Raj Appadu: «Mobilisation nulle des Mauriciens pour les achats de fin d’année»

Le président du Front commun des commerçants de Maurice estime que l’interdiction de certaines foires commerciales est « une bouffée d’air frais ». Il est toutefois inquiet pour la période de fin d’année, car les Mauriciens hésitent à dépenser. Comment accueillez-vous l’initiative du gouvernement de proposer de nouveaux règlements pour interdire certaines foires commerciales ? Cette décision fait suite aux requêtes que nous avons présentées à l’État. Mais ces types de foire étaient décriés par les commerçants depuis quelques années déjà. De plus, les mesures étaient déjà évoquées par le précédent gouvernement, mais rien de concret n’avait été fait. Les nouveaux règlements sont des mesures audacieuses du ministère du Commerce, favorablement accueillies par les commerçants. Ils démontrent la volonté du gouvernement de l’Alliance Lepep de mettre de l’ordre dans le commerce à Maurice. Le consommateur se retrouve la proie des commerçants opérant dans l’illégalité à Maurice et, souvent, il disparaissent lorsqu’il faut échanger ou faire réparer des produits. De plus, les produits bas de gamme dans les foires locales sont vendus à des prix dérisoires, qui nuisent aux affaires des commerçants opérant en toute légalité. Reste à voir si le gouvernement appliquera avec rigueur les règlements pour sanctionner les opérateurs illégaux. Quelle est la situation pour les commerçants de la capitale ? Port-Louis est le cœur du commerce. Mais la capitale se retrouve paralysée aujourd’hui, croulant sous la présence de marchands ambulants. Je déplore l’incapacité des politiciens à définir une stratégie efficace pour prendre les actions nécessaires à Port-Louis. De plus, il y a la perception que les produits vendus dans les rues et les foires à chaque coin de rue sont moins chers que dans les magasins. Mais ce n’est qu’une illusion. À l’achat d’un produit, il est essentiel d’exiger un reçu, un document validant la vente. Rien n’empêche les marchands illégaux de se trouver un emplacement ou un étal pour commercialiser légalement leurs produits en toute transparence. Comment s’annonce la période de fin d’année ? Les commerces se retrouvent aujourd’hui dans une situation critique. J’ai eu vent de la fermeture de plusieurs commerces depuis début 2015. L’impact de la hausse du dollar américain face à notre roupie mauricienne a fait chuter nos revenus, surtout avec les Mauriciens qui dépensent de moins en moins. Nous nous retrouvons dans l’attente de la concrétisation de projets gouvernementaux et de développements pour une relance de l’économie. Les yeux des commerçants sont maintenant braqués sur la fin de 2015, où l’on s’attend à une hausse de 15 % de la demande. Cependant, les gens auraient dû déjà commencer à se mobiliser pour les achats de fin d’année, mais tel n’est pas le cas dans les villes. La situation s’envenime davantage pour les commerçants. Cependant, l’annonce du ministre du Commerce concernant les foires constitue une bouffée d’air frais. Mais il ne faut pas s’arrêter-là.