Législatives 2024

Savanne/Rivière-Noire : la plus grande circonscription (No 14 ) du pays face aux enjeux sociaux

La plage de St Félix.
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La circonscription no 14, Savanne/Rivière-Noire, est la plus grande circonscription en termes de superficie de l’île. Ses belles plages et l’eau turquoise et différentes teintes de bleu de la mer font rêver… mais tout comme les autres circonscriptions de l’île, elle connaîtra aussi les élections législatives le 10 novembre prochain. 

Héritage culturel

De Bambous à Surinam, en passant par Chamarel, l’empreinte du nature parfois encore inexploité est visible. Certains des habitants déplorent qu’il n’y a pas suffisamment de développement, alors que d’autres saluent les dernières réalisations. Hormis, le charme de ces endroits, il y a aussi des sites historiques comme la montagne du Morne Brabant. Elle est située sur la côte sud-ouest de l’île et est inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis le 6 juillet 2008. Également appelée « Paysage culturel du Morne », cette montagne abrite une végétation endémique riche et a servi de refuge aux esclaves en fuite durant l’époque coloniale. Fuyant leurs maîtres, ils trouvaient abri dans des grottes isolées et inaccessibles, certains préférant se jeter dans le vide plutôt que d’être repris. Aujourd’hui, le Morne continue de fasciner les Mauriciens et les touristes qui viennent explorer son histoire et admirer ses paysages.

Accès aux plages 

Kitesurf
Les plages de Tamarin et du Morne, sont réputées pour les sports nautiques, en particulier le kitesurf, grâce aux vents favorables. 

Les villages de la circonscription sont principalement habités par des pêcheurs qui tirent leur subsistance des produits de la mer, tandis qu’une grande partie de la population travaille dans les hôtels de la région ou effectue de petits métiers pour subvenir à leurs besoins.

Bien que cette région soit la plus aride de l’île, ses plages magnifiques, notamment celles de Tamarin et du Morne, sont réputées pour les sports nautiques, en particulier le kitesurf, grâce aux vents favorables. Côté loisirs, les habitants profitent de l’océan pour se baigner ou passer des moments agréables entre amis et en famille. L’île aux Bénitiers est également un lieu prisé, attirant de nombreux visiteurs souhaitant nager avec les dauphins.

La plage de St Félix situé entre Bel Ombre et Souillac attire beaucoup avec une pelouse qui invite aux pique-niques. Autre longue plage qui attire le public est celui de Riambel. Longue plage au sable blanc, ils sont plus nombreux les dimanches qu’en jour de semaine à venir y profiter. Sur la route Royale du petit village de Riambel, se trouve le Vortex de Riambel. Un lieu qui invite au recueillement et à la méditation. 

Le pont de Macondé, niché entre Le Morne et Baie-du-Cap, figure parmi les sites emblématiques de la région. Offrant une vue imprenable sur l’océan et les falaises environnantes, cet arrêt est un passage obligé pour les visiteurs qui empruntent cette route sinueuse. Autre site incontournable, la Tour Martello de La Preneuse, édifiée entre 1810 et 1846 par les Britanniques pour se défendre des attaques françaises, a été entièrement restaurée en 1999 et est désormais ouverte au public, offrant une immersion dans l’histoire coloniale de l’île et une vue imprenable sur le lagon environnant. Autre lieu offrant une vue agréable est Bassin-Blanc. Ce cratère volcanique est situé sur la route quittant Grand-Bassin en direction de Chemin-Grenier. Le visiteur découvre un site facilement accessible qui permet de découvrir une eau verte et trouble au fond du cratère, entouré de bois épais.

Familles vulnérables à Rivière-des-Galets

Une partie des habitants de La Rivière des Galets vivent dans des maisons longeant un grand mur en dur qui a été construit en 2018. Cette construction faite par les autorités a été effectuée pour protéger les habitants des raz-de-marée. Toutefois, certains des habitants affirment avoir encore peur à l’approche des grosses pluies. Hormis, ce problème toujours présent à cause du changement climatique, il y a aussi celui de la présence de l’amiante, dans leurs maisons. 

Florise Mangue, habite la localité depuis plus d’une quarantaine d’années explique qu’elle ne sait plus vers qui se tourner. « A chaque fois, les autorités nous disent qu’ils vont détruire les maisons pour en reconstruire d’autres, parce que c’est dangereux pour la santé, mais nous ne voyons rien. Le danger est surtout, lorsqu’il y a un morceau du mur qui se casse, ce n’est donc pas bon pour la santé de respirer cela. » La sexagénaire souhaite que les choses puissent changer pour le meilleur dans sa localité surtout pour les enfants qui ont besoin selon ses dires, davantage d’activités. 

Concurrence déloyale au marché de Surinam

Le marché de légumes de Surinam est un endroit petit, mais propre. Cependant, les marchands dénoncent la concurrence déloyale provenant d’autres commerçants dans cette région.

Ils soulignent que, malgré les nombreuses plaintes faites aux autorités, ils peinent à joindre les deux bouts.

