Prêts sur gages : une voiture appartenant au casseur Sookur incendiée

La police enquête sur les circonstances dans lesquelles une voiture, enregistrée au nom de Presram Sookur, a été incendiée à Vacoas.

Depuis la semaine dernière, la police de Vacoas a été alertée de l’incendie d’une voiture dans un champ de légumes, à Glen Park. Ce véhicule était recherché par les limiers de l’Independent Commission Against Corruption (Icac).

Selon le propriétaire, la voiture, une Peugeot 203, était garée dans ce champ depuis plusieurs jours. Dans ses explications à la police, il a dit l’avoir laissée dans ce champ le mercredi 8 novembre, car il n’avait pas de lieu approprié pour la garer. Ce n’est que deux jours plus tard, soit le vendredi 10 novembre, qu’il est retourné sur les lieux pour la récupérer. Il ajoute avoir constaté, à sa grande surprise, que la voiture avait été incendiée. La carcasse a été examinée par les éléments de la police scientifique. Mais jusqu’ici, il a été difficile d’établir les causes exactes de l’incendie.

Les enquêteurs de la commission anti corruption pensent que le véhicule a été acquis auprès d’un emprunteur qui n’a pu honorer ses engagements. Après avoir enregistré les versions de quelques victimes et examiné des documents, l’Icac tente de comprendre le mode opératoire concernant le transfert de certains biens. L’implication de plusieurs individus, faisant partie d’un clan de notaires opérant de mèche avec de prêteurs sur gages, est privilégiée. L’enquête de la commission anti-corruption aurait aussi établi que Presram Sookur détiendrait également un patrimoine à l’étranger. Ce dernier n’est pas actuellement au pays.
Par ailleurs, la commission compile un dossier à charge solide, avec l’enregistrement des versions des « victimes » du clan Sookur.

Plusieurs individus ayant contracté des prêts, et qui remboursaient toujours leurs dettes, se sont rendu compte que leurs biens mis en gages ne leur appartiennaient plus. L’enquête de l’Icac s’oriente également sur la possibilité d’effectuer une demande d’aide auprès des autorités australiennes.
Certains éléments recueillis par l’Icac portent à croire que Presram Sookur aurait, à plusieurs reprises, effectué des transferts de biens, vers l’Australie. L’autre volet de cette enquête vise à établir l’implication de certains notaires. Les enquêteurs veulent comprendre comment ces notaires auraient facilité les transferts des biens au nom des proches de Presram Sookur, sans pour autant attirer l’attention.

Dans certains cas, les victimes ont raconté aux enquêteurs de l’Icac qu’elles ne savaient même pas qu’elles avaient été dépouillées de leurs biens.

Presram Sookur fait désormais l’objet d’une accusation provisoire de blanchiment d’argent. Environ sept titres de propriété, notamment de terrains et de maisons, ont été transférés au nom du clan Sookur, au détriment des emprunteurs sur gages. La commission anti-corruption a déjà initié des démarches pour un gel de ces biens, et, éventuellement, de leurs saisies.