Recherché pour traite d’êtres humains : un Franco-Mauricien se la coule douce à Dubaï

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Il fait de nouveau parler de lui en se montrant publiquement au volant de sa voiture à Dubaï. Thierry Mathieu Christophe Petermann, un Franco-Mauricien, recherché par la police pour traite d’êtres humains (Human Trafficking), fait l’objet d’un mandat d’arrêt depuis janvier 2022. Son nom figure aussi sur la Red Notice d’Interpol International. La vidéo a été postée par un Mauricien sur TikTok. 

L’histoire avait fait grand bruit, après les dénonciations de Ludmilla, une Biélorusse, faites, le 7 janvier 2022, au poste de police de Flic-en-Flac. Cette femme de 38 ans avait balancé le nom de Thierry Mathieu Christophe Petermann comme étant le cerveau d’un réseau de prostitution de luxe, impliquant des jeunes femmes venues d’Europe de l’Est. Elle avait cité les noms d’un couple franco-mauricien. La Biélorusse avait alerté la police car, selon elle, les présumés proxénètes ne lui avaient pas remis son dû. 

Mais ce qui intrigue dans cette affaire, c’est que Thierry Pertermann a pu quitter le territoire deux jours avant que la police ne l’arrête. Il revient que l’homme, qui a la double nationalité, est recherché dans plusieurs pays. 

Revenons au vendredi 7 janvier 2002. Ludmilla se pointe au poste de police de Flic-en-Flac. Elle veut porter plainte contre plusieurs personnes qu’elle accuse de se livrer à la traite d’êtres humains et qui sont à la tête d’un réseau de prostitution de luxe dans ce village côtier. Dans sa déposition (portant le OB/no : 14/2022), la Biélorusse dénonce les agissements d’un couple de Franco-Mauriciens, qui, selon elle, seraient les agents recruteurs. Elle explique qu’ils font venir des jeunes femmes de Russie, de Biélorussie, d’Ukraine ou encore de Roumanie et qu’elles vendaient leurs charmes à prix fort. Elle balancera, par la même occasion le nom de Thierry Pertermann, un Franco-Mauricien de 39 ans. « Il faut compter entre Rs 125 000 et Rs 130 000 ($ 3 000 à peu près) pour une nuit avec une de ces filles », dit Ludmilla. 

Débute alors une enquête de la Criminal Investigation Division (CID) de l’Ouest. Une descente de l'équipe du Superintendent of Police (SP) Bansoodeb et de l'Assistant-Commissioner of Police (ACP) Bhunoo, de la Western Division, permettra de retracer la dénommée Ludmilla. La jeune femme balancera ensuite les proxénètes, les hommes de main et les clients. 

Interpol et PIO

Le SP Bansoodeb et son équipe enquêtent alors pour démanteler ce vaste réseau de traite d’êtres humains à Maurice. Une demande est ainsi faite auprès d’Interpol Maurice et l’aide du Passport and Immigration Office (PIO) est aussi sollicitée. La police veut avoir une liste de jeunes femmes venues de Russie, de Biélorussie et de Roumanie, entre autres. Les enquêteurs veulent aussi connaître les raisons avancées pour leur entrée sur le territoire mauricien. L'arrestation du couple franco-mauricien et de Thierry Petermann pour les délits de « keeping brothel » et de proxénétisme est alors à l’ordre du jour.

Mais la police ne pourra mettre la main sur le suspect Petermann. Deux jours après la déposition de Ludmilla (9 janvier 2022), Thierry Petermann prend l’avion pour Dubaï. C'est avec son passeport mauricien qu’il quittera le pays.

Ce que le SP Bansoodeb va découvrir est d’autant plus alarmant. Le nom de Thierry Petermann figure sur la liste rouge (Red Notice) d’Interpol International. « Quand la déclarante (Ludmilla, ndlr) avait fait ses dénonciations, elle avait dit Thierry Pertermann. Mon équipe avait recherché la personne pour procéder à son arrestation. Nous ne savions pas qu’il avait plusieurs prénoms : Thierry Mathieu Christophe Petermann. C'est ce qui lui a permis de passer les services de l’Immigration. Nous avions alerté les instances internationales contre la traite d’êtres humains et Interpol. Un mandat d’arrêt a été émis contre Thierry Petermann. Il sera arrêté dès qu’il posera les pieds sur le sol mauricien. C’est ‘Sophisticated Crime », déclare le SP Bansoodeb. Pour rappel, ce dernier n’est plus à la Division de l’Ouest, il a été affecté à la Division de Port-Louis Sud.