Législatives 2024

[Satiriquement Vôtre] Succession : Le vide politique… de patience

Ceux qui ambitionnent de succéder à Navin Ramgoolam à la tête du PTr ont dû être légèrement… désillusionnés cette semaine. Lors d’un meeting à Rose-Hill, le leader du PTr a subtilement laissé entendre qu’il n’était pas prêt à raccrocher en 2029, - après son mandat de Premier ministre en cas de victoire - contrairement à ce que ses fidèles espéraient (ou plutôt, rêvaient). Eh oui, chers dauphins du PTr, il semble que Navin ait encore quelques mandats dans ses poches, juste au cas où ! Après tout, pourquoi s'arrêter quand on a trouvé la recette du succès éternel ?

Ah, la fameuse succession au PTr ! Ce grand moment de la politique mauricienne qui, en réalité, a autant de chance de se produire que l'apparition du Dodo au coin de la rue. Navin Ramgoolam l’a promis et repromis : il prépare sa relève. Prépare, oui… mais un peu comme un chef cuisinier qui mijoterait un plat à feu très, très doux. À tel point que, même Anne, de son donjon, ne voit rien venir. Rien. Le grand vide, l'absolu néant. Si la patience est une vertu, alors les dauphins de Ramgoolam sont devenus de véritables moines bouddhistes !

Ces aspirants au trône rouge, ils sont là, bien dressés dans l'ombre, le sourire aussi figé qu’une peinture, et le dos bien droit. Ils se disent sûrement chaque matin : « Zanfan, la patiennnnce, la patiennnnce ! » Un mantra qu'ils répètent inlassablement, en espérant peut-être qu’un jour, miraculeusement, Navin leur fasse un petit signe de tête. Mais cette semaine encore, Ramgoolam a brisé leurs illusions d'un revers de main, déclarant solennellement : « Mo pran enn lagazman pou ena enn gouvernman stable. Nou pou bizin ansam ziska la fin. Apre nou gete ki pou arive. » Alors voilà, après il « guettera » ! Oui, mais en attendant, c’est eux qui « guettent »… en silence. Et ils peuvent toujours guetter !

Et puis, 2029 ? Ah, la date mythique. Elle sonne presque comme une prophétie dans les cercles politiques, un peu comme le retour de l’âge d’or. Mais Navin, toujours généreux, rassure ses fidèles en ajoutant un éclat de mystère : « Kitfwa nou (lui et Bérenger) pou deside pou pa repoze. » Eh bien voilà, chers aspirants, pas besoin de vous précipiter. Le duo mythique pourrait bien continuer à faire le show encore 10 ans de plus ! « Pa kone ! » clame Navin avec son habituel sourire en coin. Ah, « Pa kone »... C’est sa façon de dire : « Patientez, j'ai peut-être des plans pour moi-même, ou peut-être pas… mais en tout cas, ce n'est certainement pas pour vous. »

Au fait, dans tous les grands partis politiques à Maurice, la succession, ce n’est pas une transition politique. C’est une épreuve initiatique, un rite de passage. Les disciples doivent apprendre à attendre en silence, à maîtriser l’art subtil du « gete ki pou arive », tout en restant stoïques, dignes… et surtout disponibles. En attendant l'illumination ou, plus probablement, un autre discours énigmatique du leader. Car la vraie leçon ici, c'est que la succession, c’est comme un mirage dans le désert politique : plus on s’en approche, plus ça s’éloigne. 
 

 

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