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Rallye  prévu ce samedi : la société civile ne compte pas lâcher prise 

Dev Sunnasy et Bruneau Laurette.

Le « rallye » organisé par la Plateforme pour la liberté d’expression a été renvoyé de vendredi à samedi, le gouvernement ayant décidé de tenir une séance parlementaire le 10 décembre. Pour l’activiste Bruneau Laurette, ce report forcé rend service aux organisateurs, qui prévoient une foule plus importante.

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Au niveau de la société civile, vous maintenez votre « rallye » contre les amendements à l’IBA Act, bien que la loi ait été votée et ait eu l’assentiment de la présidence le lendemain. À quoi cela sert-il de battre le pavé ?
Dev Sunnasy : Déjà, on va internationaliser les débats avec le soutien de notre diaspora et de journalistes internationaux. Au-delà de cela, il y a cet engagement de tous les parlementaires et extra-parlementaires qui vont s’associer pour loger un cas en Cour suprême pour empêcher ces amendements. On ne sait pas ce qu’il adviendra de notre liberté d’expression, car les auditeurs ont peur, et aussi les journalistes des radios. 

La police avait émis des restrictions jugées excessives. Demeurent-elles les mêmes pour samedi ? 
Dev Sunnasy : Elles sont classiques et les mêmes, et on aura même la permission de tenir un discours sans porte-voix. L’itinéraire initial devait prendre fin au Champ-de-Mars. Comme il y aura les courses hippiques, on a décidé de mettre fin au rallye au point de départ dans la rue Volcy-Pougnet. On pourrait même aller jusqu’à Plaine-Verte. Ce qui est nouveau contrairement à notre plan initial.

Est-ce que ce sera une révolution pacifique, comme le dit Rajen Narsinghen ?
Bruneau Laurette : Tout à fait, mais surtout un rassemblement régulé, dans le respect du protocole sanitaire et des restrictions de la police.

Bruneau Laurette, on vit au cœur d’une pandémie, est-ce responsable d’organiser un tel rallye, même en voiture ?
On a déjà fait nos preuves dans le passé. Notre message est de clamer nos droits pacifiquement et dire non à la dictature.

Vos démarches revendicatives tombent souvent dans l’oubli. Qu’attendez-vous de ce rallye ?
Dev Sunnasy : De revendiquer nos droits protégés par la Constitution. C’est le gouvernement qui fait tout pour minimiser cette masse qui se soulève.

On a archi-vu des manifs qui attirent, puis c’est un silence assourdissant dans  la durée. Peut-on s’attendre à la même chose ?
Bruneau Laurette : On a eu des manifestations réussies, puis il y a eu le confinement. Tout est fait pour casser ce momentum. Le gouvernement a peur de la société civile. 

Nous aurons plusieurs initiatives dont des plaintes constitutionnelles pour faire abroger cette loi.

Silence du Bar Council

Dev Sunnasy aimerait savoir ce que pense le Bar Council du Review Panel. L’avocat Richard Rault donne son opinion à ce sujet : « Le Bar Council ne peut pas contester une nomination en tant que telle. Mais il a le devoir de contester ce tribunal parallèle qui est un substitut à une Cour de justice. Ce Review Panel peut suspendre la licence d’une radio pour x raison et, en tant qu’entreprise, elle risque de fermer le temps que durera le procès. (…) Le Bar Council doit prendre position. Pourquoi ce silence ? » 

Un changement du système

Pour convaincre des jeunes de se rallier à une cause, comme les étudiants des années 70, il faut se lever tôt, disent les plus pessimistes. Mais la Plateforme pour la liberté d’expression croit en une jeunesse ragaillardie. Pour Dev Sunnasy, « il y a de l’espoir ». Cependant, il met en garde : « Les jeunes sont convaincus que le pays est pourri. Nous allons apporter des changements sur le système de gouvernance, sur le mandat du Premier ministre, sur le financement des partis politiques. Nous allons privilégier la méritocratie»

Comment ? « Tout simple », avance Bruneau Laurette, rejoint par Dev Sunnasy : « Beaucoup de jeunes s’impliquent dans la cause politique. Ils prennent conscience mais il leur faut un kick-start. Il faut un vrai changement dans la démocratie et la transparence, stopper la corruption et changer le système dans son ensemble. » Il est question que les organisations citoyennes se regroupent pour être une force de frappe.

Shiva Coothen : « Des restrictions normales » 

coothenIl ne faut pas s’en étonner. Même les processions religieuses sont soumises à des restrictions régies par la loi. Il en va de même pour un défilé ou un rassemblement.

C’est l’avis des Casernes centrales, par la voix de son porte-parole, l’inspecteur Shiva Coothen. « Pour le défilé de samedi, il n’y a rien de plus de ce que la police avait planifié. On aura des patrouilles au départ, durant et à la fin du mouvement. C’est notre devoir de protéger tout le monde, que ce soit les manifestants, les personnes du 3e âge ou tout autre citoyen. Nous ferons comme d’habitude », dit-il. « Ce sont des restrictions normales ».

Il ajoute que quand la liberté de mouvement est accepté par la police, celle-ci doit s’assurer que cette liberté soit pour tous. « La police ne peut empêcher une marche pacifique. Il faut que tout soit respecté », dit Shiva Coothen.

 

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