Blog

Quoi après les flonflons de notre Fête nationale ?

Des pages et des pages de nos journaux et hebdomadaires, consacrées aux diverses particularités de la célébration, cette année, de notre Fête nationale (visite officielle du président malgache, personne alitée en ce qu’il s’agit d’un ancien Grand argentier, décorations pour certains, prêts bancaires particuliers pour d’autres, garden-party, selfies et inévitables guéguerres partisanes, sur l’air de L’Autre ne m’arrive pas à la cheville). Qui que nous soyons, quelles que puissent être nos convictions religieuses, culturelles, ancestrales, politiques, morales et patriotiques, quelles que puissent être nos déceptions par rapport à une énième célébration de notre Fête nationale, n’ayant pas été à la hauteur de nos aspirations les plus légitimes, les plus élevées, nous n’avons pas le droit moral et civique de nous laisser aller au moindre découragement, au moindre désenchantement. Toute fête nationale, bien ou mal célébrée, selon nos vœux les plus chers ou à l’encontre de nos ambitions les plus nobles, quel que soit le gouvernement en place, ne sert strictement à rien si elle n’opère pas dans le cœur de tout un chacun, en commençant par le nôtre, un renouvellement efficace et patriotique, une volonté plus grande de devenir un Mauricien à part entière, un irréprochable serviteur de notre pays.

Sentiments civiques

Il serait de l’hypocrisie la plus abjecte de notre part de vouloir que les autres, à commencer par le gouvernement en place, nos dirigeants politiques, économiques, administratifs, profitent de la célébration de notre Fête nationale pour se débarrasser définitivement de leurs pires habitudes et comportements, modifient radicalement le regard qu’ils portent sur notre pays et ses habitants et s’engagent à devenir chaque jour davantage de meilleurs Mauriciens, si nous ne sommes pas plus déterminés qu’eux à les devancer en si bon chemin. En ces lendemains de Fête nationale, gravons sur les murs de notre salon, de notre bureau, de notre atelier, de notre entreprise, de nos clubs sociaux et conviviaux, de nos établissements scolaires, de nos lieux de prières et de méditation ces mots : « N’attends pas que ton pays fasse quelque chose pour toi. Fais aujourd’hui même ce que tu crois pouvoir faire de mieux pour que ton pays devienne meilleur à tes propres yeux. » Pensons surtout aux enfants, à ceux des nôtres. Ils sont le pays de demain. Pensons à ceux qui nous ont appris, quand nous avions leur âge, à aimer notre pays plus que nous-mêmes, à inculquer en notre esprit, alors en éveil, les sentiments civiques et patriotiques qui continuent à animer le meilleur de notre être. Nous n’avons aucune raison de croire que l’esprit en éveil des enfants d’aujourd’hui ne soit pas, à l’instar du nôtre, il y a de cela plusieurs décennies, ouvert, perméable, à tout ce qui peut, en eux, les imprégner de l’amour, le plus constructif, de l’attachement le plus noble au pays qui les a vus naître, du désir le plus ardent de se mettre chaque jour davantage à son service. S’il y a un endroit à Maurice où le quadricolore national doit s’élever le plus fièrement, s’il y a un lieu où doivent résonner les paroles de notre hymne national, c’est d’abord et avant tout dans notre cœur, dans notre esprit, dans notre manière de vivre et d’exister, dans nos manières de faire et de nous comporter. En ce lendemain de fête nationale, c’est vraiment le moment de nous demander : quel est le coin de notre vie, de notre chez-nous, où nous mettons à l’honneur notre pays. C’est le moment de nous interroger sur le regard que portent les autres sur nous. Quand ils nous voient passer devant eux, leur offrons-nous l’image de ce qu’un patriote mauricien doit être et faire ou bien voient-ils en nous quelqu’un qui pense à ses intérêts avant de vouloir rendre service au pays ?

Remise en question

Malgré toute la bonne volonté dont nous sommes capables, malgré notre courage et notre désir le plus ardent, nous ne pouvons changer le monde qui nous entoure, l’ensemble de notre pays, ses structures administratives et autres. En revanche, nous pouvons changer beaucoup de choses et en mieux dans notre vie et manière de faire. Pourquoi ne pas commencer par ce qui est le plus facile et que nous pouvons faire sans tarder ? Nous pouvons encore nous interroger. Voulons-nous ou non d’une Fête nationale et si oui pourquoi ? Comment en faire véritablement une fête dans notre vie pour la sortir de son ordinaire, de son train-train routinier ? Si nous voulons vraiment que chaque Fête nationale soit fêtée, il n’est pas trop tard pour concrétiser notre vœu. Que pouvons-nous faire d’ici la fin du mois pour célébrer, chez nous, le 48e anniversaire de la naissance de notre pays mauricien et indépendant ? Nous nous réjouissons des décorés des 48 ans du pays Maurice indépendant ou bien nous pestons contre ces décorés nationaux auxquelles nous prêtons trop facilement des relents partisans, opportunistes, sectaires ou arrivistes. Oublions cela et revenons à nos moutons. Quelle partie de notre maison, de notre chez nous, recevra une décoration particulière à l’occasion de nos 48 ans d’indépendance ? Une décoration qui pourra nous rappeler durablement que le 12 mars 2016 a apporté quelque chose de nouveau dans notre vie, dans la vie de tout un chacun. Dans la vie de chaque foyer mauricien. Quelque chose capable de nous rappeler que le 12 mars 2016 nous sommes devenus de meilleurs Mauriciens ?
Publicité
Related Article
 

Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !