Depuis 15 ans, Roland Tsang ne jure que par la culture potagère. Le toit de sa maison est converti en jardin où il cultive des fruits et des légumes. Il nous ouvre les portes de son potager pour une incursion dans son univers frais et gourmand.
[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"3629","attributes":{"class":"media-image alignleft size-full wp-image-5419","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"392","height":"672","alt":"Roland Tsang"}}]]Cultiver la terre n’a jamais été une option pour Roland Tsang. Cet ancien journaliste nourrit un amour inconditionnel pour la culture potagère. Il sème, arrose, récolte et partage ses fruits et légumes qu’il cultive amoureusement sur le toit de sa maison, à Mare-Gravier, Beau-Bassin. Quand Roland Tsang parle de ses plantes, il ne voit pas passer les heures. Il y trouve dans la culture potagère, un moyen de soulager la pauvreté à Maurice.
« L’autosuffisance alimentaire n’est pas un choix, elle devient une nécessité. On doit pouvoir consommer ce qu’on produit », martèle-t-il. Depuis des années, Roland Tsang ne consomme que des fruits et des légumes de son potager. De plus, son menu de la semaine dépendra de ses récoltes. « Je vais bientôt récolter les haricots, je sais déjà quoi manger dans les jours à venir », annonce-t-il. Notre interlocuteur récupère, ici et là, pots, couvercles, bidons d’eau, voire des écrans d’ordinateurs sur des terrains en friche pour les convertir en pots.
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Outre des légumes, des fruits et herbes aromatiques, Roland Tsang fait aussi pousser des plantes décoratives qu’il compte partager avec ses amis pour Noël. « Je dois m’y prendre en avance pour que chacun puisse avoir un joli pot avec sa plante», conclut l’agriculteur-artisan.
Se ressourcer
L’ancien journaliste dit passer la plupart de son temps sur son toit, où il respire l’air frais et prend le temps de parler à ses plantes. « Je ne peux me passer de mon potager. Après une heure passée sur Internet, à lire les journaux ou encore à lire un roman le matin, j’ai besoin de me ressourcer dans mon potager », lance-t-il. Il aime venir admirer sa plantation, les abeilles butiner ses fleurs ou encore les oiseaux qui viennent parfois chiper ses petits piments ! « Cela m’oblige à les cueillir chaque semaine avant qu’ils ne mûrissent pour en faire du piment confit, pour agrémenter un bon chutney de sardine fait-maison avec les produits de mon potager », souligne Roland Tsang.Planter et écrire
Pourtant, Roland Tsang n’a jamais était agriculteur. Son parcours est d’ailleurs atypique. Il a fait ses études avec l’aide de ses proches, dont Joseph Tsang Mang Kin, son cousin, au collège du Saint-Esprit et caresse le rêve de devenir avoué. Pour se faire de l’argent afin de payer ses études supérieures, il corrige des articles de presse d’un journal. Il passera ensuite un examen pour l’obtention d’une bourse et est pris avec cinq autres Mauriciens pour une formation en journalisme à Paris.
Il s’envole et revient avec de nouvelles connaissances et intègre un groupe de presse où il sera journaliste pendant une dizaine d’années. Et même avant sa retraite, Roland Tsang s’était mis à planter quelques herbes aromatiques chez lui, tout en écrivant en parallèle des articles de presse.
« C’est vite devenu ma passion. Avec mes premières récoltes, j’ai commencé à faire des semences et très vite, mon jardin est devenu trop restreint pour mes plantes. C’est ainsi qu’elles ont atterri dans des pots sur le toit de ma maison », dit-il.
Roland Tsang estime que la culture potagère peut être une réalité pour tous les Mauriciens. « On n’a pas besoin de trop d’espace. Et le climat tropical permet de cultiver toute l’année et d’avoir des fruits et légumes tout le temps », ajoute-t-il.
Retraite rythmée de projets sociaux
À 70 ans, il a un projet d’envergure en tête. Roland Tsang souhaite mettre en place un jardin communautaire où les personnes âgées pourront venir planter des légumes et avoir ainsi une activité conviviale. «Je cherche un terrain à bail dans les alentours de Beau-Bassin pour mettre sur pied ce projet. Les aînés sont laissés à eux-mêmes et mènent une vie sédentaire. Il serait bénéfique pour eux de retourner à la terre et de planter», indique Roland. De plus, il aide aussi les enfants de rue de l’association Safire à travers la culture potagère. Depuis le 16 octobre 2014, les enfants de Safire sont accueillis dans une ferme pédagogique à Verdun où ils apprennent à travailler la terre. Roland Tsang s’est donc proposé comme volontaire pour les aider à planter des fruits et légumes. « Il faut bien partager ses connaissances avant de mourir. Avec cette approche, les enfants pourront apprendre à devenir autonomes», estime le journaliste à la retraite. Il compte aussi partager ses plantes avec les jeunes. <Publicité
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