Interview

Roland Dubois, Training Consultant : «On travaille à l’amélioration du Youth Employment Programme»

Le ministère du Travail, des Relations industrielles, de l’Emploi et de la Formation a entrepris une étude pour jauger l’efficacité du Youth Employment Programme. Roland Dubois nous en parle.

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Le ministère du Travail, des Relations industrielles, de l’Emploi et de la Formation a entrepris une étude sur le Youth Employment Programme (YEP). Êtes-vous satisfait des résultats ?
Le YEP existe depuis cinq ans. Il était donc nécessaire de faire une évaluation du programme pour mieux jauger son efficacité. C’est ce qui a motivé la décision de mener cette étude auprès des employeurs ayant pris des stagiaires sous le YEP. Le tiers des entreprises contactées a répondu à notre questionnaire à travers le Web, ce qui est très satisfaisant.

Les résultats de l’étude nous aident à mieux comprendre les comportements des employeurs et des stagiaires. Presque tous les jeunes qui se sont investis et qui ont complété leur stage d’une durée d’un an ont décroché un emploi. C’est encourageant.

L’étude révèle qu’un emploi permanent a été offert à 95 % de ceux ayant complété leur formation d’une année. Cela prend à contre-pied ceux qui réclament l’arrêt du YEP, estimant que ce programme n’a pas atteint ses objectifs. Vos commentaires à ce sujet.
Les critiques doivent être basées sur des faits. C’est la raison de cette étude. Elle a servi à mieux cerner les contours du programme. Les résultats démontrent qu’un emploi permanent a été offert à 95 % des jeunes ayant complété leur stage d’une année. On ne peut qu’être satisfait.

On note aussi que 25 % des stagiaires ont abandonné leur formation sans donner de raison. Comment décourager une telle pratique ?
Seulement 25 % des jeunes ont abandonné leur stage en chemin, sans avoir au préalable informé leurs employeurs. Le secteur des technologies de l’information et de la communication ainsi que celui du commerce sont les plus concernés.

C’est la raison pour laquelle il est désormais stipulé dans la lettre d’offre de stage, dûment signée par le stagiaire et l’employeur, que si un jeune ou un employeur décide de mettre un terme à l’accord, il faut au moins un préavis de quatorze jours, sauf s’il y a faute professionnelle. Il ne faut pas oublier que les coûts du stage sont partagés par l’employeur et par l’État, à travers le ministère. Les deux se partagent les frais équitablement.

Il existe plusieurs raisons pouvant expliquer pourquoi des jeunes n’ont pas complété leur stage d’une année. Les deux majeures étant qu’ils ont eu une meilleure offre d’emploi – ce qui démontre le dynamisme du marché du travail – ou qu’ils ont décidé de poursuivre leurs études. On ne peut pas les en empêcher.

Des employeurs ne sont pas non plus exempts de toute critique. Profitant du fait que l’État et le patronat contribuent à hauteur de 50 % du « stipend » accordé aux stagiaires, certains employeurs abusent du système. Ils recrutent des stagiaires et leur demandent de faire toute sorte de travaux avant de les licencier, pour recruter d’autres jeunes l’année suivante. Y a-t-il un moyen de prévenir de tels abus ?
Premièrement, il faut souligner que la collaboration de tous les partenaires (jeunes, employeurs et le secrétariat du YEP du ministère de l’Emploi) est nécessaire pour assurer le succès du YEP. Deuxièmement, chaque employeur signe avec le ministère un contrat dans lequel figurent toutes les clauses ayant trait au bon déroulement du stage. L’employeur se doit de les respecter.

Si l’on vient à prouver qu’un employeur tente d’abuser du système, il encourt des sanctions. Il devra, par exemple, rembourser les contributions que lui a versées l’État. Il ne sera plus éligible au programme. Le cas peut aussi être confié à la police. Nous avons également une équipe qui effectue des visites au sein des entreprises dans lesquelles sont placés les stagiaires. Le rôle de cette équipe est de faire des évaluations et vérifier si le protocole est suivi à la lettre. On s’assure que les clauses du contrat sont respectées.

De plus, chaque employeur qui veut prendre des stagiaires sous le YEP remplit une fiche additionnelle dans laquelle il évoque, en détail, plusieurs aspects du stage, tels que le nombre de jeunes recrutés, le nombre ceux ayant abandonné leur stage en chemin, le nombre de ceux ayant décroché un emploi à la fin du stage, les compétences à être développées par ces jeunes à travers le stage, les compétences du mentor, etc. Chaque cas est analysé avant que le contrat ne soit approuvé.

Comment améliorer le YEP ?
Le YEP, comme tout autre programme, a subi des changements depuis son lancement en janvier 2013, en vue de le perfectionner. L’amélioration continue y est donc déjà intégrée. Plusieurs éléments ont été ajoutés ou changés pour qu’il réponde mieux à ses objectifs. On travaille déjà sur d’autres stratégies visant à l’améliorer davantage.

 

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