Projections en plein air: quand le Sinema Koltar crève l’écran

[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"21649","attributes":{"class":"media-image size-full wp-image-35959","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"1280","height":"720","alt":"Sinema Koltar de 2016."}}]] La famille Adone ne rate jamais une projection de Sinema Koltar.

</div> [row custom_class=""][/row] Le vent se met à siffler dans les arbres. Se blottissant dans son châle, Élise Mignot indique que huit éditions de Sinema Koltar sont organisées annuellement et ce, depuis 2009. « Sinema Koltar est en fait la diffusion de films locaux et internationaux sur grand écran et en plein air. Il est organisé à différents endroits du pays. Les séances sont gratuites. Environ 200 à 600 spectateurs sont reçus », dit-elle. L’objectif est de rendre accessible le cinéma et de faire découvrir les multiples genres cinématographiques aux Mauriciens. En effet, Porteurs d’Images, qui œuvre au développement et à la promotion du cinéma de Maurice, met aussi l’accent sur les produits de l’océan Indien. « L’Inde fait partie de ce cercle, ce qui justifie la projection de The Lunch Box, réalisé par Ritesh Batra et produit par Anurag Kashyap qui a déjà été le parrain du  Festival île Courts », poursuit-elle.

Les réalités de notre société

The Lunch Box a été un des films les plus acclamés au Festival de Cannes, en 2013. « Il a aussi été primé lors des festivals et des prestigieuses cérémonies de récompense en Inde et ailleurs », fait-ressortir Élise Mignot. Selon elle, les spectateurs s’identifient facilement aux protagonistes, car le film exploite le quotidien de la classe moyenne et aborde des réalités très ancrées dans notre société. [row custom_class=""][/row] À 19 h 30, les premiers spectateurs foulent le terrain de foot. Un groupe d’individus, se munissant de chaises en plastique, d’un sac isotherme, d’un solar jar et de couvertures, se dirige devant l’écran géant. Une fois installée, Corinne Park indique qu’elle est accompagnée de ses deux enfants, du petit ami de sa fille et d’un ami. « Je n’ai pas eu de mal à convaincre les petits de venir. Le fait de découvrir un film indien indépendant nous a attirés. La projection en plein air en cette saison hivernale ne nous dérange pas », explique cette habitante de Tamarin. Elle a eu vent de l’événement par ses copines qui l’ont appris sur Facebook. Corinne Park a ensuite regardé la bande-annonce du film pour avoir un avant-goût. L’intrigue l’a aussitôt séduite. Le couple Adone est, lui, venu avec sa fille, émilie. Âgée de 26 ans, cette habitante à Bambous soutient que la famille assiste souvent aux projections de Sinema Koltar. « L’événement replonge mes parents dans la nostalgie. Ils me racontaient que jadis, la distraction des Mauriciens se limitait au cinéma en plein air. C’était un élément fédérateur. Apprécier un bon film sous les étoiles est une expérience indescriptible », confie-t-elle. [row custom_class=""][/row] Mamta Bhikoo et son époux sont venus à la projection sur l’insistance de leurs deux enfants. « Les informations sur Lekran Katora ont été relayées dans les écoles. Nous avons voulu leur faire plaisir. C’est aussi un prétexte pour sortir en famille et casser la routine », lance Mamta avec le sourire. D’ailleurs, la famille Bhikoo a dû retourner chez elle pour apporter des chaises et des amuse-bouches pour profiter de The Lunch Box. Les autres spectateurs n’hésitent pas à s’allonger sur des nattes et des tapis pour regarder le film comme s’ils étaient à la maison. Après une heure de projection, l’équipe de Porteurs d’Images partage des rasgoullah, des laddoo et des gulab jamun pour rester dans le thème. « The Lunch Box est un film gourmand. Il comporte plusieurs scènes axées sur les plats indiens et cela donne faim. Nous avons donc décidé de distribuer des douceurs indiennes populaires aux Mauriciens », conclut Élise Mignot.