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Private Notice Question - Le ministre Husnoo reste vague : un médecin diplômé de France peut-il pratiquer à Maurice?

Anwar Husnoo et Xavier-Luc Duval ont une fois de plus échangé des points de vue complètement différents lors de la PNQ.

Le leader de l’opposition, Xavier-Luc Duval, a tout au long de ses interventions sur sa Private Notice Question (PNQ), adressée au ministre de la Santé, Anwar Husnoo, demandé à ce dernier d’apporter les amendements nécessaires à la loi pour permettre aux médecins mauriciens qui ont étudié à l’étranger d’exercer ici. Si le ministre a soutenu que le dossier était à l’étude, il n’a cependant donné aucune précision sur le timing.

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Si le leader de l’opposition, Xavier-Luc Duval, a, en plusieurs occasions, plaidé pour que la loi soit amendée afin de permettre aux médecins formés en France d’exercer à Maurice, le ministre de la Santé, Anwar Husnoo, s’est contenté de dire que le gouvernement est en train de se pencher sur la question. Il n’a cependant pas précisé si ces amendements seront présentés durant la présente législature qui arrive à terme en décembre prochain. 

Xavier-Luc Duval et Anwar Husnoo ont une fois de plus échangé des points de vue complètement différents, mardi, lors de la PNQ, qui portait sur les difficultés rencontrées par des médecins mauriciens qui ont étudié en France mais qui ne sont pas autorisés à exercer à Maurice. 

Procédures à suivre

Irrité par l’insistance du leader de l’opposition, Anwar Husnoo s’est aussi laissé aller à des piques. « Vous avez été au gouvernement pendant 10 ans, pourquoi n’avez-vous rien fait et vous venez maintenant prétendre que tout va mal. » Autre pique du ministre : « Nous avons nos priorités. Nous n’avons pas fermé le Parlement pendant neuf mois. Vos arguments ne tiennent pas la route, car j’ai été informé de ce problème en 2017 », a-t-il fait ressortir.

Le leader de l’opposition s’est surtout appesanti sur le cas du Dr N.M. (voir texte plus loin), qui a effectué ses études à l’Université de Bordeaux mais qui a été informé par le Medical Council, le 23 juillet 2018, qu’il n’est pas en droit de pratiquer à Maurice. « At its sitting of July 18, 2018, the Medical Council decided that you cannot presently be registered as general practitioner or specialist by the Medical Council of Mauritius unless amendments are made in the Medical Council Act », peut-on lire dans une correspondance adressée au Dr N.M. 

Xavier-Luc Duval a, dans le même souffle, ajouté qu’il y a en ce moment 350 Mauriciens qui étudient la médecine en France. « Qu’adviendra-t-il de ces 350 Mauriciens ? » a demandé Xavier-Luc-Duval. Ce dernier a également cité le cas d’un autre spécialiste en neurologie qui exerce actuellement à Bruxelles et qui est aussi membre d’un Board en neurologie, toujours à Bruxelles, mais qui n’est pas autorisé à pratiquer à Maurice. Il s’agit, pour le leader du Parti mauricien social-démocrate, d’une véritable aberration, car tous ces spécialistes ont étudié dans des universités de médecine de renom en Europe.

Anwar Husnoo a, quant à lui, campé sur sa position : « Il y a des procédures à suivre à Maurice ». Citant l’article 22 de la Medical Council Act, le ministre a expliqué que, pour être enregistré comme médecin généraliste, une personne doit détenir un ‘diploma in medecine’ et doit avoir complété 18 mois de pratique dans diverses spécialisations. « N’importe quel médecin mauricien, qu’il soit un généraliste ou un spécialiste qui souhaite pratiquer à Maurice, doit satisfaire le Medical Council qu’il possède les qualifications nécessaires, soit un diplôme en médecine ou une qualification de spécialiste. Il doit aussi prouver où il a complété un pre-registration training et dans quel domaine. Ces procédures s’appliquent à n’importe quel Mauricien, qu’il ait étudié en Inde, en Russie, en France ou dans n’importe quel autre pays », a avancé le ministre de la Santé. 

Le Dr N.M. : «Si la loi n’est pas amendée d’ici l’année prochaine, je quitte Maurice»

Il est dépité. Le Dr N.M, celui dont le cas a été cité, mardi, à l’Assemblée nationale par le leader de l’opposition, Xavier-Luc Duval, comme un des nombreux Mauriciens qui ont étudié en France et qui ne sont pas autorisés à pratiquer à Maurice, multiplie ses démarches auprès des autorités mauriciennes depuis 2017. « J’ai terminé mon doctorat en médecine fin 2016 où j’ai eu un full registration en France. Je suis retourné à Maurice en 2017 et j’ai écrit au Medical Council afin d’obtenir le droit d’exercer à Maurice, mais ce n’est que sept mois plus tard qu’ils ont réagi à ma correspondance », nous-a-t-il fait part, mardi, au téléphone. Admis à l’Université de Bordeaux, il affirme avoir fait ses études dans un centre hospitalier universitaire pendant six ans. Les deux premiers cycles comprenaient des études médicales. Il a commencé son stage pratique à sa quatrième année. « La cinquième année comprenait les parties théorique et pratique alors que la sixième année était entièrement consacrée à la pratique », fait-il ressortir. Au bout de ces six années d’études, il est informé qu’il est en droit d’exercer en France et d’émettre des prescriptions aux patients. Le Dr N.M. avance que la procédure appliquée à Maurice est complètement dépassée. « Il s’agit d’un programme copié collé sur le modèle indien. Je suis complètement dégoûté de la réaction des autorités mauriciennes », ajoute-t-il. Notre interlocuteur soutient avoir surtout envie de travailler pour Maurice. « C’est grâce aux gouvernements français et mauricien que j’ai obtenu une bourse et je veux aujourd’hui me mettre au service de mon pays. J’ai étudié la microbiologie en France et à chaque fois que je venais à Maurice pendant mes études, plusieurs des médecins mauriciens m’ont encouragé à regagner le pays et maintenant on me fait comprendre que je ne peux pratiquer à Maurice. Je ne pourrais attendre indéfiniment. Si la loi n’est pas amendée d’ici l’année prochaine, je quitte Maurice », conclut-il. 

 

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