ministre, Kaviraj Sukon a rencontré les directeurs des universités publiques, jeudi.
  • Dr Mahend Gungapersad : « Nous voulons donner le maximum de chance aux enfants mauriciens » 

Ce vendredi, le MES révélera le taux de réussite au SC pour l’année 2024. Cette édition marque un tournant avec des critères assouplis : les élèves ayant obtenu seulement trois Credits, contre cinq auparavant, accéderont en Grade 12. De plus, les élèves avec 2 Credits ou un Grade C dans deux matières, en sus d’une réussite en anglais, pourront exceptionnellement, être promus sous certaines conditions. 

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C’est ce vendredi 17 janvier que le Mauritius Examinations Syndicate (MES) rendra officiel le taux de réussite au School Certificate (SC) cuvée 2024. Notons que pour la cuvée 2023, il était de 73,71 % pour la République de Maurice. 14 886 candidats (7 949 filles et 6 937 garçons) ont participé aux examens du School Certificate (SC) en 2024 et ont reçu leurs résultats en ligne du site de Cambridge International Education, jeudi matin. 

La particularité cette année est que les candidats ayant obtenu 3 Credits (au lieu des 5 requis auparavant) pourront passer en Grade 12. Aussi, dans une circulaire distribuée jeudi aux responsables des établissements secondaires, il est indiqué que : « Repeaters at the School Certificate Level, having obtained only 2 Credits or Grade C in two subjects and a Pass in English language, at the same sitting, may be exceptionally allowed to be promoted to Grade 12 provided they are not overaged. » 

Le ministre de l’Éducation, le Dr Mahend Gungapersad, dans une déclaration exclusive au Défi Quotidien, souligne : « Nous voulons donner le maximum de chance aux enfants mauriciens. Leur place est à l’école. Si nous ne faisons rien, ils se retrouveront hors du système et ce n’est pas ce que nous voulons… » 

Cette décision a été bien accueillie dans le secteur. Yogesswarnath Sanmukhiya, Rector-Manager du Modern College souligne que c’est une bonne chose pour les late developpers.

Le recteur du Bhujoharry College de La Tour Koenig, Didier Moutou est, lui, d’avis qu’il faut un encadrement : « Nous avons beaucoup d’élèves qui passent par des difficultés au niveau familial. Cela perturbe leur scolarité. Nous devons les encadrer et les encourager à aller de l’avant. » 

Il précise que la philosophie est de permettre à l’élève de rester à l’école. « La place de l’enfant est à l’école et « pa lor bor larout ». L’enfant devra faire l’effort voulu, mais avec les 2 Credits, c’est un peu compliqué d’avoir les options, mais nous allons faire de notre mieux pour l’aider… » Pour ce qui est des 3 Credits, Didier Moutou souligne qu’il faut reconnaître que l’enfant est bon en deux ou trois matières et qu’il faut tout faire pour l’encourager. 

Harrish Reedoy, le président de la United Deputy Rectors and Rectors Union (UDRRU), affirme, pour sa part, que le fait de ramener le critère de 5 Credits à 3 pour passer en Grade 12, permet à un plus grand nombre d’élèves d’avoir accès aux études secondaires à un plus haut niveau. « Cette situation permettra à notre système éducatif d’avoir moins de ‘drop out’. En 2024, l’Union avait fait la demande aux autorités de permettre aux élèves ayant obtenu 4 Credits de passer en Grade 12 et nous n’avons pas obtenu de réponse… » 

Toutefois avec la décision de permettre aux élèves avec 2 Credits d’être promus, Harrish Reedoy affirme que le choix est limité pour l’élève. « En tant que chef d’établissement, nous allons tout faire pour conseiller les élèves sur les différentes options qui se présentent à eux. Je pense que d’ici lundi, nous aurons une meilleure opinion sur le nombre d’élèves qui passent en Grade 12. » 

Pour le manager d’Eden College Boys de Rose-Hill, Girish Ramsahye, il a bien accueilli la décision du gouvernement pour l’accès accordé aux élèves. « C’était une pratique qui existait dans le passé. Lorsque le critère a été revu, les élèves devait opter pour une autre filière ou se tourner vers le marché du travail. Ce n’est pas le nivellement par le bas. C’est une très bonne décision qui va permettre aux enfants de continuer leur parcours académique. » 

Girish Ramsahye est d’avis qu’il y a des enfants qui sont des ‘high flyers’ et qui iront dans de prestigieuses universités, mais il faut aussi considérer les autres. « Il y a beaucoup d’enfants avec 3 Credits qui font très bien et vont aussi faire leurs études universitaires et c’est une bonne chose… » 
Notons que sur 62 élèves du collège Eden (Boys) de Rose-Hill, 22 ont obtenu 3 Credits.  

