La hausse du niveau de consommation, le déclin du taux d’investissement et le manque de devise dans le pays inquiètent Ramesh Basant Roi, ancien gouverneur de la Banque de Maurice. Il était l’invité d’une causerie sur l’économie, organisée par le Rotary Club de Réduit, le jeudi 25 mai, au Gymkhana Club, à Vacoas.
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« Avec une consommation qui représente 90 % du produit intérieur brut (PIB) et un taux d’investissement qui est de 10 % seulement du PIB, une économie ne peut pas progresser », a déclaré l’ancien gouverneur de la banque centrale. Ce 10 % d’investissement, a-t-il fait ressortir, concerne principalement la construction des logements sociaux pour lesquels les travaux sont effectués par des étrangers. « D’autres investissements comprennent aussi la construction de centres commerciaux. Mais on se demande si ces investissements vont garantir l’avenir », a-t-il avancé. Selon lui, Maurice n’est plus fertile en termes d’investissements. « Je trouve que l’économie mauricienne est dans un état de ménopause », a-t-il avancé. Il a fait comprendre qu’imprimer des billets pour augmenter la consommation est une absurdité. « The more you print money, the more you lose forex », a-t-il fait observer. Par ailleurs, il est d’avis qu’il ne faut pas « manipuler le marché de change ».
Il a également affiché son inquiétude par rapport à la valeur nominale de la dette publique qui se rapproche de Rs 500 milliards du pays (Ndlr : Rs 483,55 milliards). « Il y a des prévisions qui tablent sur un taux de croissance de 5 à 6 %. Mais je peux dire que l’économie de Maurice ne grandit pas », a-t-il affirmé. Selon lui, les chiffres officiels ne sont pas fiables. « Par exemple, si la roupie a déprécié d’environ 30 %, comment se fait-il que le taux d’inflation soit de 9 % seulement ? C’est absurde. Maurice est quasiment dépendant des importations pour la consommation. Le taux d’inflation devrait grimper au même rythme de la dépréciation de la roupie », a-t-il fait comprendre. Selon lui, si le gouvernement mauricien était une entreprise privée, il serait en « receivership ».
Quelles sont les solutions ? L’ancien gouverneur propose l’amendement de la loi qui régit la banque centrale. « La banque centrale ne doit plus prêter de l’argent à l’État. » Une autre solution est la stabilisation de la roupie. « Une fois la roupie est stabilisée, le problème de l’inflation sera résolu automatiquement », a-t-il fait comprendre.
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