L’Université de Maurice subit de nombreuses critiques depuis la semaine écoulée. Qu’à cela ne tienne, le vice-Chancelier de l’UoM, le professeur Dhanjay Jhurry, rassure. Tout est fait dans l’intérêt de l’Université de Maurice. Mais, selon lui, les étudiants ne doivent pas faire de la politique.
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L’atmosphère semble être tendue en ce moment à l’Université de Maurice (UoM) avec les critiques des étudiants. Comment pensez-vous améliorer les choses ?
Nous tentons de répondre concrètement aux doléances des étudiants dans la mesure où celles-ci sont justifiées. Mardi, nous avons eu une réunion spéciale du Sénat pour prendre une décision sur les ‘retake exams’ concernant les étudiants en dernière année qui n’ont pu prendre part à la première session des examens en mai dernier pour des raisons médicales.
Pour respecter le délai s’agissant de la publication des résultats, nous avons mis sur pied un comité qui a pour tâche de soumettre des recommandations pour que l’année prochaine, les résultats soient publiés entre la fin de juin et la première semaine de juillet. Dorénavant, le Registrar qui s’occupe des ‘Student matters’ aura une rencontre mensuelle avec l’Union des étudiants et transmettra son rapport aux personnes concernées afin que des actions soient prises promptement, s’il y a lieu.
Sentez-vous que les étudiants sont exigeants avec toutes leurs revendications?
Bon nombre de ces revendications datent de plusieurs années. Nous sommes conscients de la nécessité de revoir certaines d’entre elles qui ont trait aux règlements des examens et aux dispenses. Pour d’autres, il est impératif que l’université puisse travailler dans la sérénité. Nous pouvons rassurer les étudiants que nous travaillons uniquement dans l’intérêt de l’Université de Maurice et qu’il est de leur responsabilité aussi de mettre toutes les chances de leur côté en évitant de faire de la politique dans ce lieu sacré du savoir.
Il faut promouvoir la recherche à l’UoM et aider davantage au développement économique de notre pays.»
L’UoM fait face à de nombreuses critiques avec le niveau des résultats qui laisse à désirer dans certaines facultés, les équipements qui ne sont pas conformes aux normes. Comment comptez-vous vous y prendre pour que l’UoM reste une université reconnue ?
Je ne pense pas qu’il faille généraliser. Quelques modules ont effectivement donné lieu à un taux d’échec élevé lié à une baisse, dans certains cas, dans le niveau de recrutement et à un taux d’absentéisme très élevé. La grande majorité des programmes s’est déroulée sans problème comme le témoignent les rapports des examinateurs externes. Pour ce qui est des équipements et autres matériels, les actions sont en cours pour une remise à niveau grâce à l’augmentation des frais de scolarité.
Vous occupez le poste de vice-Chancelier de l’UoM depuis mars dernier. Comment comptez-vous faire de l’UoM une université de choix pour les Mauriciens et les pays avoisinants?
Depuis ma prise de fonction, je travaille d’arrache-pied pour mettre en place des structures pour promouvoir la recherche à l’UoM et aider davantage au développement économique de notre pays. Cette semaine, nous avons un exercice de ‘Research Evaluation’ avec l’aide de deux consultants de la Grande-Bretagne. Nous sommes la première université à Maurice à nous engager dans un tel exercice.
Avec les ‘Pro-Vice-Chancellors’, nous encourageons le développement des cours au niveau Masters qui puissent attirer davantage d’étudiants non seulement sur le plan local mais aussi sur le plan régional. Nous établissons des liens avec d’autres universités de renom pour le développement de programmes communs. Nous mettons beaucoup l’accent sur une formation de qualité alliant à la fois la connaissance et les ‘soft skills’. Nous avons mis sur pied récemment un University-Industry Liaison Office qui sera un ‘one stop office’ pour les relations avec l’industrie aussi bien pour le placement de nos étudiants que pour le développement de la recherche et de l’innovation. Nous allons très bientôt lancer notre incubateur avec une première unité visant à promouvoir les TIC et technologies émergentes (imprimante 3D, etc) et une deuxième qui s’ensuivra concernant un ‘agri-techpark’.
L’incubateur nous permettra d’accompagner les étudiants qui ont excellé dans leurs projets de recherche à la preuve-de-concept, ce qui leur permettra ensuite de se lancer dans l’entrepreneuriat. En outre, nous sommes la seule université avec une bibliothèque riche en ressources. Cette bibliothèque sera dès septembre accessible à distance (e-library) à nos étudiants 24h/24 et dans un deuxième temps, elle s’ouvrira au public mauricien.
Une université a le devoir de développer de nouveaux cours pour que ses étudiants soient formés et prêts aux défis de demain. Êtes-vous en pourparlers avec des institutions étrangères pour développer d’autres cours?
Oui, comme je l’ai souligné précédemment, nous travaillons avec bon nombre d’universités à La Réunion, en Afrique du Sud et d’autres pays d’Afrique, en Australie, en Chine, en Inde, en Europe et aux États-Unis pour le développement de nouveaux programmes. Ces programmes seront offerts en 2018-19.
Une université doit aussi encourager la recherche. Que faites-vous pour que cela continue à se faire à l’UoM?
Un chiffre : notre budget pour la recherche en interne est passé de 4M en 2016-17 à 16M en 2017-2018. Nous proposons une série de programmes pour financer la recherche et nous souhaitons tout mettre en œuvre pour que les membres du personnel académique ne possédant pas un doctorat s’engagent sur une thèse de doctorat. Nous mettons sur pied des ‘Poles of Research Excellence’. Nous avons récemment revu les critères de recrutement en mettant davantage l’accent sur l’expertise en recherche des nouvelles recrues. Au lieu d’une recherche individuelle, nous encourageons une recherche de groupe qui puisse avoir un impact réel sur l’économie, l’environnement ou le social.
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