TÉMOIGNAGES

Shannone Zacharie : « C’est une chance de pouvoir passer en Grade 12 avec quatre Credits » 

Shanmone

Shannone Zacharie, résidant à Borstal, Grande-Rivière-Nord-Ouest, en était à sa seconde tentative aux examens du SC. Cette élève du collège Bhujoharry de La-Tour Kœnig a obtenu quatre crédits, un résultat équivalant à celui de l’année dernière. Pour elle, le fait que les candidats puissent, à compter de cette année, accéder au Grade 12 avec trois Credits (au lieu des cinq requis auparavant) est une aubaine. « C’est une chance cette année de pouvoir passer en Grade 12 avec quatre Credits. Cette chance qui nous est offerte nous permet de voir plus grand dans le domaine académique. Après mes études, je veux me tourner vers le journalisme, car j’aime lire et écouter les gens parler… » 

 

 

 

Benji Lejuste : « Je souhaite que le ministère de l’Éducation puisse nous écouter » 

Benji

À 19 ans, Benji Lejuste, originaire de Roche-Bois et élève au collège Bhujoharry de La-Tour Kœnig, en est à sa deuxième tentative aux examens du SC. Bien que l’année dernière, il ait obtenu quatre crédits, il n’avait pas pu passer en Grade 12 en raison du critère d’admissibilité qui exigeait cinq Credits. Cette situation l’avait beaucoup découragé. Cependant, avec les nouveaux critères cette année, il se sent soulagé. « Ce changement de critère me permet d’aller de l’avant », confie-t-il. 

Benji Lejuste est résolu à ne pas s’arrêter là. Son souhait va au-delà de ses résultats personnels : « Je souhaite que le ministère de l’Éducation puisse nous écouter. Nous avons beaucoup à dire, à partager sur ce que nous voulons et ce qui peut être amélioré dans le système éducatif. » Ce jeune homme incarne la voix de ceux qui aspirent à un changement dans le secteur de l’éducation, espérant que leurs préoccupations trouvent enfin une oreille attentive.

 

Trois crédits et accès à l’enseignement supérieur : le ministère cherche des solutions 

La question de l’accueil des élèves ayant obtenu trois crédits au niveau du SC est au cœur des préoccupations du ministère de l’Enseignement supérieur. La mise sur pied de stratégies pour les accueillir au niveau supérieur figure parmi les points à l’agenda d’une rencontre entre les directeurs d’institutions tertiaires publiques et le ministre de l’Enseignement supérieur, Kaviraj Sukon, le jeudi 16 janvier 2025 à Réduit. 

« Avec l’introduction des trois crédits au niveau du SC, nous discutons des nouveaux critères d’admission. Ensemble, nous voyons quelles sont les stratégies à mettre en place pour garantir que nous respectons la philosophie du gouvernement d’ouvrir l’accès », a déclaré le ministre. Il a souligné que l’objectif est d’assurer que ces étudiants puissent accéder à l’enseignement supérieur, tout en maintenant la cohérence avec la vision du gouvernement, axée sur l’égalité des chances pour tous. 

Lors de cette rencontre, Kaviraj Sukon a évoqué la nécessité pour les universités et les institutions de formation de revoir leurs critères d’admission, afin de favoriser une éducation plus inclusive.  « Nous voulons que toutes les universités et les institutions supérieures qui offrent une éducation supérieure travaillent en synergie. Il y a des institutions avec certaines facilités que d’autres n’ont pas et nous verrons comment apporter cette coordination pour le bien de tous. Nous allons aussi revoir l’Entry Requirement dans les universités et le calendrier d’activités », a expliqué le ministre. 

L’internationalisation de l’enseignement supérieur a également été abordée. Le ministre a indiqué qu’un travail est en cours au sein de plusieurs comités pour développer des stratégies permettant de créer une marque distinctive pour l’éducation supérieure mauricienne. « Les universités, qu’elles soient publiques ou privées, seront impliquées dans ce processus. J’aurai bientôt des rencontres avec les institutions privées », a-t-il précisé.

Enfin, le ministre a insisté sur l’importance de flexibilité pour chaque université, afin qu’elles puissent adapter leurs offres de cours aux besoins actuels des étudiants. « Chaque université a la flexibilité de voir quels sont les nouveaux cours dont elle a besoin pour ses étudiants. En offrir de nouveaux est important et voir à quelle fréquence la direction peut les proposer, sans pour autant négliger ceux existants qui peuvent encore intéresser », a-t-il dit.

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