L'aviation israélienne a bombardé ce dimanche la maison du chef du Hamas pour la bande de Gaza, franchissant un nouveau palier dans ses attaques contre le mouvement islamiste palestinien, quelques heures avant une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU.
On ignore dans l'immédiat le sort de ce haut dirigeant -Yahya Sinouar- du mouvement contrôlant depuis 2007 l'enclave palestinienne, un territoire pauvre de deux millions d'habitants sous blocus israélien depuis plus de 10 ans.
La frappe aérienne est intervenue au lendemain de bombardements à Gaza ayant fauché la vie d'enfants et pulvérisé les locaux de médias internationaux, et de tirs de salves de roquettes vers Israël.
Depuis le début le 10 mai de ce nouveau conflit entre Israël et les groupes palestiniens armés de Gaza, près de 170 personnes, en grande majorité des Palestiniens, ont été tuées.
Les forces israéliennes ont "attaqué le domicile de Yahya Sinouar et de son frère, a écrit l'armée sur Twitter, en publiant une vidéo montrant une maison pulvérisée dans un nuage de poussière.
Des témoins ont confirmé à l'AFP qu'une frappe avait ciblé le domicile de M. Sinouar, réélu en mars à la tête du bureau politique du Hamas à Gaza.
Alors que les protagonistes sont restés sourds jusque-là aux appels internationaux à la cessation des hostilités, les tractations diplomatiques s'intensifient avec une réunion virtuelle du Conseil de sécurité prévue à 14H00 GMT.
Le patron de l'ONU Antonio Guterres s'est dit "consterné" par le "nombre croissant de victimes civiles" et "profondément perturbé" par l'attaque israélienne contre le bâtiment abritant des médias.
De son côté, un émissaire américain, Hady Amr, doit rencontrer dans la journée des dirigeants israéliens à Jérusalem et des responsables palestiniens en Cisjordanie occupée.
Solidarité des médias
Samedi, dix Palestiniens, parmi lesquels huit enfants d'une même famille, ont péri dans une frappe israélienne sur un camp de réfugiés dans l'enclave palestinienne d'où Israël s'était retiré unilatéralement en 2005 après près de 40 d'occupation.
Un Israélien a, dans la foulée de la frappe, été tué dans la banlieue de Tel-Aviv dans l'explosion de roquettes tirées par le Hamas pour "venger" selon ce mouvement le raid "contre des femmes et des enfants" à Gaza.
Plus tard, un immeuble de 13 étages qui abritait notamment les équipes de la chaîne d'information qatarie Al-Jazeera et l'agence de presse américaine Associated Press (AP) a été pulvérisé par des frappes israéliennes.
Selon l'armée, qui avait demandé préalablement l'évacuation du bâtiment, l'immeuble abritait
Violences en Cisjordanie
Alors que la flambée de violence ne montre aucun signe d'accalmie, le dernier bilan palestinien a fait état de 157 morts parmi lesquels 41 enfants, et 1.150 blessés, à Gaza depuis le 10 mai.
En Israël, dix personnes ont été tuées dont un enfant, et 540 blessées, dans les tirs de roquettes.
D'après l'armée, 120 roquettes ont été tirées entre samedi soir et dimanche matin depuis Gaza, notamment vers des villes israéliennes comme Tel-Aviv, et plusieurs dizaines ont été interceptées par le système de défense anti-aérien.
Et l'armée a dit avoir ciblé 90 positions du Hamas et du Jihad islamique ces dernières 24h dans l'enclave palestinienne.
Ce nouveau conflit a commencé en réponse à un barrage de roquettes du Hamas sur Israël, tirées en "solidarité" avec les manifestants palestiniens et les centaines de Palestiniens blessés dans des heurts avec la police israélienne à Jérusalem-Est. A l'origine des violences, la menace d'expulsion de familles palestiniennes au profit de colons israéliens dans ce secteur palestinien occupé par Israël depuis plus de 50 ans.
En Cisjordanie, territoire palestinien également occupé par Israël depuis 1967, de nouvelles manifestations de colère ont eu lieu samedi, à l'occasion de la Nakba, la "catastrophe" qu'a représentée aux yeux des Palestiniens la création d'Israël en 1948, et synonyme d'exode pour des centaines de milliers d'entre eux. Deux Palestiniens ont été tués dans les heurts avec des soldats.
Sur son territoire, Israël est également confronté depuis plusieurs jours à des violences inédites et des menaces de lynchages dans ses villes "mixtes", où vivent Juifs et Arabes israéliens.
AFP
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