Révolution chez Air Mauritius : les femmes aux commandes

Un équipage 100 % féminin. C’est la surprise qu’ont eue les passagers du vol d’Air Mauritius en partance pour La Réunion le vendredi 9 juin. Quatre femmes étaient à bord de l’ATR-72, dont le pilote. Rencontre avec ces femmes aux commandes.

Pour la première fois en cinquante ans, le personnel d’un vol d’Air Mauritius était composé de femmes uniquement. Son commandant de bord : Mirjana Fritsche, son copilote : Punardeep Bungshy et de deux hôtesses : Sabine Hitillambeau et Ludmila Baichoo. Les quatre ont assuré sur le trajet Maurice-Réunion-Maurice avec treize passagers à l’aller et soixante-neuf au retour.

Sabine Hitillambeau explique que c’est une pure coïncidence que l’équipage s’est retrouvé avec des femmes uniquement. « Ce n’était pas planifié. C’est en regardant le planning du travail qu’on a réalisé qu’il n’ y avait que des femmes. C’était une jolie surprise et on a voulu le faire savoir aux passagers », raconte-t-elle.

De plus, ce vol, programmé pour 8 h 50, s’est fait dans des conditions assez difficiles. « Le temps n’était pas beau et il y avait beaucoup de turbulences, malgré cela tout s’est bien passé et c’est avec fierté qu’on a annoncée aux passagers que le personnel était composé de femmes uniquement. Il y avait un vrai enthousiasme dans l’avion », ajoute-t-elle.

Cette dernière est au sein de la compagnie depuis 25 ans et avoue avoir vécu de belles histoires incluant ce premier voyage avec que des femmes dans son équipe. « J’ai fait tous les trajets d’Air Mauritius, et c’est une nouvelle aventure sur chaque vol, avec chaque équipage qui est à chaque fois différent », indique-t-elle. Mère de deux enfants, elle parle d’une expérience extrêmement enrichissante, car le voyage fait découvrir d’autres horizons, d’autres cultures et pousse à avoir une ouverture d’esprit.

Chaque vol est différent

Pour Ludmila Baichoo, cette journée spéciale a commencé à 5 h 15. « Mes filles m’ont aidé avec mon uniforme et mon maquillage. Quand je suis sortie pour le travail, ma maman a pris le relais. Elle se charge de préparer les enfants pour l’école », dit cette habitante de Curepipe. L’hôtesse de l’air agée de 41 ans était tout excitée d’être à bord de l’ATR-72.

Elle compte vingt et un ans de service à la compagnie d’aviation nationale. Elle est très contente d’avoir vécu cette aventure avec trois autres femmes. « Tout s’est bien passé pendant les 50 minutes du trajet, de Plaisance à Pierrefonds. Cela ne fait aucune différence si le pilote est une femme ou un homme. Il y a toujours une relation de confiance entre collègues. Je suis fière d’avoir fait partie de cet équipage 100 % féminin », dit-elle avec le sourire.

Elle ajoute que chaque voyage a son lot d’histoire. Elle est sortie de l’ATR-72 avec des souvenirs. « Chaque vol est différent même si celui du 9 juin demeure spécial », indique-t-elle.

Grâce à son métier, elle rencontre des passagers de plusieurs parties du monde. Elle ajoute qu’après avoir terminé sa scolarité, elle a décidé d’être hôtesse de l’air, car cette profession avait le vent en poupe.

« Le rôle principal d’une hôtesse de l’air est d’assurer la sécurité de ses passagers. Elle s’occupe ensuite de leur bien-être », soutient-elle. Après ce voyage, elle est rentrée se reposer et passer du temps avec ses filles âgées de 12 et 17 ans. Le lendemain, elle a pris le vol vers Durban en Afrique du Sud.

Et, contrairement aux deux hôtesses de l’air, le commandant de bord, Mirjana Fritsche, a déjà vécu cette expérience, ailleurs, avant d’atterrir à Air Mauritius. En effet, comptant plus de 10 000 heures de vol, la Yougoslave Mirjana Fritsche, 58 ans, n’en était pas à son premier vol avec un équipage exclusivement féminin.

« Dans le passé, j’ai déjà effectué des vols avec un personnel composé uniquement de femmes. C’est toujours un plaisir particulier. Et cela me touche beaucoup dans le sens que ce sont des vols qu’effectue rarement un commandant de bord dans une carrière. »