Live News

Réforme : l’urgence d’une transformation pour booster la productivité du port 

Face à la pression croissante des acteurs économiques, Port-Louis se retrouve au centre d’un débat crucial : comment accroître sa productivité pour rester compétitif à l’échelle mondiale ? Avec un secteur maritime en constante évolution, les attentes sont immenses et les enjeux stratégiques.

Le Mauritius Container Terminal (MCT) cherche à augmenter le rythme de manipulation des conteneurs, actuellement de 21 unités par heure, pour atteindre 25 ou 26 unités. Cette amélioration pourrait mathématiquement générer entre 34 000 et 43 000 conteneurs supplémentaires par an, une augmentation significative qui répondrait à la demande croissante des opérateurs locaux et internationaux. Pour atteindre cet objectif, un plan d’optimisation baptisé « new operation set-up » a été lancé. Selon des sources proches du dossier, cette stratégie repose sur une refonte des procédures et une modernisation des équipements, incluant l’automatisation des opérations et une meilleure formation des équipes.

Publicité

Gérard Bertrand, négociateur à la Port-Louis Maritime Employees Association (PLMEA), souligne qu’un problème majeur réside dans le manque d’équipements essentiels, tels que les portiques à conteneurs (Ship to Shore Cranes), indispensables à la productivité des navires. Ces équipements sont cruciaux pour répondre aux attentes des agences maritimes, et il est impératif d’assurer une organisation du travail efficace pour maximiser leur utilisation. 

« Selon la norme internationale, les équipements nécessaires doivent être disponibles à 85 %, mais c’est déjà un handicap auquel la CHCL fait face. Il y avait 8 ‘STS Cranes’ pendant un certain temps, et parmi ce lot, trois ont été démontées en raison de leur durée de vie. Au final, il ne reste que 5 ‘STS Cranes’. Ainsi, un total de 5 ‘STS Cranes’ sur 8 représente environ 62 %, ce qui est bien loin des 85 % de disponibilité. Et cela résulte d’un manque de vision et de planification pour l’avenir. Aujourd’hui, on tente de mettre cela sur le dos des travailleurs si la productivité ne s’améliore pas. C’est pourquoi le syndicat des travailleurs est en colère. L’important est de résoudre le problème d’équipements et de travailler sur une bonne organisation des opérations, car le résultat viendra automatiquement. », insiste notre intervenant.

Dans une déclaration téléphonique, Gassen Dorsamy, le directeur général de la CHCL, souligne que « les opérations ont été affectées en raison du démantèlement et de l’enlèvement de trois anciennes grues ». Selon lui, ce démantèlement vient tout juste d’être achevé. « L’enlèvement est en cours, et le contracteur prévoit de libérer le quai d’ici mi-février. Les opérations devraient alors revenir à la normale, avec un rythme de 22 à 24 conteneurs par heure », précise-t-il. 

Le directeur général de la CHCL insiste sur le fait que les compagnies maritimes réclament « un mouvement de 22 conteneurs par heure ». Qu'en est-il du transbordement ? Gassen Dorsamy souligne qu'à partir du mois d’avril, une fois le quai libéré, des mesures seront prises pour favoriser un plus grand transbordement à Port-Louis. « La CHCL se prépare à acquérir une grue additionnelle. Mais pour l'heure, nous manquons d’équipements. », précise-t-il. 

Cependant, Gérard Bertrand souligne qu'améliorer la productivité dans le port n'est « pas une tâche facile ». « Certains acteurs économiques estiment que le problème de la productivité se résume à la personne nommée politiquement à la tête de la Cargo Handling Corporation Ltd », précise-t-il.  Selon le négociateur de la PLMEA, l'amélioration de la productivité repose avant tout sur des relations industrielles solides, fondées sur une communication constante entre le syndicat et la direction, afin de repérer et résoudre ensemble les obstacles qui entravent l’efficacité opérationnelle. « Cette communion et cet élément de confiance, où l’on sent que le courant passe entre les deux parties, entraîneraient automatiquement une volonté commune de trouver des solutions gagnantes. Nous ne sommes plus dans l’ère de l’esclavage, des coups de fouet, des insultes ou de la torture, où l’on attendait des résultats sous la contrainte. De plus, la productivité n’est pas simplement une question de salaires élevés ou de récompenses pour avoir atteint certains objectifs », souligne-t-il. 
 

 

Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !