La reconversion professionnelle devient un phénomène très commun auprès des jeunes. Si elle peut paraître comme une voie incertaine, voire trop risquée pour s’y laisser tenter, elle n’en reste pas moins attrayante pour les jeunes, surtout les femmes. Si certains préfèrent quitter leur emploi pour devenir entrepreneur, d’autres ont choisi de fermer leur entreprise pour être employé. Rencontre avec des jeunes qui se sont reconvertis professionnellement.
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Soovydhee Mohanpersad : de la comptabilité à l’animalerie
Âgé de 35 ans, Soovydhee Mohanpersad a retrouvé sa joie de vivre auprès des animaux, après avoir passé plus de 15 ans dans le secteur de la comptabilité. Titulaire d’une maîtrise dans le domaine de la comptabilité, la jeune femme a débuté sa carrière en tant qu’Asset Management Manager. Sa passion pour les animaux l’a poussée à changer de cap et elle a rejoint la clinique animale de son frère comme Manager. Pour elle, c’est une grande transformation. « C'était difficile, même si j'avais le soutien de ma famille, en particulier de mon frère, le Dr Ambissal Mohanpersad. J'ai dû affronter de nombreux défis. Mon travail n’était plus de faire face à un ordinateur mais au public, à des urgences et même courir derrière des chiens », partage-t-elle.
Auparavant, ses clients étaient des êtres humains, mais aujourd’hui, elle doit confronter des chiens, des chats, des lapins, des oiseaux et des poissons. Même si cette activité est plus difficile, c’est un plaisir pour elle de travailler avec les animaux. Pour le moment, elle n’a pas suivi de cours, mais elle a été formée par le personnel. « Je pense à des formations poussées, car nous prévoyons une diversification vers divers autres services comme le toilettage, l'échographie, et l'extension de nos services existants comme les tests sanguins et la radiographie », ajoute cette habitante de Curepipe.
Elle estime qu’il faut essayer de réaliser son rêve, car la vie est courte. « Vous aurez beaucoup d'obstacles, ou les gens vont vous décourager. Mais vous n'avez rien à perdre, car la chose la plus précieuse dans la vie est votre bonheur qui vient de la satisfaction », conseille Soovydhee Mohanpersad.
Pallavi Bhoomeeka Jagessur : « J’ai découvert : le but ma vie qui est d’aider les autres »
Après avoir passé six ans dans le domaine des ressources humaines, Pallavi Bhoomeeka Jagessur, âgée de 29 ans, s’est reconvertie en Life Coach, Certified Access Bar Practitioner et énergéticienne. Elle révèle qu’au cours de ses six années de carrière, elle a fait face à des événements qui ont changé sa vie. « Ayant déjà lutté contre la myélite transversale, la paralysie physique accompagnée de dépression pendant près de deux ans, ma vision de la vie a changé. Aujourd'hui, j'ai la chance d’avoir surmonté cette épreuve avec succès. Après avoir franchi tous ces obstacles, j’ai découvert le but ma vie qui est d’aider d’autres personnes », confie cette habitante de Curepipe.
Aujourd’hui, elle aide plusieurs personnes à travers différentes thérapies, telles que le développement personnel, le coaching holistique et le bien-être, le coaching en entretien et la thérapie artistique. Selon elle, cette transformation professionnelle n’était pas difficile, car elle était déterminée. Elle a dû investir dans différentes formations avant de se lancer dans ce domaine. « Certaines personnes ont essayé de me décourager. Mais, moi, j'ai fait confiance à mon instinct. Je sais que c’est mon but dans la vie. Nous sommes dans une société où nous sommes conditionnés : il faut étudier, exceller académiquement, devenir médecin, avocat, ou économiste. Mais que faire, si nous voulons être un artiste, un agriculteur, ou faire quelque chose qui nous plaît vraiment », questionne-t-elle.
Elle a osé changer de métier et elle ne pense pas que ce soit difficile car l'une des meilleures choses qu’elle a apprises dans la vie est d'arrêter de se soucier de l'opinion des autres, de faire des choses qui la rendent vraiment heureuse. « C’est vrai qu’être entrepreneur n’est pas vraiment facile. L'un des défis auxquels que je suis confrontée est que les clients hésitent à payer pour leur traitement », lance-t-elle. Même si le chemin est long et parsemé d’obstacles, Pallavi Bhoomeeka Jagessur ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Elle va persévérer pour accomplir le but de sa vie.
Tannavee Yajna Goinden : La créatrice de nouvelles pâtisseries
Jeune diplômée en communication et marketing, Tannavee Yajna Goinden, âgée de 24 ans, a su réorienter sa carrière, après avoir perdu son emploi en tant que Project Coordinator. Cette habitante de Quatre-Bornes n’a pas perdu espoir et a lancé son entreprise : Little Jo - Baked With Love en octobre dernier malgré la crise. Elle s’est lancée dans une industrie très compétitive, mais elle se sert de son expertise et de son savoir-faire pour se différencier des autres. « C’est très difficile car de nombreux concurrents sont présents. Mon diplôme m'aide sûrement dans la mise en œuvre de stratégies de communication et de marketing. J’utilise les réseaux sociaux pour me faire connaître et être plus proche de mes clients. J’ai fait beaucoup de travail de recherche sur le marché et les préférences des consommateurs avant de créer des nouvelles variétés de pâtisserie », révèle-t-elle.
En tant que jeune diplômée, le seul problème auquel elle a fait face est le financement. Mais elle a pu surmonter cet obstacle avec le soutien de ses proches. « Je suis très déterminée à rebondir et à faire fonctionner les choses. Être votre propre patron n'est pas difficile, tout ce dont vous avez besoin est une bonne planification, une bonne structure et être calme. Jusqu’à présent, j’ai eu des bons commentaires auprès de mes clients. Les Mauriciens devraient continuer à soutenir les petites entreprises locales en cette période difficile », précise cette jeune entrepreneure.
Lionel Athion : De travailleur indépendant à salarié
Alors que les jeunes ont tendance à quitter leur emploi pour lancer leur entreprise, Lionel Athion, 32 ans, a choisi de faire le contraire. Après avoir travaillé pour son propre compte dans le domaine du tourisme, il a rejoint une ONG en tant que Communication/Community Officer. Ce fut un changement drastique pour cet habitant de Mahébourg. Titulaire d’une licence en tourisme, il a dû changer de domaine vu la crise qui continue à impacter l’économie mauricienne. « La Covid-19 et le Wakashio ont changé mon parcours professionnel. Il n’y avait plus de travail. Donc, j’ai décidé de donner un nouveau souffle à ma carrière. J’ai rejoint une ONG qui avait besoin de personnes qualifiées en écosystème marine dans la région du Sud-Est », révèle le jeune homme.
Cela a été une phase difficile pour lui. « Au début, je n’aimais pas travailler pour une entreprise où on me disait quoi faire, car j'avais l'habitude de travailler à mon propre rythme. Je suis passé d'un travailleur indépendant à un employé. Mais, aider les gens qui ont des difficultés financières est vraiment quelque chose que j'aime faire », confie-t-il.
Suivant la théorie de Charles Darwin selon laquelle ce n'est ni la plus forte des espèces qui survit, ni la plus intelligente, mais celle qui s'adapte le mieux au changement, le jeune homme continue à foncer dans son nouveau métier. « Comme nous devons nous adapter aux nouveaux défis et au nouvel environnement, nous ne pouvons pas rester les mêmes si l'environnement économique change. Il faut se réinventer en permanence », avance-t-il.
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