Kavinen Karian, qui a 14 ans d’expérience dans l’hôtellerie, a repris le commerce de sa mère, tombée malade, il y a deux ans. « Auparavant, le travail se passait bien, mais depuis quelque temps, des marchands s’installent non loin du marché pour écouler leurs produits, et cela affecte nos ventes. Nous avons fait plusieurs plaintes au bureau du District Council, mais en vain. J’ai plus de 100 plaintes que j’ai déposées personnellement. Nous vivons un moment difficile, dès que nous nous installons aussi pour vendre nos légumes, nous rencontrons des ennuis. Je souhaite que les députés de la localité puissent nous aider à sortir de ce problème. » Quant à Suzon Dorasamy qui est âgée de 66 ans, elle souligne : « J’aurais souhaité qu’il y ait plus d’ordre dans le village. Auparavant, cela nous aidait à faire grandir nos enfants. C’est avec beaucoup de douleur que nous travaillons nos journées. J’aurais souhaité qu’il y ait une salle du village où les personnes du troisième âge puissent avoir des activités, car la salle actuelle n’est pas accessible pour les personnes âgées. 

Circonscription no 14, Savanne/Rivière-Noire

• Chamarel, Le Morne, Baie-du-Cap, Bel-Ombre, Chemin-Grenier, Chamouny et Surinam, sont les endroits que composent la circonscription numéro 14.

• Dans le cadres des prochaines élections générales, environ 17 000 lecteurs changent de circonscription. Ainsi, contrairement à 2019, les électeurs de Bassin, Palma et Résidence Kennedy se retrouvent au numéro 18 (Belle-Rose/Quatre-Bornes).

• Lors des élections de 2019, le nombre d’électeurs était de 63 500 contre 62 524 pour le scrutin de 2014. Les élus de l’Alliance Morisien lors des dernières législatives étaient : Alan Ganoo, (20631 voix) ; Sandra Mayotte (18204 voix) et Prakash Ramchurrun (15833 voix). 

• En 1976, le MMM a fait élire Jean-Claude Augustave en troisième position. Entre 1983 et 1987, les trois sièges furent remportés par les candidats de l’alliance MSM/PTr. Hervé Aimé s’est fait élire en deux occasions, alors qu’Alan Ganoo, qui était à sa dixième participation aux dernières élections générales, a été élu pour la neuvième fois, dont huit fois en tête de liste. 

• Dans le cadre du Nomination Day du 22 octobre prochain, le Nomination Centre est le Bambous Social Welfare Centre. Concernant les élections du 10 novembre, le dépouillement des bulletins se tiendra le 11 novembre au La Gaulette State Secondary School (SSS).

Écho des habitants

À deux semaines des élections générales, les opinions des habitants de la circonscription numéro 14 divergent…

• Adrien Paul, 22 ans, qui votera pour la première fois : « Je ne me sens pas à l’aise dans mon pays. Je fais des allers-retours entre la France et Maurice, et je me sens mieux là-bas, tant au niveau de la nourriture que des activités. Ici, il n’y a rien pour les jeunes et pour les enfants. Il n’y a rien d’intéressant dans le Village Hall pour les habitants. »

• Narainay Ramasamy, chauffeur de taxi : « J’irai voter pour mes trois candidats du parti soleil, tranquille. Le travail fait jusqu’ici est très bien. Le développement que Pravind Jugnauth et son père Anerood Jugnauth ont fait, personne d’autre ne l’a jamais fait comme ça. Que l’on donne des allocations ou non, je voterai pour les trois candidats soleil. »

• Vinod Jugun, retraité : « Quand il y a des travaux, il n’y a pas de suite à la fin. Cela fait de la poussière et ce n’est pas évident pour les habitants, surtout pour les personnes âgées. »

•  Joanito Lahache handicapé et père d’un fils de 11 ans : « Je n’ai jamais eu de pension d’invalidité depuis ma naissance. Je ne peux pas travailler parce que je souffre d’un handicap. Je suis allé faire des démarches au bureau de Rose-Hill. Là-bas, ils m’ont dit que je pouvais travailler, sauf que je ne peux pas... Je souffre d’un handicap au niveau de mes bras, ils ne bougent pas normalement comme ceux des autres. Pour gagner ma vie, je dois faire de petits boulots dans les cours des gens, comme balayer ou arracher les mauvaises herbes. »

• Sorenza Lindor, mère de famille : 
« La construction des maisons NSLD est une bonne chose. Jamais nous n’avions vu de tel développement à Surinam. Beaucoup de personnes ici ont des difficultés à trouver une maison. J’espère qu’ils pourront en obtenir une. J’espère que Pravind Jugnauth gagnera ces élections ici grâce à tous ces développements. Pour moi, j’ai trois enfants en bas âge et je ne travaille pas. Je dois remercier le Premier ministre qui m’a accordé une allocation mensuelle pour mes enfants, ce qui est un soutien important pour ma famille en ces temps difficiles.»

• Reshad Bhuttoo, marchand de coco : « Depuis plus de 30 ans, il n’y a pas eu de développement dans la localité. Le terrain de football est toujours le même. Où iront jouer nos enfants ? Il faut un changement pour qu’il y ait un développement pour tout le monde. »

 

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