En matière d’éducation, cette année est une des plus marquantes, si ce n’est la plus marquante, que l’île Maurice post-indépendance ait connu.
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Depuis la rentrée scolaire en début de semaine, le Nine-Year Schooling est devenu un fait. La fameuse « rat race » qu’engendrait le Certificate of Primary Education (CPE) est morte de sa belle mort après un ardu combat de plus de vingt ans.
Place maintenant au Primary School Achievement Certificate (PSAC) et son système comprenant une bonne dose (40 %) d’évaluation continue. La nouvelle mouture de l’Éducation nationale n’est certainement pas parfaite, mais c’est sur la durée que l’on verra ce qui fonctionne bien et ce qui mérite d’être retouché.
L’on ne peut cependant pas cracher sur l’ancien système. C’est quand même lui qui a permis d’avoir une population éduquée et qui a contribué à faire de Maurice un des phares de l’Afrique. Il a produit des milliers de professionnels compétents, d’hommes et de femmes d’affaires à succès. Grâce à ce système, bien des adultes d’aujourd’hui ont pu sortir du piège de la pauvreté.
Mais le système basé sur la compétition à outrance a fait son temps. Si jadis il a rendu bien des services à la nation, il était déphasé depuis longtemps. L’on ne peut plus se permettre de sélectionner les meilleurs et de laisser ceux qui n’ont pu s’adapter sur le bas-côté de la route.
Certes, au fil du temps, les ministres de l’Éducation ont tenté de rafistoler un système qui ne devait plus être, mais cette fois, on tient enfin cette grande réforme. La ministre Leela Devi Dookun-Luchoomun aura eu le mérite de réussir là où d’autres ont failli, même si elle a fait face à moins d’hostilités de la part des ardents défenseurs du CPE que ses prédécesseurs.
Alors que d’autres ont fait face à beaucoup de résistance, Leela Devi Dookun-Luchoomun est venue avec sa réforme à un moment où rayer le CPE n’est plus un tabou et où il y a déjà un consensus général sur le besoin de venir avec quelque chose de nouveau.
L’éducation ne sert pas uniquement à pousser en avant le développement économique. Elle sert surtout à éduquer une population, à lui inculquer des valeurs, un certain savoir-vivre, à l’équiper d’un esprit critique. À ce niveau, les lacunes étaient évidentes.
Souhaitons que le Nine-Year Schooling permettra le développement holistique de l’enfant, de chaque enfant, et que chacun aura l’opportunité de faire sortir le meilleur de soi.
On a un énorme retard à rattraper dans le domaine éducatif. La Finlande, qui se situe parmi les leaders dans pratiquement tous les domaines économiques, éducatifs et sociaux, abandonne totalement l’enseignement par matières (français, histoire-géo, maths…) dans ses écoles, au profit de l’enseignement par « sujets » transversaux et des pratiques d’apprentissage collaboratives. Nous n’en sommes pas encore là. Mais au moins on progresse.
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