Le PM indien accueille ce jeudi 40 chefs d’État et de gouvernement, dont sir Anerood Jugnauth, pour dynamiser la coopération économique.
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Sir Anerood Jugnauth profitera de son séjour en Inde pour ce sommet Inde-Afrique, afin de redynamiser la coopération avec la Grande Péninsule. Le Premier ministre mauricien accompagné d’une délégation composée d’hommes d’affaires, de hauts fonctionnaires et des représentants du Board of Investment (BoI) est arrivé à New Delhi, hier mercredi pour participer au 3e Sommet Inde-Afrique à l’invitation de son homologue indien Narendra Modi. Le député Pravind Jugnauth fait également partie de la délégation. L’objectif de cette participation étant la quête des investissements pour redynamiser l’économie mauricienne, le Premier ministre procédera aussi à l’ouverture d’une antenne du Board of Investment à New Delhi. Il rencontrera également des investisseurs et hommes d’affaires indiens. Sir Anerood Jugnauth qui sera aux côtés d’autres dirigeants africains aura l’occasion de mettre en relief la nouvelle carte privilégiant la route Inde-Maurice-Afrique. Cela devrait constituer un nouveau départ surtout pour l’offshore mauricien.
« Légèreté »
Sir Anerood Jugnauth aura un tête-à-tête ce jeudi avec Narendra Modi. Parmi les sujets abordés, selon les sources à l’Hôtel du gouvernement, figurent le traité fiscal indo-mauricien, le rôle de Maurice comme passerelle africaine et la coopération maritime. Depuis mardi, Narendra Modi a reçu en tête-à-tête des chefs d’Etat et de gouvernement africains. Il a déjà rencontré le président sud-africain, Jacob Zuma, celui du Zimbabwe, Robert Mugabe, John DramaniMahama du Ghana, et le Dr Nkosazana Dlamini Zuma, présidente de l’Union Africain. Le PM indien a eu au total 19 rencontres pour des discussions bilatérales. Néanmoins sur le plan local on critique « la légèreté » avec laquelle Maurice aborde ce sommet. C’est notamment l’avis de l’ancien ministre des Affaires étrangères, Arvin Boolell. Selon lui, compte tenu des relations privilégiées qu’entretient Maurice avec l’Inde, le gouvernement aurait dû faire preuve de plus de sérieux, Il relève la rencontre manquée, selon lui, avec la ministre des Affaires étrangères, Sushma Swaraj. « Maurice avait tissé une relation spéciale avec cette personnalité », ajoute-t-il. Une quinzaine de ministres africains ont participé à cette réunion qui a eu lieu mardi. Le ministre des Affaires étrangères mauricien, Etienne Sintambou, n’a, en effet, pas fait le déplacement. Nous avons tenté, en vain, d’avoir une déclaration de lui. Le manque de considération de Maurice envers ce sommet couplé « aux déclarations récentes des ministres Lutchmeenaraidoo et Bhadain qui ont été mal pris par les autorités indiennes, peuvent nous faire perdre de l’influence auprès de l’Inde », affirme Boolell. L’observateur Rajiv Servansingh semble être du même avis déplorant l’absence d’une « délégation forte » pour la tenue de ce sommet. On aurait pu davantage privilégier les rencontres entre secteurs privés mauricien et indien. « Nous voulons jouer le rôle de passerelle Asie-Afrique, mais cela ne tombe pas du ciel» dit-il. L’ancien ‘Regional Director’ du BoI à Mumbai rappelle que ce sommet est assisté par de nombreux investisseurs indiens, et donc des potentiels investisseurs pour Maurice. « Pour attirer les investisseurs, il faut pouvoir les convaincre. Il nous faut des arguments solides. Un exemple d’un argument solide est le traité fiscal indo-mauricien. Mais il nous en faut d’autres, comme expliquer les projets entrepris au Ghana, venir démontrer qu’on est déjà en Afrique. Pour ce faire, il nous fallait aller en force à ce sommet », dit-il.
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