[Satiriquement Vôtre] Comme un danseur étoile !

Ivan Collendavelloo donne l’impression d’être le danseur étoile de la scène politique mauricienne. Avec la grâce d’une ballerine aguerrie, il virevolte entre les questions, esquivant les pièges tendus par les journalistes comme s’il s’agissait de simples obstacles sur une scène bien connue.

Après la cérémonie mairale aux villes-soeurs, une journaliste de Radio Plus décide de lui poser une question délicate. Zahid Nazurally, un membre de la troupe d’Ivan Collendavelloo, Muvman Liberater, s’est permis une sortie audacieuse en dénonçant l’usage de la force par la police contre des manifestants. Un faux pas?  Certainement, mais rien qu’Ivan ne puisse rattraper.

Sur Facebook, Zahid clame haut et fort : « Non à l’abus d’autorité. » Une déclaration qui, dans un autre contexte, aurait pu passer inaperçue, mais qui ici, fait un peu désordre.

Alors, Ivan entre en scène, prêt à exécuter son numéro de pirouette verbale. Avec une élégance digne des plus grands, il répond : « Mo sipoze li pa dakor avek labi lotorite. Mo sipoze ou osi ou pa dakor avek labi lotorite. Le Premie minis osi pa dakor avek labi lotorite. Mo sipoze li pe koz la Risi. »

Et là, en un tour de main, Ivan nous entraîne dans une danse inattendue, nous faisant tourner la tête avec cette allusion à la Russie. Ah, la Russie. Quand tout échoue, on invoque l’ours russe. Parce qu’après tout, si l’on peut faire diversion en évoquant un pays à des milliers de kilomètres, pourquoi ne pas le faire ?

Mais voilà, c’est tout le génie de notre danseur étoile : il sait comment détourner l’attention avec une grâce déconcertante, nous emmenant sur des chemins où la question initiale se perd dans les volutes de son discours. 

Et puis, vient l’ultime question : « Serez-vous candidat aux prochaines élections ? » Ivan, dans une arabesque parfaite, répond : « Pa kone ki Bondie rezerve non. » Une réponse toute en légèreté, comme s’il s’en remettait au destin, ou à une chorégraphie écrite par des forces invisibles.

Mais ceux qui connaissent Ivan savent bien que rien n’est laissé au hasard, chaque mouvement est calculé, chaque mot choisi avec soin.